L’attentat qui a eu lieu, dimanche 27 avril, contre le président Hamid Karzaï au cours même de la cérémonie officielle commémorant le seizième anniversaire de la fin de l’occupation de l’Afghanistan par l’ex-URSS, revendiqué par les talibans, est symptomatique de la faiblesse du régime, qui ne tient que par le soutien des troupes impérialistes. D’autant plus significatif que cet attentat survient alors que le Parlement prépare une loi s’alignant sur les réglementations religieuses des talibans. Avec la bénédiction des troupes occidentales, le pouvoir en place cherche à se donner une assise en faisant des concessions aux religieux. Loin de se renforcer, ils accentuent les tensions, au détriment de la population, prise en otage par les différents protagonistes. Nouvelle illustration de l’impasse de la politique des grandes puissances.
L’occupation militaire enfonce le pays dans la guerre et les luttes de pouvoir. Dans ce contexte, la décision de Sarkozy d’envoyer 700 hommes supplémentaires et de réintégrer le commandement de l’Otan a pour principal objectif de renforcer sa position personnelle, au moment où la France va prendre la présidence de l’Union européenne. Sarkozy espère obtenir les faveurs des États-Unis pour asseoir la position de la France face à l’Allemagne, dans le cadre de la mise en place d’une Europe de la défense. C’est ce qui fait dire au PS qu’il sacrifie… l’Europe de la défense à l’alignement sur les États-Unis. Leur désaccord, s’il y en a un, reste dans le cadre de la politique impérialiste.
Comme le dit l’appel : « Nous ne voulons pas d’une France et d’une Union européenne gendarmes du monde. » Cela signifie une Europe qui milite pour la paix et la coopération des peuples, en rompant avec les relations de domination impérialiste. Cela signifie exiger clairement le retrait immédiat non seulement des troupes françaises, mais de l’ensemble de forces impérialistes.
L’occupation militaire ne vise ni l’instauration de la démocratie, ni la lutte contre le terrorisme, ni la libération des femmes. Tout cela n’est que justification démagogique, masque idéologique d’une intervention qui vise à consolider la domination des grandes puissances occidentales.