La manifestation nationale pour l’éducation, un incontestable succès !
Dimanche 18 mai 2008 par Webmestre FSU
La manifestation nationale pour l’éducation à l’appel de la FSU a été un incontestable succès : 45000 participants venus de toute la France dans un défilé dynamique et combatif. Ce succès manifeste le maintien d’une forte mobilisation porteuse d’exigences fortes pour une école de la réussite pour tous. A l’évidence cette mobilisation a été amplifiée par l’intervention du Président de la République.
Le gouvernement a la responsabilité de prendre la mesure des ces attentes et d’y répondre par de premiers gestes qui permettent de relancer un dialogue social qu’il a bloqué.
La journée de grève du 15 mai... Grève bien suivie dans l’Education, Sarkozy annonce une loi sur l’accueil des enfants.
Par Lucile MALANDAIN et Karine PERRET
PARIS, 15 mai 2008 (AFP) - Lycéens et fonctionnaires, en majorité des enseignants, ont défilé jeudi par milliers contre la suppression de milliers de postes, une mobilisation à laquelle Nicolas Sarkozy a répondu en annonçant un projet de loi « avant l’été » sur l’accueil des enfants. « J’ai demandé au gouvernement de déposer avant l’été un projet de loi qui instituera un droit à l’accueil des enfants inscrits dans nos écoles », a dit le président de la République dans une déclaration. « Le projet que je demande au gouvernement prévoira qu’en cas de grève, les professeurs grévistes se feront connaître 48 heures à l’avance », a précisé M. Sarkozy, assurant que « la charge financière (de cet accueil) sera assurée par l’Etat ». Une annonce aussitôt critiquée l’ensemble des syndicats enseignants et lycéens, qui ont estimé à l’instar de Gérard Aschieri (FSU) que le chef de l’Etat franchissait « une ligne rouge », en voulant limiter le droit de grève.
Le mot d’ordre de grève a été bien suivi dans l’Education, avec entre 46,16% (ministère) et 63% (SNUipp, syndicat majoritaire) de grévistes dans le primaire pour protester aussi contre le projet de nouveaux programmes. Dans les collèges et lycées, entre 33,55% (ministère) et 55% (Snes-FSU (majoritaire) des personnels étaient en grève. Unsa-Education a parlé de 60% de participation dans l’ensemble de l’Education. Par comparaison, lors de la dernière grève dans toute la Fonction publique le 24 janvier, la FSU avait fait état de 54% de grévistes et le ministère de 34% (chiffre qu’il a revu à la baisse deux mois plus tard, à moins de 30%). La grève a aussi touché le reste de la Fonction publique : elle a été observée par 24,8% des agents de l’Etat (dont la Poste et France Télécom), chiffre similaire à celui de la dernière grève unitaire du 24 janvier (24,7%), et 6% des agents des collectivités territoriales, selon le ministère ; Dans les hôpitaux elle a été suivie par un peu plus de 5% des personnels, selon le ministère et la CGT-Santé.
Les manifestations ont réuni en France entre 200.000 personnes selon la police, et 300.000 manifestants selon la FSU. Ils étaient 7.000 à 30.000 à Marseille, 12.000 à 30.000 à Nantes, 7.000 à 15.000 à Grenoble. A Paris, ils étaient 18.000 selon la police, entre 50.000 et 60.000 selon la FSU, dont des milliers de lycéens. Le ministre de l’Education, Xavier Darcos, a estimé « qu’il n’était pas exact de dire que, quand on a 1,2 million de fonctionnaires, qu’on soit quelques milliers de plus ou quelques milliers de moins, on réglait les problèmes, ce n’est pas vrai ». La quasi-totalité des fédérations et syndicats de l’Education, y compris l’enseignement privé sous contrat, et les parents d’élèves FCPE appelaient à manifester contre les 22.900 suppressions de postes dans la fonction publique, dont 11.200 dans l’Education (8.830 dans le public) prévues en 2008, alors que 35.000 sont déjà annoncées pour 2009. A leur côté, appelaient aussi les syndicats lycéens UNL et Fidl, des syndicats étudiants et les principaux syndicats de fonctionnaires (sept sur huit dans la Fonction publique d’Etat).
Jeudi, M. Darcos a mis à nouveau en place le service minimum d’accueil (SMA) dans 2.837 communes (sur 22.500 ayant une école), dispositif consistant à rémunérer des agents municipaux pour garder les enfants les jours de grève, grâce aux retenues sur salaires des grévistes. lum-kp/sm/ei
La déclaration du Président de la République est sidérante
Alors que chacun s’accorde pour souligner la force du mouvement dans l’éducation et la fonction publique ce 15 mai et que ces grèves et revendications posent des questions centrales pour l’avenir de nos services publics et de notre système éducatif et expriment des attentes fortes, le président, en dehors d’une vague allusion à la « revalorisatoion », ne leur apporte aucune réponse, voire les ignore pour annoncer l’imposition d’un service minimum assorti d’une limitation de l’exercice du droit de grève pour les enseignants.
En imposant une condition de déclaration préalable il restreint de fait l’exercice d’un droit fondamental ; il franchit ainsi une véritable ligne rouge. Mais surtout, alors qu’il affirme la nécessité d’améliorer l’éducation, il ne propose de solution à aucun des défis auxquels est confronté notre système éducatif ; ce n’est pas ainsi que l’on traitera par exemple la question de la réussite de tous, de la lutte contre les inégalités, de l’amélioration de nos métiers ; il ignore totalement les autres problèmes de la fonction publique. Il refuse le dialogue social indispensable non seulement pour éviter les conflits mais pour donner un élan nouveau au service public.
Le principal problème de l’école ce ne sont pas les grèves mais la politique qui est menée par le gouvernement.
J’appelle tous ceux qui sont attachés au service public d’éducation et veulent l’améliorer et contrer les régressions de tous ordres à venir manifester dès dimanche 18 mai à Paris pour poser les vrais problèmes et porter les vraies solutions.
Les Lilas, le 16 mai 2008
Gérard ASCHIERI, secrétaire général de la FSU
Education : au moins 20.000 manifestants à Paris à l’appel de la FSU
AP | 18.05.2008 | 16:28.
La FSU entretient la mobilisation. Trois jours après la grève unitaire des fonctionnaires, plusieurs milliers d’enseignants (20.000 selon la police, plus de 45.000 selon les organisateurs) ont défilé dimanche à Paris à l’appel de la première fédération de l’Education pour dénoncer les suppressions de postes ou encore la généralisation du service minimum en cas de grève.
Les manifestants venus d’un peu partout en France ont défilé en milieu d’après-midi entre la place de l’Opéra et celle de la Bastille en passant par République, derrière une grande banderole : « Notre choix à nous, la réussite pour tous ».
« Pour un service maximum », « Une réforme oui ! Un Darcos non ! », « Ecole en danger », « Moins de profs, plus d’élèves : plus de difficultés », ou encore « Darcos, écoute les enseignants ! », pouvait-on lire sur les nombreuses pancartes des protestataires.
« On a perdu beaucoup de postes l’année dernière. Cette année, on nous supprime encore six postes alors que les effectifs d’élèves sont stables. On aura des classes de seconde avec 35 élèves », a déclaré à l’Associated Press François Cordel, professeur d’histoire-géographie au lycée Gabriel-Faure de Tournon-sur-Rhône (Ardèche).
« Le gouvernement nous dit qu’il ne faut pas tout miser sur le quantitatif. Mais c’est tout simplement mathématique. Si on supprime des postes, les effectifs des classes augmentent et le qualitatif s’en ressent. Le gouvernement n’est pas dans une logique pédagogique mais purement comptable », a-t-il ajouté.
Anne, une professeur des écoles à Douai qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, a confié être venue manifester à Paris pour dénoncer les « provocations » du gouvernement. « Nous dire ’vous pouvez manifester, ça ne changera rien’, nous on prend ça comme une provocation et une raison supplémentaire de continuer », a-t-elle expliqué. « L’annonce de Sarkozy aussi c’est une provocation, avec une volonté de monter les gens les uns contre les autres. Et on peut continuer à la rentrée si rien ne change », a-t-elle prévenu.
« A un moment ou un autre, le gouvernement ne pourra pas rester à faire la sourde oreille. Il y a ici des gens qui se sont levés à 6h du matin pour venir manifester et qui rentreront chez eux ce soir vers 1h du matin. Ça veut dire quelque chose », a déclaré à l’Associated Press le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) Gérard Aschieri.
Les fédérations de l’Education ont prévu de se réunir lundi à Paris pour décider des suites à donner au mouvement. Une partie d’entre elles, dont la FSU et le SGEN-CFDT qui a annoncé le dépôt d’un préavis de grève, appellent déjà à se joindre jeudi aux manifestations interprofessionnelles contre les nouvelles modalités de réforme des retraites.
Et une autre journée de mobilisation -unitaire cette fois-ci- est prévue à l’Education nationale samedi prochain avec des défilés dans tous les départements. AP
Moins de professeurs et moins d’adultes dans les établissements, c’est moins de chance de réussite pour les élèves !
UNION SYNDICALE SOLIDAIRES
Paris, le 13 mai 2008
Non ! La suppression de 11 200 postes dans l’éducation nationale n’est pas due à une baisse d’effectifs dans les écoles, les collèges et les lycées ! C’est une décision prise pour faire des économies sur le budget de l’état et mieux répondre aux directives européennes. Ces mesures drastiques ont de graves conséquences à la fois pour les enseignants et personnels des établissements (augmentation des heures supplémentaires, classes surchargées, explosion de la précarité...) mais également pour les élèves touchés de plein fouet :
– Augmentation du nombre d’élèves par classe
– Fermeture de classes dans le primaire et le secondaire
– Suppression des BEP
– Suppression d’une année d’études pour les élèves des lycées professionnels
– Suppression des dédoublements de classes
– Suppression d’options et d’enseignements
– De nombreux remplacements non assurés par manque d’enseignants
Les différentes propositions de réforme de l’éducation sonnent le glas de l’éducation nationale :
– Des nouveaux programmes dans le premier degré qui remettent en cause une pédagogie critique
– La suppression de la carte scolaire qui va toucher les établissements des quartiers populaires, déjà en grand manque de moyens
– Une plus grande autonomie et une mise en concurrence des établissements. Que vont devenir les programmes nationaux et les diplômes ?
– Un financement au mérite qui renforce les inégalités entre établissements
– Une privatisation de l’éducation nationale par un désengagement financier de l’état
– La liquidation du statut de la fonction publique dans l’éducation
Toutes ces attaques sont la continuité d’une casse globale du service public d’enseignement, d’une sélection dans les lycées et à l’entrée des universités, déjà amorcée avec la Loi d’autonomie des Universités.
Dernièrement, V.Pécresse a annoncé vouloir attribuer le budget aux universités en fonction du nombre d’étudiant-e-s passant les examens, et non plus en fonction du nombre d’inscrit-e-s. Ce projet serait l’occasion d’une nouvelle réduction des financements publics, ce qui encouragerait de nouveau les universités à se tourner vers la recherche de fonds privés, en formatant les enseignements selon les besoins économiques des « partenaires » privés. Au delà, c’est une nouvelle offensive contre le monde du travail (baisse du pouvoir d’achat, casse des retraites, de la couverture maladie, du droit du travail...)
Le gouvernement veut construire une éducation à deux vitesses, au service des besoins économiques. Tout cela est inacceptable ! Nous soutenons toutes les mobilisations et appelons à les amplifier partout afin de construire un mouvement de grève reconductible national.
Nous demandons la titularisation de tous les personnels, la création de postes, en fonction des besoins réels, l’abandon des réformes en cours, l’augmentation des salaires.
ÉDUCATION NATIONALE : Après le 15 mai, on continue
Le 15 mai, l’ensemble des fédérations de la fonction publique ont appelé à la grève. Dans l’Éducation nationale, cette date s’inscrit dans la suite des mobilisations de ces dernières semaines.
Depuis février, une partie des enseignants se sont engagés dans une dynamique de mobilisation prolongée. En mars et avril, un puissant mouvement de la jeunesse des lycées est venu appuyer leur action. Souvent parti des banlieues, il exprime le fort sentiment d’injustice de jeunes qui comprennent, au travers des suppressions de postes comme de la réforme des BEP, la volonté du gouvernement de réduire leurs possibilités de réussite scolaire.
Ce mouvement des jeunes, relayé, mais insuffisamment, notamment en région parisienne, par des mobilisations syndicales, pose avec force la question de la défense du service public d’éducation. Sarkozy répond clairement qu’il entend continuer cette politique et déclare, selon Le Canard enchaîné : « Ils peuvent faire la grève le 15 mai, le 16, le 17, et jusqu’en juin s’ils le veulent, ça ne nous impressionne pas. »
Les mobilisations à venir peuvent permettre de prendre au mot le champion de l’impopularité. Le 15 mai, à l’appel des fédérations de la fonction publique et des mouvements lycéens, c’est une puissante journée de grèves et de manifestations qui s’annonce. Le 18, la FSU, avec le soutien de la FCPE, a appelé à une manifestation nationale qui peut servir de relais à la mobilisation. Le 22, c’est la journée d’action sur les retraites, qu’il convient de transformer en grève. Le 24, des manifestations départementales doivent rassembler enseignants, lycéens, parents.
Entre le 15 et le 24, il y a la place pour la reconduction de la grève avec des échéances permettant de rythmer la mobilisation, même si ce n’est pas ce qu’ont prévu les directions syndicales. En effet, entre la mobilisation des lycéens, le mécontentement et l’inquiétude des enseignants, malgré les hésitations liées aux échecs de ces dernières années et à l’approche des examens, il y a conscience que c’est maintenant qu’il faut arrêter la machine infernale de destruction du service public d’éducation, avec 20 000 suppressions de postes par an, une réforme des lycées qui va provoquer une réduction de l’offre d’enseignement et une réorganisation générale des politiques publiques (RGPP) qui s’attaque au statut et veut remettre en cause le lien entre concours et obtention d’un poste, plaçant ainsi les personnels dans une situation de dépendance.
C’est bien pourquoi le 15 mai ne peut pas, ne doit pas, être la dernière mobilisation de l’année scolaire, comme le laissent entendre les organisations lycéennes, notamment la FIDL. Darcos tente de démobiliser en lâchant un peu de lest sur les BEP et en fournissant de l’aide dans 200 lycées avec des heures supplémentaires rejetées par les enseignants. L’unité enseignants-lycéens-parents doit faire échec à Darcos.
Robert Noirel
* Paru dans Rouge n° 2252, 15/05/2008.
A NOTRE AVIS : Continuer dans l’Éducation nationale !
Les médias, Darcos et les syndicats lycéens annoncent « la fin du mouvement ». La manifestation du 15 mai ne serait qu’un baroud d’honneur avant de se consacrer
au bac…
Pourtant, Darcos a peu reculé. Il ne s’est pas engagé à maintenir tous les BEP et des suppressions de filières sont déjà prévues, à la rentrée prochaine, dans certains lycées. Darcos reste flou et ne donne pas de garantie sur le contenu et la valeur du diplôme dans les conventions collectives.
La réforme du bac pro va être mise en place filière par filière, ce qui veut dire que, selon l’élève, le lycée et la filière, les diplômes n’auront plus la même valeur. Il faut défendre les qualifications. Avec des diplômes au rabais et sans cadre national, les jeunes seront précaires et au Smic toute leur vie !
Darcos veut mettre en place un « service public de soutien scolaire » pour les 200 lycées les plus en difficulté. Il prévoit de faire assurer ce service par les enseignants eux-mêmes, qui feront des heures supplémentaires, et des jeunes précaires. Les lycées aux meilleurs résultats auront moins d’heures d’aide individualisée et se débarrasseront donc de leurs « mauvais élèves » en les envoyant dans les établissements qui assurent le soutien scolaire. C’est l’organisation de « lycées d’élite » et de « lycées poubelles ».
Mardi 6 mai, la manifestation de Paris a été beaucoup plus réduite que la précédente (6 000 contre 30 000). Le manque de temps pour la préparer, la répression de la police ou des proviseurs ont joué. Mais, dans d’autres villes, la mobilisation n’a pas faibli, certaines rejoignent même la lutte.
Les syndicats lycéens se comportent en mini-appareils sans base militante, qui cherchent à préserver leurs positions cooptées par le ministère dans les conseils nationaux et autres instances consultatives. Face à eux, une direction alternative peine à se constituer. La coordination nationale lycéenne reste trop faible, même si elle a le mérite d’exister, et sa réunion, en région parisienne, le 17 mai, sera cruciale.
Mais les lycéens attendent surtout un franc succès du 15 et des suites chez les salariés.
* Paru dans Rouge n° 2252, 15/05/2008.
LYCÉENS DE TOULOUSE : La ville rose bouillonne
À Toulouse, la mobilisation lycéenne a commencé, il y a environ un mois et demi, à partir des quartiers populaires. Elle s’étend aujourd’hui, les lycéens assurant leur auto-organisation et leur coordination.
Début avril, une première AG a lieu au lycée polyvalent du Mirail, un quartier populaire. Contrairement aux précédentes, la mobilisation a débuté dans les lycées de « banlieue », avant de s’étendre aux établissements de centre-ville. Tout d’abord, parce que ce sont les lycéens des quartiers populaires qui subissent de plein fouet la précarisation et la destruction de l’enseignement professionnel (suppression des BEP). Et parce que le nombre de postes supprimés y est considérablement plus élevé, alors que ces lycées sont déjà moins bien dotés que les autres. En outre, ces lycéens ont rapidement pris conscience que c’est leur avenir même qui est en jeu, pas seulement leurs conditions d’études.
Cette première AG a débouché sur un blocage spontané, très médiatisé, qui a donné le coup d’envoi de la mobilisation toulousaine. Dès lors, les AG se sont multipliées ainsi que des actions localisées sur chaque établissement (occupations, blocages). La première manifestation, appelée uniquement par les JCR, a eu lieu le 1er avril, avec plus de 700 lycéens. Depuis, les manifestations, tous les mardis et jeudis, ne cessent de prendre de l’ampleur (plus de 3 000 manifestants le mardi 6 mai).
L’implication des enseignants aux côtés des lycéens doit désormais être plus importante. C’est le seul moyen de faire céder le gouvernement. En effet, les lycéens ne tiendront pas longtemps s’il n’y a pas une mobilisation massive des professeurs, et donc des grèves largement suivies. Les syndicats d’enseignants commencent à se mobiliser, notamment au lycée Raymond Naves (11 postes supprimés) et l’information se diffuse dans les réseaux militants de lycéens et d’étudiants.
À Toulouse, les liens entre élèves, professeurs et parents d’élèves se font notamment par le biais d’AG inter-établissements qui permettent de rédiger des appels ou des tracts communs.
Les lycéens sont très attachés à leur auto-organisation, qui leur permet non seulement d’organiser l’ensemble des lycéens, mais aussi de réussir à faire face aux trahisons des directions syndicales comme la FIDL. La Coordination des lycées toulousains (CLT, issue du mouvement de 2005 et du CPE) appelle aux manifestations et aux actions, gère le service d’ordre, appelle aux blocages des lycées. Ses appels sont réellement suivis (le 6 mai, 14 lycées étaient bloqués, sur la vingtaine que compte la ville) et son audience ne cesse d’augmenter.
Les lycéens toulousains s’engagent largement dans la préparation du 15 mai, pour crier aux côtés des travailleurs leur détermination à poursuivre, tous ensemble, leur mobilisation.
De Toulouse, Hugo et Florian
• SOUTIEN SCOLAIRE. La principale fédération de parents d’élèves (FCPE) s’est dite opposée à la mise en place d’un soutien scolaire après la classe ou pendant les vacances. Elle demande « la réintégration des heures de soutien dans le temps scolaire obligatoire et le maintien de toutes les heures d’enseignement pour tous les élèves ». Elle appelle à faire de la journée du 15 mai un immense succès.
* Paru dans Rouge n° 2252, 15/05/2008.
La provocation de Sarkozy
Communiqué de la LCR
Au soir d’une journée de grève et de manifestations dans l’éducation nationale et la Fonction publique qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de manifestants au niveau national, N. Sarkozy s’est livré à une nouvelle provocation contre les enseignants, après les multiples attaques de X. Darcos à leur encontre.
La seule réponse de N. Sarkozy à la forte mobilisation contre les 11 200 suppressions de poste dans l’éducation nationale, c’est l’annonce d’une loi, avant l’été, imposant, de fait, le service minimum dans l’éducation avec l’obligation, pour les enseignants, de se déclarer grévistes 48h avant.
Pour la LCR, cette déclaration présidentielle est une atteinte au droit de grève. Tous ensemble, il faut amplifier la mobilisation contre les suppressions de poste dans le service public et empêcher ce gouvernement de remettre en cause le droit de grève.
Le 15 mai 2008.
Le 15 mai, ensemble contre le massacre de l’Education et de la Fonction publique
Communiqué de la LCR
Les provocations de X. Darcos traitant par le mépris les mobilisations des lycéens et des enseignants n’empêcheront pas le 15 mai d’être une grande journée de grève et de manifestations contre les 11 200 suppressions d’emplois dans l’Education nationale, le Bac Pro en 3 ans et la mise en pièce de la Fonction publique que le gouvernement de Sarkozy tente de privatiser. Un sondage récent montrait qu’une très grande majorité de professeurs du second degré refuse de remplacer les postes supprimés par des heures supplémentaires qui s’ajouteraient à celles déjà existantes, ainsi qu’un rejet des préconisations du récent rapport Pochard sur les conditions de travail des enseignants.
L’ancien adjoint de Luc Ferry, au ministère de l’éducation, viré avec lui en 2003, développe une logique purement comptable et à courte vue de l’emploi public dans le système éducatif. Il faut arrêter ce jeu de massacre car 80 000 suppressions de postes sur 4 ans dans l’éducation sont programmées. Le 15 inaugure une série de manifestations intersyndicales en mai : 18 mai et 24 mai dans l’éducation nationale, 22 mai contre l’allongement de la durée de cotisations à 41 annuités.
Pour faire échec aux contre-réformes libérales du gouvernement Sarkozy, il est nécessaire d’aller au-delà de journées de mobilisation séparées. C’est un mouvement d’ensemble qu’il faut construire et reconduire dès maintenant. La LCR sera présente, avec O.Besancenot, à la manifestation du 15 mai et tiendra un point fixe à l’angle du boulevard de l’Hôpital et du Boulevard Saint-Marcel, à partir de 13h30.
Le 14 mai 2008.