Fin mai, le Sénat américain a voté une rallonge de 165 milliards de dollars afin de financer la guerre en Irak et en Afghanistan jusqu’à la fin du printemps prochain. Ces dépenses sont une nouvelle ponction sur le revenu des classes populaires, dont les conditions d’existence se sont déjà largement dégradées. Elles sont condamnées par une fraction de plus en plus large de l’opinion américaine, d’autant plus mécontente que les véritables objectifs de la guerre apparaissent au grand jour. Dans son livre, l’ancien porte-parole de Bush décrit « la culture du mensonge à Washington », les « manipulations de l’opinion », la volonté de « voiler la vérité » au sujet de la guerre. Il est de plus en plus clair que les seuls buts de la guerre sont la défense de la domination américaine au service des multinationales, ainsi que le contrôle de régions entières et du pétrole.
Dernièrement aussi, les États-Unis ont décidé la réactivation de la IVe Flotte, afin de surveiller les côtes latino-américaines, au large des Caraïbes et du Canal de Panama. « C’est une flotte de guerre, une menace non seulement contre le Venezuela, mais contre nous », déclarait, à juste titre, le président vénézuélien, Hugo Chavez.
C’est ce moment qu’a choisi le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, pour aller en Irak afin de, dixit le Quai d’Orsay, témoigner de « l’engagement politique renouvelé de la France à l’égard de l’Irak et du peuple irakien ». En fait, la France essaye de participer aux bénéfices de la reconstruction à l’ombre des États-Unis. Les discussions sur le financement de cette reconstruction ont fait l’objet d’une conférence internationale à Stockholm. Les 11 et 12 juin, se tiendra à Paris le même type de conférence à propos de l’Afghanistan, sous la présidence de Sarkozy et du Premier ministre fantoche de l’Afghanistan, Hamid Karzaï. Autant d’occasion, pour le gouvernement, d’essayer de tirer profit de l’envoi de 700 soldats supplémentaires et de son geste d’allégeance à l’égard des États-Unis et de l’Otan.
L’aide à l’Irak comme à l’Afghanistan prétend stabiliser la situation des deux pays, en vain. Elle a surtout pour effet d’alimenter la corruption et les bénéfices des entreprises qui y sont associées. L’occupation militaire de l’Irak et de l’Afghanistan ne peut se faire qu’au détriment des populations pour le seul intérêt des grandes puissances. Hors d’Afghanistan et d’Irak, les troupes impérialistes !
Manifestation, samedi 14 juin, après-midi. à Paris, à 18h30, Place de la République.
Voir l’appel : Ni Bush, Ni guerre, ni Otan – Pour la Paix et la Justice, la démocratie, et le respect du droit des peuples