RASSEMBLEMENT
mercredi 11 juin 2008
11h30 place Sèvres Babylone
75007 Paris (devant le square)
1 - Exigeons l abrogation du décret d extradition de Marina Petrella !
Ce 9 juin 2008, le décret d extradition a été notifié a Marina Petrella. Cette décision inique engage la responsabilité personnelle du chef du Gouvernement et du chef de l Etat francais. Un recours en Conseil d Etat a été enregistré.
Après neuf mois d incarcération a la prison de Fresnes, le gouvernement francais a décidé que la seule perspective de Marina Petrella devait etre la mort lente puisqu elle purgera en Italie une peine a perpétuité :
– pour des faits remontant a plus de 25 ans, en exécution d une sentence prononcée en Italie voici 15 ans dans le cadre d une législation d exception,
– en déni de l asile de fait accordé par la France aux réfugiés italiens dès 1981 et en violation des engagements de la France de n extrader aucun de ces réfugiés.
Cette décision traduit, au-dela de l obsession sécuritaire, celle de la punition infinie d anciens militants réfugiés ayant depuis des décennies, sous la protection de l Etat francais, reconstruit leur vie dans notre pays. Le reniement du gouvernement apparaît comme l effet d un populisme pénal piétinant tous les principes de prescription et du respect d un « temps raisonnable » entre la condamnation et l exécution de la peine.
Le décret d extradition intervient alors que Marina est au plus mal. La perspective de la prison a vie et la séparation d avec sa jeune enfant de 10 ans la détruisent. Après huit semaines d hospitalisation en raison d une très grave dégradation physique et psychique, épuisée et ne s alimentant plus depuis deux semaines, Marina Petrella a été réincarcérée a la prison de FresnesŠ pour se voir signifier le décret de son extradition. Pourtant, son état de santé justifie pleinement
l application de la clause humanitaire prévue par les textes régissant l extradition.
Nous, familles de réfugiés et collectifs de solidarité avec Marina Petrella ainsi que toutes celles et tous ceux qui la soutiennent (partis politiques, élu-es, représentants associatifs ou simples particuliers) exigeons :
– une levée d écrou lui permettant d etre soignée, d etre sauvée
– l application de la clause humanitaire prévue par la loi
– l abrogation immédiate du décret d extradition de Marina Petrella
– Nous demandons a toutes celles et tous ceux qui ont signé la pétition ou/et l Appel des femmes, a toutes celles et tous ceux qui ont soutenu Marina, d envoyer un mail signé et daté (ou un courrier sur carte découverte) au Premier ministre francais Francois Fillon et au Président Nicolas Sarkozy leur demandant l abrogation du décret d extradition de Marina Petrella.
Ci-dessous, adresses et proposition de mail ou lettre-type (libre a chacun-e- d en modifier la forme a sa facon) :
– M. Nicolas Sarkozy, Palais de l Elysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré,
75008 Paris - email : sur le site http://www.elysee.fr/accueil/, onglet « écrire au président »
– M. Francois Fillon, Hotel Matignon, 57 rue de Varenne, 75700 Paris - email : sur le site http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire, onglet « écrire au Premier ministre » et service.presse pm.gouv.fr
Proposition de lettre
" Monsieur le Premier ministre (ou Monsieur le Président),
Le décret d extradition de Marina Petrella vient de lui etre signifié par vos services. Nous savons qu il est en votre pouvoir d abroger le décret que vous venez de signer. Au regard d une décision
d extradition relative a des faits remontant a plus de 25 ans, au regard de l engagement de la France de n extrader aucun réfugié italien, au regard de la dégradation effroyable de l état de santé de Marina Petrella, je vous demande de faire preuve d humanité et de ne pas renvoyer Marina finir sa vie dans les prisons italiennes ".
2 - Article le Monde 10/6/08
Le gouvernement francais a signé le décret d extradition de l ex-brigadiste italienne Marina Petrella, actuellement écrouée en France et condamnée en Italie a la réclusion criminelle a perpétuité. Le décret a été signé par le premier ministre, Francois Fillon, et notifié lundi a
l intéressée, a précisé le ministère
Marina Petrella peut donc etre remise aux autorités italiennes dès maintenant mais elle dispose d un mois pour déposer un recours contre ce décret devant le Conseil d Etat, ce que son avocate, Me Irène Terrel, a annoncé avoir fait dès lundi. Juridiquement, ce recours n est pas suspensif mais il est
d usage que la France n extrade pas tant que le recours n a pas été examiné, selon une source judiciaire citée par l AFP ; cet examen peut prendre plusieurs mois. « Je considère que cette décision est absolument inacceptable. D abord au regard de l asile accordé a Marina Petrella depuis quinze ans en toute connaissance de cause et aussi au regard de son état de santé », a-t-elle indiqué a l AFP.
RÉFUGIÉE EN FRANCE
Accusée d avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur, a Rome en 1981, ainsi que d avoir séquestré un magistrat, de vol avec arme et d attentats, cette ancienne membre des Brigades rouges a été condamnée par contumace a la réclusion criminelle a perpétuité en Italie, en 1992. Arretée en décembre 1982, elle avait profité d une remise en liberté sous controle judiciaire en 1986 pour fuir en France, comme d autres militants de l extreme gauche italienne, après que Francois Mitterrand s était engagé a ne pas extrader les anciens activistes ayant rompu ayant rompu avec leur passé.
Protégés par la justice francaise, ils ne seront pas inquiétés avant 2002. Le ministre de la justice du gouvernement Berlusconi, Roberto Castelli, accuse alors les autorités francaises d abriter des terroristes : cette année-l a, pour la première fois, un ancien membre des Brigades rouges est extradé vers l Italie. En 2006, Rome demande alors a la France l extradition de douze anciens activistes condamnés pour crimes de sang. Parmi eux, l écrivain Cesare Battisti, mis sous controle judiciaire en 2004 puis arreté le 18 mars 2007 alors qu il avait pris la fuite au Brésil, et Marina Petrella, interpellée en France en août 2007.
« ÉTAT PSYCHIQUE PROFONDÉMENT DÉGRADÉ »
« Tous les médecins qui l ont vue affirment qu elle est dans un état psychique profondément dégradé et parlent d épisode suicidaire majeur », a déclaré l avocate de Marina Petrella après l annonce, lundi, de la signature du décret d extradition. L ex-brigadiste a passé « cinquante jours en hopital psychiatrique a Villejuif » entre le 11 avril et le 30 mai. « Elle a été hospitalisée en chambre d isolement a la demande des médecins de la prison de Fresnes » ou elle avait été incarcérée sous écrou extraditionnel, a précisé l avocate, qui a dénoncé la « brusque réincarcération » de sa cliente a Fresnes le 30 mai « dans un état encore plus dégradé que celui qui avait valu son internement le 11 avril ».
Elle a demandé au gouvernement francais l application de « la clause humanitaire » prévue dans la convention d extradition franco-italienne de 1957, qui permet de ne pas extrader une personne si cela entraîne des conséquences d une « gravité exceptionnelle » pour sa santé. Pour Me Terrel, le sort réservé a Marina Petrella relève d un « traitement inhumain et dégradant ». « La France se déshonore de cette situation », a-t-elle affirmé.
La cour d appel de Versailles avait donné son feu vert a l extradition vers l Italie en décembre 2007, rejetant tous les arguments de la défense, notamment la prescription des faits et la lenteur de la procédure. Jusqu a son interpellation, Marina Petrella, 53 ans, vivait a Argenteuil (Val-d Oise), et travaillait comme assistante sociale. Mariée a un Francais avec qui elle a eu une fille aujourd hui âgée de 10 ans, elle est aussi la mère d une autre fille, née en prison en Italie en 1983.
3 - Marina Petrella sera-t-elle extradée ? - Le Figaro 10/6/08
Le gouvernement francais a signé le décret d extradition de l ex-brigadiste italienne Marina Petrella, actuellement écrouée en France et condamnée en Italie a la réclusion criminelle a perpétuité. Le décret a été signé par le premier ministre Francois Fillon et notifié lundi a Marina Petrella.
Marina Petrella peut théoriquement etre remise aux autorités italiennes dès maintenant. Mais son avocate, Me Irène Terrel, a annoncé qu elle avait déposé lundi un recours devant le Conseil d Etat. Juridiquement, ce recours n est pas suspensif mais il est d usage que la France n extrade pas tant que le recours n a pas été examiné. Cet examen peut prendre plusieurs mois.
Un état psychique profondément dégradé
Son avocate s est insurgé contre une décision qu elle considère « absolument inacceptable », au regard de « l asile accordé a Marina Petrella depuis 15 ans en toute connaissance de cause » et au regard « de son état de santé ». D après l avocate, « tous les médecins qui l ont vue affirment qu elle est dans un état psychique profondément dégradé et parlent d épisode suicidaire majeur ». Marina Petrella a passé « 50 jours en hopital psychiatrique » en avril-mai.
Me Terrel a demandé au gouvernement francais l application de « la clause humanitaire » prévue dans la convention d extradition franco-italienne de 1957, qui permet de ne pas extrader une personne si cela entraîne des conséquences d une « gravité exceptionnelle » sur sa santé.
Marina Petrella est une ancienne membre des brigades rouges. Elle a été condamnée en Italie en 1992 a la réclusion criminelle a perpétuité pour avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur, a Rome en 1981, ainsi que pour séquestration d un magistrat, vol avec arme et attentats.
Elle faisait partie des douze anciens militants d extreme gauche condamnés pour crimes de sang, dont Rome avait demandé l extradition a la France en octobre 2006 et parmi lesquels figurait Cesare Battisti, arreté le 18 mars a Rio de Janeiro .
Marina Petrella vivait en France, a Argenteuil, et travaillait comme assistante sociale. Mariée a un Francais avec qui elle a eu une fille, aujourd hui âgée de dix ans, elle est aussi la mère d une autre fille, née en prison en Italie en 1983.
4 - Vendredi 6 juin Bonjour
Hier, nous avons recu, de la part des conseillers juridiques de l Elysée, un coup de fil nous annoncant la signature du décret d extradition de Marina. L appel que nous avons recu restait assez vague sur le moment précis de la signature donc, si ce n est pas déj a fait, ce ne sera, hélas, qu une question de temps.
Mr le premier ministre, sans tenir compte des conditions de santé de Marina a pris cette décision insensée et dénuée de tout sentiment humain. Vous pouvez donc tous vous imaginer l état de consternation dans lequel la défense de Marina, ses proches, et moi meme, nous nous trouvons aujourd hui.
Depuis presque un an, nous nous battons pour cette cause qui, en plus d etre humanitaire, s inscrit dans la lignée des luttes des libertés. Son emprisonnement aujourd hui est d autant plus injustifié qu il se fait porteur du reniement du droit fondateur qu est celui de l asile de fait qui avait été accordé voici plus de 15 ans a Marina et aux camarades Italiens.
Quelqu un a décidé que jeter Marina aux oubliettes etait un acte démocratique, et que cet acte n allait pas a l encontre du droit humain. Face a la décision abjecte et malheureuse de mettre un terme a la vie en France de Marina, nous ne baisserons pas les bras !!!! Le Conseil d Etat sera saisi et nous exploiterons toutes les voies qui se proposent pour contrecarrer la signature du décret.
Elise
5 - Lundi 9 juin, Bonjour
Maintes choses se sont passées depuis notre dernier courriel a la liste de diffusion.
Après une cinquantaine de jours passés en cellule d isolement a l hopital psychiatrique Paul Guiraud, et après une expertise commandée par les autorités et donc les conclusions relevaient un risque vital du a une crise suicidaire, Marina a été renvoyé a la prison de Fresnes ou elle se trouve a tout aujourd hui.
Ces cinquante jours dans des conditions épouvantables, n’ont servi qu’ a aggraver son état. Nous sommes très inquiets pour elle, car, en plus, depuis une quinzaine de jours, elle ne réussit pas a
s alimenter.
Ce risque vital, qui devrait imposer l application de la clause humanitaire inscrite par la France lors de la ratification de la Convention Européenne d Extradition de 1957 (note en bas) (convention qui s applique au cas de Marina) est au contraire méprisé par nos gouvernants qui annoncent l imminente signature du décret d’extradition.
A ce jour, le décret n a pas été encore notifié a Marina. Le cas échéant, celui-ci sera attaqué par devant le Conseil d’Etat afin d en obtenir l annulation. Ce processus prendra plusieurs mois. Des mois que nous allons utiliser pour mettre en œuvre toute initiative afin de contraindre le Gouvernement a abroger ce décret, et pour cela nous aurons besoin de toutes vos forces et détermination a nos cotés.
Mais ce qui ne peut pas attendre c’est la santé de Marina. Il faut qu elle sort le plus tot de prison pour qu elle recoive les soins nécessaires. A nous tous d alerter le plus de gens possible sur son état de santé et de mobiliser l opinion publique.
parole donnee.
LCR : Non à l’extradition de Marina Petrella
Communiqué de la LCR.
François Fillon vient de passer aux actes. Reniant la parole donnée par l’état français en 1981 sur l’asile accordé aux réfugiés italiens, il vient de signer le décret d’extradition de Marina Petrella.
La LCR proteste et condamne cette décision du gouvernement français. Suite à son arrestation en août 2007, l’état de santé de Marina Petrella est, aujourd’hui, extrêmement dégradé, comme le montre son hospitalisation récente à l’hôpital psychiatrique Paul Guiraud. Dans son cas, la clause humanitaire inscrite dans la Convention européenne d’extradition de 1957 devrait s’appliquer.
La LCR demande le respect de la parole donnée. Le gouvernement doit abroger ce décret scélérat de F. Fillon. Il faut que Marina Petrella afin qu’elle puisse se soigner.
Le 10 juin 2008.