Le congrès a permis de confirmer une orientation de lutte anticapitaliste, capable de lier la recherche de l’unité d’action avec l’ensemble des autres organisations syndicales, notamment la FSU et la CGT, tout en participant activement à la défense des salariés dans l’entreprise et dans les mouvements sociaux. Cette orientation se conjugue avec l’affirmation de la nécessité d’auto-organisation des salariés dans les luttes comme garantie de démocratie et d’efficacité.
Le dernier congrès a permis de mesurer le chemin parcouru depuis celui de Bobigny, en décembre 2004. Les effectifs ont progressé de 20 %. La forte représentation des instances départementales de Solidaires (plus de 50 sur les 85 existantes) et une réelle homogénéisation des syndicats nationaux marquent un net changement. Le débat le plus long a justement porté sur la place de ces instances locales départementales de Solidaires. La question du droit de vote de ces structures, à égalité avec les syndicats nationaux, s’est une nouvelle fois heurtée aux réticences de plusieurs syndicats. Pour débloquer la situation, le congrès a décidé de préparer un congrès extraordinaire qui se tiendra dans un an sur cette question.
Au-delà, le débat a porté sur le développement syndical dans le secteur privé comme dans les entreprises de sous-traitance et sur le développement d’une riposte d’ensemble, de mouvements coordonnés à même de battre les projets antisociaux du gouvernement.
L’accord entre le Medef, la CGPME, la CGT et la CFDT, qui restreint le droit syndical dans les entreprises du privé, a été largement débattu, tant il est vrai que les syndicats de Solidaires subissent sans cesse procès et discriminations, qui se perpétueront avec cet accord. Les intervenants de SUD-PTT et de SUD-Santé, notamment, ont aussi critiqué la signature par Solidaires de l’accord sur le dialogue social dans la fonction publique.
Le congrès a débattu, de nouveau, d’une recomposition syndicale qui ne soit pas un accord de sommet pour préserver des appareils syndicaux, mais le fruit d’une convergence dans l’action entre les structures, les militants et les salariés. Malgré de très fortes critiques sur la méthode des journées d’action éparpillées, Solidaires a affirmé son investissement dans les deux journées de mobilisation intersyndicales des 10 et 17 juin.
Il faut noter une forte présence internationale de syndicats de Palestine, du Burkina Faso, du Sénégal, d’Espagne, de Pologne et d’Algérie. La CGT, la FSU, l’Unsa, AC, le DAL avaient aussi répondu à l’invitation. Émanaient de ce congrès une conscience lucide, une forte détermination à renforcer un outil syndical qui soit aussi un levier pour un front unitaire de combat. En même temps, Solidaires apparaît comme un outil en construction, dans lequel les règles de fonctionnement et de prise de décision seront à l’évidence au cœur des prochains débats.
Correspondants