NE REPETONS PAS LES ECHECS HABITUELS
Voir les vidéos sur http://wsftv.net/
Rome, 1er juin 2008. A l’aube de la Conférence de Haut Niveau sur la
Sécurité Alimentaire Mondiale, les paysans, les pêcheurs, les peuples
autochtones et les organisations non-gouvernementales (ONG) ont déclaré
l’état d’urgence populaire.
"Les Gouvernements et les organisations intergouvernementales doivent
immédiatement mettre fin à toutes les politiques qui conduisent à des
violations du droit à l’alimentation des hommes et des femmes", a déclaré
Maryam Rahmanian de l’organisation iranienne, CENESTA.
"Au fil du temps, les politiques de libre-échange ont sérieusement
endommagé le système alimentaire, conduisant à la crise actuelle."
Parallèlement à la conférence officielle, les organisations de la société
civile ont organisé un forum de cinq jours afin de faire entendre leurs
voix et leurs propositions pour sortir de la crise.
Dans leur déclaration « Ne répétons pas les échecs habituels », 800
organisations de part le monde ont appelé à un changement radical des
politiques agricoles pour qu’elles soient fondées sur la capacité des
petits paysans et paysannes à se nourrir et à nourrir les populations de
leurs pays.
"Nous voyons l’urgence alimentaire comme le symptôme d’un échec plus
profond de l’ensemble du système - expulsion de communautés locales,
commerce dérégulé, changement climatique de grande ampleur, promotion de
la production à grande échelle des agrocarburants, spéculation et main
mise des multinationales sur le système alimentaire", explique Ndougou
Fall du ROPPA, réseau des organisations paysannes de l’Afrique de l’Ouest.
"Le risque est grand de voir l’ordre du jour des Nations Unies kidnappé
par les grandes entreprises qui veulent nous faire avaler les mêmes
solutions que celles qui ont échouées depuis des décennies, comme la
« nouvelle révolution verte » en Afrique."
"Nous rejetons l’appel de le Banque mondiale et de l’Organisation Mondiale
du Commerce (OMC) à libéraliser encore plus le commerce international",
ajoute Alberto Gomez, membre mexicain du mouvement international paysan La
Via Campesina. "Ces politiques ont submergé nos pays de nourriture bon
marché, elles ont mis à mal notre souveraineté alimentaire et dévasté nos
capacités à produire de la nourriture pour nous-mêmes. Cela nous a conduit
à une dépendance totale envers les marchés internationaux. Maintenant que
les prix s’envolent, nous ne pouvons plus acheter d’aliments à
l’extérieur."
Thomas Kocherry, membre indien du Forum Mondial des Peuples Pêcheurs
explique que le modèle industriel de production alimentaire a également
transformé la pêche. "L’aquaculture commerciale à grande échelle menace
dangereusement d ’anéantir la pêche mondiale« , affirme-t-il. »Les petits
pêcheurs ne mettent pas seulement du poisson dans notre assiette, ils
augmentent le niveau des stocks de poissons et protègent les écosystèmes
qui eux, nous protègent des catastrophes."
"Nous appelons les gouvernements qui se réunissent à Rome dans les
prochains jours à respecter leurs obligations vis-à-vis des droits de
l’homme et à écouter les propositions des populations car elles sont
directement touchées", conclut Sarojeni Rengam, du réseau d’actions Asie
Pacifique contre les pesticides. "Les paysans sont également des experts
en agriculture et ils doivent pouvoir être aux commandes du développement
agricole. Les paysans et les paysannes ont le futur dans leurs mains."
Contacts : Beatrice Gasco (IPC) : ++39-349-8466103
et Isabelle Delforge (La Vía Campesina) : ++39-391610296
Voir la déclaration de la société civile : Déclaration de la société civile concernant la crise alimentaire mondiale : « Ne répétons pas les échecs habituels »