Les ministres de douzaines de pays, dont les USA, l’Union européenne, le Brésil,
l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Egypte, se
recontreront à Genève le 21 Juillet prochain pour tenter de conclure le Cycle de
négociations de Doha dans le cadre de l’OMC.
Après des années de négociations, de ministérielles manquées et de redémarrages,
c’est leur « dernière chance » avant la fin du mandat de George Bush. Les
ministres cherchent à clore ce cycle chancelant sans préoccupation pour les
priorités fondamentales que sont la crise alimentaire, les prix du pétrole, le
réchauffement climatique, la pauvreté ou encore la dette.
Si ces négociations étaient conclues, l’extension de l’OMC bénéficierait aux
grandes entreprises mais aurait des impacts très négatifs sur les travailleurs,
les paysans, les femmes, les consommateurs et l’environnement. Faussement
labellisé « Cycle du développement », ses conséquences seraient :
– Des pertes d’emplois, des désindustrialisations et l’interdiction de
développement pour les décennies à venir : Les pays riches demandent que les
pays en développement fournissent un nouvel accès aux marchés, ce qui implique
de sacrifier les protections tarifaires sur les biens manufacturés et les
ressources naturelles.
– Les revenus paysans, la sécurité alimentaire et le développement rural
subiraient une pression encore plus forte. Les USA et l’Union européenne
continuent de subventionner leurs exportateurs de l’agro-business, et, dans le
même temps, combattent toute forme de protection pour des millions de paysans
des pays en développement. Cette attitude est d’autant plus scandaleuse dans le
contexte de la crise alimentaire globale.
– La privatisation et la dérégulation accrues des services, dont des
secteurs clés comme les finances et l’énergie. L’instabilité récente des marchés
mondiaux démontre au contraire le besoin d’interventions publiques et d’une
surveillance des marchés financiers et non-financiers.
– Les efforts globaux entreprise pour endiguer le changement climatique
pourraient être entamés par l’extansion des capacités de l’OMC
– Les pays les plus pauvres seront les plus grands perdants. Les
projections économiques d’un accord potentiel sur le Cycle de négociations de
Doha (établiées par plusieurs think tanks et même la Banque mondiale) montrent
que les coûts en terme de pertes d’emploi, de réduction de souveraineté
politique et de pertes de revenus douaniers sont de très loin supérieures aux
prétendus « bénéfices » du Cycle dit « du développement ».
Nous ne pouvons prendre le risque de permettre la conclusion du Cycle de Doha.
Les mouvements sociaux et les organisations de la société civile du mondre
doivent s’unir pour s’opposer à l’agenda de l’OMC, conçu pour privilégier les
multinationales et les intérêts économiques privés.
Nous appelons les citoyens à :
1. Organiser une pression publique nationale (medias, mobilisations,
campagnes) uisque votre ministre du Commerce se rend à Genève du 19 au 21
Juillet, afin d’assurer que votre gouvernement agira dans l’intérêt des peuples
et non des entreprises ou de gouvernements alliés.
2. Solliciter une rencontre avec votre ministre du commerce pour exprimer
votre opposition au Cycle de Doha, demander que la réunion miniministérielle
n’aboutisse pas à une conclusion et faire savoir à votre gouvernement que vous
suivrez attentivement ses activités lors de la réunion de Genève.
3. Contacter les medias et leur expliquer les impacts négatifs d’un accord à
l’OMC sur l’économie, les travailleurs, les paysans, les consommateurs, les
pêcheurs, les femmes, le changement climatique et l’environnement.
4. Envoyer un lettre nationale, co-signée par le maximum d’organisations, à
votre gouvernement (OWINFS proposera une lettre type qui pourra être ajustée aux
contextes nationaux)
5. Venir à Genève pour interpeller votre ministre durant la Conférence
ministérielle, du 19 au 25 Juillet, et exposer aux medias présents à Genève
votre analyse du Cycle de Doha. Contacter Deborah James djames cepr.net si vous
pensez vous rendre à Genève
Le réseau mondial Our World is not for sale soutient la coordination des actions
globales, supporte les campagnes et les initiatives nationales et alertera les
medias sur les actions conduites sur toute la planète. Il est fondamental que
nous sachions où des actions nationales seront envisagées.
Contacter Verda Cook verda.cook gmail.com pour que nous puissions connaître
votre initiative et l’inclure dans le listing des événements nationaux, mais
aussi si vous souhaitez recevoir documents et outils de support à vos
mobilisations.