À l’occasion de la Fête de l’Humanité, la LCR plaide pour des « actions unitaires » sans toucher aux « désaccords politiques ».
« En cette rentrée marquée par une situation difficile pour l’ensemble du monde du travail et de la jeunesse, nous tenions à nous adresser à vous à la veille du grand rassemblement populaire qu’est la Fête de l’Humanité ». C’est par ces mots qu’Olivier Besancenot débute un courrier adressé au PCF, lundi, mais envoyé au siège de l’Humanité. Le porte-parole de la LCR y plaide en faveur d’ « actions unitaires » pour faire « face à l’avalanche de mauvais coups que le capitalisme porte contre l’ensemble de la population ». Regrettant que « la direction du PS est restée muette à nos propositions », il estime que les deux partis ont « des responsabilités communes pour agir ensemble » sans pour autant « s’enfermer dans un tête-à-tête PCF-LCR ». « Il ne peut y avoir de place pour le sectarisme quand il s’agit de lutter ensemble contre nos adversaires communs, la droite et le MEDEF. Pourquoi mener séparément des campagnes de soutien ? », demande Olivier Besancenot, visant à demi-mot la marche pour le pouvoir d’achat du 27 septembre, proposée par le PCF. Tout en revendiquant contradictoirement dans le même courrier de continuer à « marcher séparément » sur « le terrain politique » des « alliances » et de la « stratégie ». La proposition en effet, n’inclut pas de « régler nos désaccords politiques ». En clair : la LCR refuse toujours de s’engager pour construire avec les autres partis de gauche un projet de changement réel porté par une majorité, comme s’y consacre le PCF.
Contacté par l’Humanité, Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a réagi à la proposition d’Olivier Besancenot. « Le Parti communiste engage toutes ses forces pour amplifier la riposte », mais « dans le même temps, nous voyons bien que rien ne pourra véritablement se produire sans mettre en débat les grandes transformations nécessaires », expose-t-il. Avant d’interroger : « Qu’est-ce que nous engageons ensemble pour riposter, élaborer des projets de changement, construire des majorités politiques ? La Fête de l’Humanité va être le grand rendez-vous populaire - la preuve, tout le monde veut en être - pour résister à la politique de Nicolas Sarkozy et relancer un débat de projet, sérieux et exigeant. Si la LCR veut sincèrement en être, veut sincèrement avec nous travailler à cette perspective et cesser de capitaliser sur la désespérance, alors cela irait dans la bonne direction », conclut Olivier Dartigolles.