EURE : Structuration départementale
70 personnes ont participé à l’assemblée générale du nouveau parti anticapitaliste sur le département de l’Eure.
La réunion a débuté par un moment convivial sous le soleil. Les personnes nouvelles étaient manifestement contentes d’être là. Les comités ont ensuite pu se présenter succinctement. Louviers, « puissance invitante », avec son élu municipal arraché au deuxième tour dans une joute à quatre listes, est marquée par les seize ans d’existence de « À gauche vraiment », préfiguration locale et maintenant dépassée de ce que nous construisons nationalement, puisque la fusion est faite depuis près d’un an avec la structure locale de la Ligue. De son côté, Évreux a connu un essor spectaculaire depuis les municipales, avec un afflux de militants de cultures et d’origines diverses (associatifs, écolos, ex-PS, fraction de LO…) convergeant dans un comité dynamique. À Vernon, une jeune section LCR préfigurait déjà le nouveau parti anticapitaliste (NPA), avec en plus la spécificité d’un ancrage visible à la Snecma. À Bernay-Pont-Audemer, deux comités NPA distincts vivent la difficulté de regrouper des militants habitant dans des lieux très éloignés les uns des autres, avec une forte diversité professionnelle. Il y a également des petits nouveaux : Val-de-Reuil-Pont-de-l’Arche, vallée de l’Andelle et, bien qu’en pointillé encore, Verneuil-Breteuil.
L’exposé sur les travaux du collectif d’animation national (CAN) provisoire, réuni fin août à l’occasion de l’université d’été de la LCR, sur les campagnes qu’il propose a été suivi d’un débat où l’on a pu voir la diversité des approches et des attentes, ainsi que les efforts nécessaires pour les intégrer dans le cadre qui nous est commun. Les interrogations sont multiples, qu’elles concernent l’articulation des différentes mobilisations et revendications ou les choix stratégiques : quelle place pour les luttes ouvrières ? Que penser du RMI ? Faut-il plutôt revendiquer un travail digne ou une vie digne ? Comment œuvrer à l’éducation populaire, terrain aujourd’hui en friche et pourtant central pour occuper le terrain idéologique et reconstruire une conscience de classe ? Comment être utiles tout de suite pour combattre le capitalisme qui nous écrase ?
Nous avons ensuite discuté de la composition du collectif départemental provisoire d’animation (CDPA), auquel l’ancienne direction fédérale de la LCR cède la place. Il lui revient d’organiser le meeting du 10 octobre avec Olivier Besancenot, et d’organiser la vie du NPA 27 jusqu’au congrès de fondation. C’est effectivement la tâche de l’heure : le NPA a besoin d’une structuration départementale, non seulement pour animer localement le processus de construction jusqu’au congrès, mais également pour donner une cohérence et une visibilité à ses activités.
Correspondant
* Paru dans Rouge n° 2267, 25/09/2008.
Zéro licenciements, zéro suppressions d’emplois
Tract NPA
Licenciements boursiers chez Renault…
Renault annonce 6000 suppressions d’emplois. Malgré 1,5 milliard de bénéfices net pour le 1er semestre 2008, les usines sont à nouveau sommées de « poursuivre leurs actions de productivité pour atteindre ou dépasser leur objectif de performance » Le vrai motif de ces licenciements c’est donc le choix de verser toujours plus de dividendes aux actionnaires, d’augmenter de 150 % le dividende par action et de porter la marge opérationnelle à 6 % en 2009.
…Licenciements punition chez Goodyear…
Les salariés de Goodyear Dunlop à Amiens avaient refusé à 65 % le passage en 4X8, un rythme de travail épuisant qui exige le même travail avec une équipe en moins. Les patrons ne désarment pas, annoncent en janvier 478 licenciements sur les deux sites d’Amiens si les salariés persistent à refuser de perdre leur vie à la gagner. Finalement à Dunlop, CGT, CFTC, FO et CGC cèdent au chantage. Les patrons s’acharnent sur le site rebelle d’Amiens Nord : 402 licenciements ! Ce sont volontairement des licenciements secs, les plus brutaux possibles, pour faire payer aux salariés leur refus de courber l’échine. Il faudrait aussi citer Doux en Bretagne, Altadis racheté par Imperial Tobacco, Gandrange sacrifié par Arcelor Mittal et bien d’autres où les patrons licencient pour augmenter leurs marges.
…Suppressions d’emplois dans la fonction publique
Après les 22 900 suppressions du budget de 2008, les 11 200 de 2007, la programmation budgétaire 2009-2012, planifie la suppression de 30 600 postes de fonctionnaires en 2009.
On se dirige à marche forcée vers les objectifs définis par le FMI :
100 000 fonctionnaires de moins en 2011 et 100 milliards d’économie sur les emplois publics dans les 70 ans à venir. Ces suppressions s’accompagnent d’une offensive idéologique d’ampleur. Avec la « redistribution » aux agents en place de la moitié des économies dégagées sur les postes, les salaires à la tête du client sont systématisés. Comme si l’incertitude sur l’avenir et la destruction du service public ne suffisaient pas, ce système instaure comme dans le privé la division et la guerre de tous contre tous.
Des postes supprimés c’est l’angoisse pour celles et ceux qui perdent leur emploi. D’autant qu’avec le chômage massif et l’Offre Raisonnable d’Emploi, c’est-à-dire l’impossibilité de refuser plus de deux offres sous peine de se voir privé de ressources, la perte d’emploi sonne comme la condamnation à la misère.
Dans le public comme dans le privé les emplois supprimés se traduisent immanquablement par une surcharge de travail pour celles et ceux qui restent et qui doivent se partager à moins nombreux le même travail. Le chômage massif pèse sur tous les salariés, il permet aux patrons de se croire tout permis, d’imposer une dégradation des conditions de travail, de salaire, de protection sociale…
La riposte ne peut pas être l’affaire des seuls salariés menacés. C’est l’affaire de tous. Dans des secteurs comme l’automobile, dans des régions, la mobilisation s’organise et c’est un premier pas.
Mais nous avons besoin d’une réponse à un niveau supérieur, d’une réponse nationale et interprofessionnelle. Autour des boîtes concernées, peut se coordonner une mobilisation pour exiger que les licenciements, socialement et humainement inacceptables, soient mis hors la loi, pour imposer le droit à l’emploi comme un droit absolu qui doit passer avant les profits.
Besancenot : le nouveau parti sera « révolutionnaire au sens contemporain du terme »
PARIS, 18 sept 2008 (AFP) - Olivier Besancenot estime que le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qu’il entend lancer en janvier 2008 sera « révolutionnaire au sens contemporain du terme », dans une interview à l’hebdomadaire VSD.
« Le parti sera révolutionnaire au sens contemporain du terme, c’est-à-dire en essayant de regrouper ceux qui pensent qu’il faut mettre à bas cette société et en construire une nouvelle », affirme le porte-parole de la LCR. Le NPA, assure-t-il, « ne cherche pas un bon leader, on veut de bons militants, des travailleurs, des jeunes, des gens qui, lorsqu’ils regardent les infos, ont envie de péter leur télévision, car ils ne supportent plus tout ça. La révolte n’est pas un plaisir solitaire ».
A propos du sigle NPA, que certains ont traduit par « Nulle part ailleurs ! », il dit : « il y a plus déshonorant comme comparaison. Mais rien ne dit que ce nom sera définitif ». Il balaie l’accusation selon laquelle il est au PS ce que le Front national a été à l’UMP : « Depuis un an, nous cartonnons la droite alors que la direction du PS est absente ». Le PS n’a « contesté que sur la forme » les réformes des retraites ou l’autonomie des universités, selon lui. Aucun des candidats PS à la succession de François Hollande au Congrès de Reims n’a sa faveur : « Tous les postulants PS ont avalisé l’économie de marché, nous, nous voulons en sortir ».