La perte d’une vie humaine est toujours une tragédie et une souffrance incommensurable pour les proches.
Je le ressentais ainsi même, lorsqu’il y a trente ans, j’ai cru et participé, avec des milliers d’autres, à un mouvement révolutionnaire armé qui voulait changer le monde. Le choix a été déchirant.
La douleur des victimes, toujours, m’a accompagnée. La pudeur à le manifester et le refus d’en retirer un quelconque gain personnel ont été les seules raisons de faire obstacle à son expression. « Regret » est pour moi un mot trop faible et surtout reste un mot qui engage peu parfois.
Depuis vingt ans, par une forme de non-violence active, j’ai essayé de faire en sorte que mes actes témoignent plus authentiquement que des mots. Aujourd’hui, livrant le plus intime de moi-même, avec pudeur et infinie modestie, je voudrais dire ma peine, mon respect profond, et si elle était acceptée, ma compassion.
Ai-je la moindre chance d’être entendue et qu’on me croie ? Je laisse le soin à mon avocate de convaincre de la sincérité de ces lignes, avec l’immense espoir qu’elle y parvienne.