Il n’a fallu que quelques jours pour que l’opinion publique commence à comprendre le drame qui se jouait à Gaza. Après la défaite subie au Liban, il n’était pas évident que le gouvernement israélien ose recommencer une opération de ce type. Certes, très démocrate, l’armée empêche tous les journalistes d’entrer à Gaza et de témoigner de la situation des habitants dans cette enclave martyre, mais aujourd’hui plus personne ne peut ignorer.
Dès lors, chaque jour voit monter la colère des peuples solidaires des Palestiniens. Pas une seule capitale n’est épargnée. Sur tous les continents, des manifestations se multiplient, entraînant des centaines de milliers de gens, malgré parfois l’action des forces policières, comme en Tunisie ou au Maroc, où les premières manifestations d’étudiants ont été durement réprimées. À Londres, à Berlin ou à Madrid, on a retrouvé le climat des manifestations contre la guerre en Irak. Tel-Aviv elle-même (lire ci-contre) a connu une mobilisation malgré le climat d’union nationale qui y règne encore. En France, presque toutes les villes ont connu des manifestations, le samedi 3 janvier : 500 personnes à Tours, 1 500 à Toulon, 2 000 à Toulouse, 2 000 à Clermont-Ferrand, 15 000 à Marseille, plus de 30 000 à Paris et 15 000 à Lyon.
Des familles entières se sont mobilisées, avec de nombreuses femmes et enfants issus de l’immigration et, à Paris notamment, des milliers de jeunes venus des banlieues. Des manifestations militantes, où l’on pouvait sentir à la fois l’émotion et la colère. En revanche, si le NPA était partout présent avec ses banderoles et ses nombreux militants, il faut remarquer, en tout cas jusqu’à présent, la trop faible mobilisation militante des syndicats ou des partis de gauche signataires des appels unitaires, le PS se singularisant la plupart du temps par une absence remarquée.
Dans les jours qui viennent, il ne faut pas perdre une minute pour étendre la mobilisation et préparer des manifestations encore plus puissantes et plus unitaires, comme celles que prévoit le collectif unitaire samedi 10 janvier. De nouvelles organisations peuvent s’y joindre. Absente jusqu’à présent, la Ligue des droits de l’Homme lance à son tour un appel de personnalités qui, malgré ses ambiguïtés, prend position contre l’agression.
Il faut exiger l’arrêt immédiat de l’agression, le retrait des troupes israéliennes, le gel de tous les accords Europe-Israël et la levée du blocus de Gaza. Plus que jamais, il nous faut affirmer notre solidarité avec la résistance du peuple palestinien, symbole mondial de la lutte des peuples pour leur liberté, sans oublier le combat courageux des pacifistes israéliens. Enfin, dans cette tourmente, il est indispensable de dénoncer le silence ou les murmures complices des gouvernements arabes et européens, en particulier les gesticulations de Nicolas Sarkozy [1].