La rubrique « Faits & Méfaits » – dont j’ai été l’un des rédacteurs – s’est surtout attaqué aux fourberies des puissants. Elle va s’éteindre avec Rouge, l’hebdomadaire qui l’accueillit en « une ». Mieux vaut la clore sur une note d’enthousiasme, plutôt que par un énieme cri de colère contre les turpitudes sarkoziennes. La naissance du Nouveau Parti Anticapitaliste en offre la meilleure des occasions.
Un ami canadien m’a écrit que nous – nous qui avions fondé la Jeunesse communiste révolutionnaire en 1966 – devions être particulièrement fier de voir maintenant naître le NPA. Le terme n’est pas le mieux choisi : ce sont les équipes militantes d’aujourd’hui qui peuvent porter cette fierté d’avoir conduit à bon terme un processus de fondation où rien n’allait de soi. Mais si la fierté est leur, un sentiment de bonheur est nôtre.
Nous avons été défait et les décennies 1975-1995 furent plus celles de difficiles résistances que de contre-attaques. Mais la taupe rouge a continué à creuser obstinément ses tunnels. Il est ainsi de nouveau possible de voir s’affirmer un véritable mouvement social et politique dynamique, anticapitaliste, porteur du même espoir libérateur que quand nous avions vingt ans. Rien n’est jamais joué d’avance, mais c’est ce renouveau qu’incarne à nos yeux la naissance du NPA.
Il n’est pas donné à tout le monde de vivre un recommencement quarante-trois ans après ses premiers engagements. Merci donc à toutes les militantes, à tous les militants du NPA.
Pierre Rousset (alias Antoine Tessour)
Europe Solidaire Sans Frontières


Twitter
Facebook