Jeudi 5 février, a eu lieu à Fort-de-France la plus grosse manifestation jamais vue sur l’île : 20 000 personnes ont transformé la ville en un immense cortège. Une nouvelle manifestation s’est déroulée, lundi 9 février, battant, avec 25 000 personnes, le record de la première.
La première manifestation était appelée par les cinq organisations syndicales de la Martinique (CGTM, CDMT, FO, Unsa, FSU). Les principales revendications portent contre la vie chère (les prix sont 30 % plus chers qu’en métropole) et pour 300 euros pour tous, en priorisant les bas salaires. Suite au succès de la première manifestation, les organisateurs se sont transformés en « Comité du 5 février » auquel se sont joints d’autres syndicats, des organisations de quartiers, des associations de défense des travailleurs immigrés des Caraïbes, l’Union des femmes de la Martinique, le GRS, Combat ouvrier, d’autres associations indépendantistes et des associations culturelles.
La lutte porte également contre les licenciements. Le taux de chômage officiel est de 22 %. Les hôtels sont progressivement transformés en résidences de vacances, ce qui supprime de nombreux emplois dans cette branche. Une revendication porte aussi sur la reconnaissance des syndicats antillais qui sont exclus des élections professionnelles. Un groupe d’un millier de travailleurs s’est constitué pour populariser la grève dans les entreprises. Ce sont eux qui sont intervenus pour faire fermer les grandes surfaces de distribution, dimanche 8 février. Ces actions de lutte ont aussi été une réaction au préfet qui refusait de négocier parce que c’était un dimanche. Avec les petits agriculteurs, des marchés sans intermédiaires sont organisés dans les communes pour permettre à la population de tenir pendant la grève.