La dernière crise financière internationale n’est pas seulement un épisode normal du développement du capitalisme mondial mais la traduction de la crise globale du système, la « crise de ses crises » , qui indépendamment de ses manifestations (…) exprime d’une manière violente l’impasse du capitalisme néo libéral. Elle démontre l’impossibilité pour ce système de se développer sans convulsions majeures tout comme le massacre à Gaza (…) les conflits en Irak, Afghanistan, et les multiples interventions militaires, démontrent qu’il n’y a pas de régime impérialiste mondial sans guerres. Les guerres de destruction, les interventions impérialistes sont l’autre face de la guerre sociale et économique que mènent les forces sociales capitalistes en vue d’accaparer les richesses, renforcer l’exploitation quitte à détruire l’environnement et affamer les peuples. Il n’y a pas d’autres choix pour les peuples, les classes populaires, les couches sociales opprimés que d’opter pour la voie de la résistance face à l’impérialisme, de lutter contre le capitalisme, pour rendre possible un monde sans guerre, sans crises et où l’humanité s’émancipe de l’exploitation et de la barbarie.
La guerre contre Gaza n’est pas seulement le fait de l’entité sioniste opposé au peuple palestinien mais un maillon dans le processus de guerre que mène l’impérialisme et à sa tête les USA contre les peuples de la région afin de pérenniser l’occupation en Palestine et de renforcer leur domination globale. Cette guerre a aussi révélé la profondeur des liens de dépendance et de soumission à l’impérialisme des régimes réactionnaires qui gouvernent dans la région mais aussi en parallèle, la profondeur des solidarités internationalistes entre les peuples du monde arabe et les peuples du monde. En Amérique latine, les mobilisations populaires avec leurs forces progressistes et révolutionnaires montrent que la voie de la libération des régimes dépendants passe par la reconquête de leur souveraineté , l’indépendance et l’émancipation de la domination impérialiste.
Sur le plan local, la situation de dépendance et d’intégration à la mondialisation capitaliste ne met pas à l’abri le Maroc des crises économiques, financières , environnementales qui ébranlent les fondements du capitalisme mondial. La guerre sociale menée par les classes dominantes contre les travailleurs et les masses populaires exploitées illustrent la compromission du pouvoir en place avec l’impérialisme et la réalité de leur « partenariat » pour imposer l’offensive et les politiques exigées par la mondialisation capitaliste. Et parmi les conséquences de ces dernières : l’élargissement de la sphère de la pauvreté et du chômage, les licenciements collectifs des travailleurs, la destruction des emplois, des services sociaux, la réduction du pouvoir d’achat (…) un démantèlement des services publiques ouvrant la porte aux multinationales pour exploiter nos réserves et ressources terrestres, maritimes, hydrauliques , toutes nos richesses et l’accaparement des entreprises publiques. Quand à ses conséquences politiques, elles se traduisent par la consolidation de la substance autoritaire du régime, l’étranglement des libertés, la répression des luttes et elles vident les institutions dites représentatives de toute fonctionnalité politique réel. Dans cette situation, les masses populaires ne se résignent pas malgré la dureté de la répression et des rapports de force défavorables. Les dernières années ont connu une vague de luttes diverses et nombreuses, exprimant la disponibilité de larges secteurs pour une résistance face à l’offensive des classes dominantes (…) . De même les luttes du mouvement étudiant et du mouvement des chômeurs, l’entrée en lutte, de pans entiers de la jeunesse lycéenne dans le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, sont des indices significatifs de l’existence d’un potentiel militant et la confirmation que les classes populaires recèlent en leur sein de grandes ressources qui nourrissent un esprit de détermination et une volonté d’affrontement.
Pour pouvoir faire face aux défis de la situation présente, les trois organisations ont décidé d’entamer une démarche collective visant à construire politiquement une perspective de coordination et d’unification de leur activité sociale et politique et d’enclencher une dynamique d’alliance stratégique ouverte à toutes les forces de gauche anticapitaliste, individus, groupes et courants. Les raisons fondamentales d’une telle initiative politique ne sont pas liées à des considérations électorales dans le cadre d’institutions qui légitiment le despotisme et le pouvoir personnel absolu, mais en raison de notre attachement à une option unitaire et à la conscience qu’il faut répondre à la remontée des luttes populaires, nous avons par ailleurs un accord essentiel sur l’objectif de construction d’une force politique crédible capable de peser et de transformer les rapports de force en faveur des luttes populaires. Il s’agit aussi d’ouvrir une perspective politique aux nouvelles générations militantes et de réaliser un pas en avant dans la construction des outils de l’indépendance politique des travailleurs, exploités et opprimés.
En étant conscient des nécessités qu’impose la lutte contre la mondialisation capitaliste et le caractère belliqueux et militariste de l’impérialisme, nos organisations respectives ont décidé d’investir pleinement le combat international la fois pour développer et enrichir les pensées et stratégies marxistes, renouveler le projet socialiste et s’inscrire dans la construction d’une solidarité internationaliste qui incarne en profondeur une dimension de masse et révolutionnaire.
Les trois organisations mettent en place une instance de coordination afin d’assurer le développement de cette initiative politique à tous les niveaux et dans tous les fronts de luttes et appellent l’ensemble de ses militants et toute la gauche radicale à s’y impliquer avec détermination.
Casablanca le 25 janvier