Que les initiateurs du forum de Beyrouth [1] soient remerciés. Pendant trois jours, de nombreux débats ont permis à 450 représentations venues de 66 pays des cinq continents d’échanger points de vue et informations sur des sujets aussi essentiels que le droit des peuples à la résistance et à l’autodétermination, l’analyse de la crise globale du capitalisme et les alternatives à construire, le rôle des grands médias internationaux dans l’accompagnement idéologique des guerres impérialistes et les expériences de contre-information, le droit international, etc. Les comptes rendus des ateliers seront prochainement publiés.
Le forum précédent s’était tenu peu de temps après l’agression israélienne de juillet 2006, dans un pays dévasté, mais dont la résistance nationale sortait victorieuse. Cette année, c’est sous le signe omniprésent de la résistance héroïque du peuple palestinien de Gaza face à la barbarie coloniale que se tenait cette deuxième édition. La rupture des relations diplomatiques avec Israël, décidée quelques jours auparavant par le président Hugo Chavez, assurait un franc succès à la délégation vénézuélienne, acclamée par une standing ovation.
On peut regretter le nombre important de déclarations répétitives, qui exprimaient à peu près toutes, dans les mêmes termes, l’indignation et l’écœurement suscités par la tuerie de Gaza. Mais aurait-on dû limiter l’expression de ces sentiments légitimes et partagés ? Plus gênante pour les membres de la délégation du NPA était l’hégémonie des associations et partis confessionnels/politiques venus en force de plusieurs pays du Moyen-Orient. Alors que le forum de 2006 était conjointement organisé par le Hezbollah et le Parti communiste libanais (PCL), ce dernier se bornait cette année à des interventions prévues dans les débats. Dommage également de ne pas avoir eu le temps d’aborder la situation en Irak.
Notre présence en tant que parti anticapitaliste au forum de Beyrouth a été appréciée par la plupart des délégués. Malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion de participer comme intervenants aux ateliers de travail thématiques, à cause du grand nombre de participants, mais aussi parce que l’on ne faisait pas partie des organisations préparatrices, d’où l’importance de se poser comme force politique participante à l’organisation et aux débats pour les prochain forums.
Reste une déclaration finale combative, anticapitaliste, dont voici un extrait :
« Le combat de la résistance face au colonialisme est indissociable du combat que mènent les révolutionnaires et hommes libres du monde face au capitalisme globalisé, à l’impérialisme, à la militarisation et à la destruction des acquis sociaux. Ceux-ci sont le produit de plus de 200 années de luttes acharnées des classes laborieuses. » [2]
RENCONTRE ENTRE LE NPA ET LE PARTI COMMUNISTE LIBANAIS
Profitant de l’occasion du forum de Beyrouth, une délégation du NPA a été reçue, samedi 24 janvier, par le Parti communiste libanais (PCL), en la personne de son responsable aux relations internationales, Mufid Kuteish, membre du bureau politique, ainsi qu’un camarade responsable de l’Union de la jeunesse démocratique libanaise. Après une présentation du projet du NPA et des échanges particulièrement intéressants sur la situation au Liban et dans toute la région, constatant des convergences d’analyse, il a été convenu d’échanger les documents produits lors des congrès respectifs de nos organisations, de continuer et d’approfondir le débat.
Le PCL milite pour la laïcisation des institutions libanaises. Il est le seul parti d’importance nationale, dans cette région, à s’opposer au projet économique impérialiste, décliné au Liban par la conférence dite Paris III, tenue après la guerre de juillet 2006.
Aziz Hlouat, Alain Pojolat et Michel Touzet