D’aucuns estiment qu’avoir invoqué des divergences substantielles sur le nucléaire avec d’éventuels partenaires de gauche pour une liste unique aux élections européennes, n’a été, de la part du NPA, qu’un prétexte. On peut les comprendre si on considère que le nucléaire est un problème subalterne. Ce n’est pas notre cas.
Voici, ce que représente, pour nous, le nucléaire :
a) le choix du nucléaire, c’est le choix de la France-Afrique. A l’origine du nucléaire, il y a l’uranium, qui se trouve surtout en Afrique. Le choix du nucléaire s’accompagne du pillage d’une ressource naturelle selon les procédés très classiques des firmes privées et des gouvernements occidentaux qui les soutiennent : contrats léonins avec des gouvernements fantoches corrompus par ces mêmes entreprises et protégés militairement par ces mêmes gouvernements ; de ce point de vue, la France est très haut dans le classement. Ce n’est pas par hasard que se trouvaient parmi les manifestants anti-OTAN à Strasbourg des militants du Niger et du Congo Kinshasa ;
b) le choix du nucléaire, c’est le choix d’une société productiviste gourmande en énergie pour satisfaire des besoins artificiellement créés et inciter à consommer toujours plus pour la seule satisfaction de la minorité qui en tire profit ;
c) le choix du nucléaire, c’est le sacrifice de centaines de milliers d’emplois dans les économies d’énergie et dans les énergies renouvelables. Pour avoir privilégié le tout nucléaire, les gouvernements français de droite et de gauche ont privé l’appareil industriel français d’un savoir-faire dans les technologies de substitution et de centaines de milliers d’emplois, comme le prouve l’exemple allemand ;
d) le choix du nucléaire, c’est le choix d’une société fliquée qui place le sécuritaire parmi ses premières priorités ;
e) le choix du nucléaire, c’est le choix de l’empoisonnement de milliers de personnes dans le voisinage des centrales, victimes des accidents répétés sur lesquels règne la loi du silence,
f) le choix du nucléaire, c’est le choix du risque : les centaines de milliers de victimes directes et indirectes de la catastrophe de Tchernobyl ne semblent pourtant pas inciter à davantage de prudence ceux qui prétendent défendre les plus humbles,
g) le choix du nucléaire, c’est le choix du mépris à l’égard des générations futures. Aucune solution n’existe à ce jour pour le traitement des déchets radioactifs. Parier sur la découverte d’une solution future, c’est léguer à nos enfants et petits-enfants un problème que nous n’avons pas eu le courage de résoudre. Comme tout choix qui fait d’innocentes victimes, le choix du nucléaire, c’est un choix de lâches.
Non, invoquer le nucléaire n’est pas un prétexte. Ce fut et cela demeure une obligation impérieuse. Et nous l’assumons pleinement.