La politique agricole commune, au ser vice des agromanagers et des industriels, a provoqué la dérégulation des marchés et la volatilité des cours, concentré les productions, détruit les sols, pollué l’eau, accentué la dépendance aux énergies fossiles et contribué au réchauffement climatique. Cette agriculture capitaliste et productiviste crée des rentes pour les riches exploitants, étrangle les petits paysans, désertifie les campagnes et produit des aliments nocifs pour la santé.
Pour une autre PAC, il est urgent de changer de CAP :
– Recoupler et plafonner les subventions par actif, avec une bonification pour les agricultures respectueuses des êtres humains et de l’environnement, afin de stopper la « chasse aux terres » et proposer une répartition égalitaire des terres cultivables ;
– stopper la mise en concurrence des zones de production et mettre fin à la destruction des agricultures des pays du Sud pour assurer leur souveraineté alimentaire ;
– soutenir massivement toutes les expériences d’autogestion de la production, de la transformation et de la distribution : coopératives, AMAP, circuits courts ;
créer un statut des travailleurs de la terre, petits propriétaires comme ouvriers agricoles, afin de sortir de l’auto exploitation ;
– reconvertir les travailleurs des industries en maintenant leur contrat de travail et leur rémunération jusqu’à reclassement effectif sur un poste de même qualification ;
– réduire drastiquement les pesticides et interdire les OGM dans les champs comme dans les assiettes ;
– l’eau, bien commun à tous, doit être gérée publiquement, dans la transparence, et accessible à tous.
Les politiques européennes sur la pêche, en s’alignant sur le modèle néolibéral, ont accentué la surexploitation des mers en autorisant toujours plus de pêche industrielle. Elles n’ont su protéger ni l’équilibre de la biosphère, ni les pêcheurs face à la destruction de leur métier. Dans un contexte où les ressources halieutiques sont de plus en plus réduites, l’aquaculture prétend satisfaire la demande. Mais elle pose de nombreux problèmes sociaux et environnementaux. Elle met en difficulté les travailleurs de la mer, pollue et menace la biodiversité.
Pour répondre à ces problèmes majeurs, il faut :
– Repenser les modes d’exploitation des mers et des zones humides, ainsi que la consommation des produits aquatiques ;
– promouvoir rapidement des pratiques de production (pêche artisanale), de transformation et de distribution respectant les équilibres naturels, qui procurent un travail décent aux populations et produisent une alimentation compatible avec la bonne santé des consommateurs.