Après des mois de hausse de l’inflation et d’augmentation des prix de l’énergie, de l’alimentation, des loyers, nous subissons aujourd’hui avec la crise une nouvelle baisse de nos revenus. Les travailleurs et les travailleuses n’ont aucune responsabilité dans la gestion et dans la faillite de ce système capitaliste. Ils n’ont donc pas à en payer les conséquences en perdant leur emploi ou une parti de leur salaire en cas de chômage partiel.
Les politiques de l’Union euro péenne encouragent la précarité : temps partiels imposés, intérim, avec des revenus et des retraites am putés. Parallèlement, lors du sommet de Bar celone de 2002, les chefs d’état et de gouvernement européens ont décidé de reculer de 5 ans l’âge moyen de départ à la retraite pour 2010.
L’Europe que nous voulons exige des critères opposés à ceux du marché. A l’inverse de l’Union européenne au service des trusts et de la finance, elle unifiera par le haut les droits sociaux, les conditions de travail, les retraites et la législation sociale pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses des pays européens.
Pour en finir avec le chômage et le temps partiel imposé.
Nous revendiquons une diminution du temps de travail, vers les 30 heures pour tous et toutes, sans flexibilité ni annualisation, et avec création de postes sous contrôle des salarié-e-s. Tous les contrats précaires doivent être convertis en emplois statutaires ou en CDI. Nous sommes pour une loi d’interdiction des licenciements, et pour le contrôle des salarié-e-s sur les conditions d’emploi et d’embauche. Si la loi n’est pas respectée, nous sommes pour l’expropriation des patrons/actionnaires avec gel des avoirs et nationalisation sous contrôle des travailleurs. En cas de défaillance de l’entreprise, nous sommes pour remonter jusqu’au donneur d’ordre, en imposant l’ouverture des livres de comptes et la levée du secret bancaire et commercial. Le plein emploi passe aussi par la création massive d’emplois dans les services publics.
Pour des salaires permettant de vivre correctement.
L’urgence, c’est l’augmentation de tous les salaires, retraites et minimas sociaux de 300 euros net par mois, c’est aussi un plan de rattrapage des salaires féminins. C’est possible en prenant les 10 points du PIB qui sont passés de la poche des travailleurs à celle des capitalistes ces 25 dernières années. En France, cela représente plus de 170 milliards d’euros par an. Contre la mise en concurrence des salarié/es, l’Europe que nous voulons rendra obligatoire un salaire minimum dans chaque pays européen. Un salaire mi nimum qui serait l’équivalent, en terme de pouvoir d’achat, des 1500 euros net que nous revendiquons en France.
Pour une protection sociale à la hauteur des besoins.
Face à la crise, il ne faut pas moins, mais beaucoup plus de protection sociale ! L’Europe que nous voulons garantirait des normes élevées de protection sociale et de services publics, basées sur la socialisation des richesses produites (salaires sociaux ou collectifs) et une nouvelle répartition entre les salaires et les profits, au détriment de ces derniers. Nous défendons le droit à une retraite pleine et entière à 60 ans, avec 37,5 annuités dans le public comme dans le privé, avec 75 % du brut, calculé sur les 10 meilleures années, la retraite à 55 ans pour les métiers pénibles, et aucune retraite ou minima sociaux inférieurs à 1 500 euros net.
Pour une autre répartition des richesses.
Pour réaliser tout cela, il faut prendre sur les profits. Il faut que les salariés, la population contrôlent les comptes des entreprises et les mouvements de capitaux, imposent la fermeture des paradis fiscaux et la taxation des profits. L’urgence économique exige que les populations contrôlent également les banques centrales, en particulier la Banque Centrale Européenne, afin que l’épargne serve à financer des travaux d’utilité sociale (logements, transports collectifs…). Une harmonisation des fiscalités, fondées sur des impôts progressifs taxant très fortement les plus riches et la suppression des taxes indirectes, permettrait à la fois d’arrêter le dumping social et fiscal, et d’enclencher une nouvelle logique sociale en rupture avec celle des capitalistes.