Le PCF et le NPA constatent les ravages provoqués par la crise globale du système capitaliste, à la fois économique, sociale, écologique et démocratique, dans laquelle les politiques libérales ont plongées la France, l’Europe et le Monde.
Ils dénoncent la vague de licenciements qui frappe de plein fouet le monde du travail et constatent la nouvelle offensive de Nicolas Sarkozy, de la droite et du Medef contre les salariés, annoncée lors du Congrès de Versailles.
La situation sociale pour la majorité de la population se dégrade chaque jour. L’ensemble du monde du travail, les jeunes, les retraités, les chômeurs paient chaque jour les frais de cette crise du système capitaliste. Le NPA et le PCF condamnent les licenciements quasi-quotidiens aujourd’hui et la volonté de Sarkozy et de son nouveau gouvernement de continuer son offensive antisociale : travail du dimanche, départ à la retraite à 67 ans, privatisation de la Poste, suppressions massives d’emplois dans la fonction publique, réduction massive de l’intervention publique au travers de la loi RGPP… Dans le même temps, de nombreuses luttes se poursuivent, en particulier dans les entreprises, que l’on pense aux Continental, Caterpillar, Goodyear, ainsi que beaucoup d’autres qui se battent pied à pied contre les licenciements. Dans les universités, les hôpitaux, autour de la poste, des mobilisations fortes ont lieues tandis que le secteur de l’énergie a connu la plus longue grève de son histoire.
Face à cette offensive, le PCF et le NPA pensent qu’il est urgent de contribuer aux luttes et à l’union la plus large autour des salariés pour revendiquer le droit à un emploi stable et bien rémunéré pour toutes et tous, l’augmentation des salaires et de tous les revenus, la défense et le développement de tous les services publics, mais aussi et d’abord le refus catégorique du recul de l’âge de la retraite .
Fort de ces convergences sur l’analyse de la crise du capitalisme et sur la nécessité de s’y opposer, le NPA et le PCF veulent travailler à la constitution de fronts unitaires contre la politique de Sarkozy et de son gouvernement. Dans le même temps, ils proposent d’œuvrer au rassemblement le plus large autour d’un projet en rupture avec le capitalisme, alternatif aux orientations du pouvoir actuel.
Concernant les élections régionales :
Le NPA propose au PCF de constituer des listes unitaires indépendantes composée du PCF, du NPA, du PG, de LO, des courants composants la Fédération, de militant-e-s associatifs et des quartiers. Tirant un bilan critique des politiques défendues actuellement dans les régions, il propose que ces listes avancent un plan d’urgence social et démocratique régional (refus des subventions aux entreprises, développement des services publics…). Elles seront pour cela clairement indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie. Au second tour, ces listes unitaires auront la volonté de battre la droite et pour cela pourront être amenées à faire des « fusions techniques » des listes de gauches sauf en cas de présence du Modem. Pour le NPA, l’indépendance vis-à-vis de la gestion sociale libérale doit être assumé jusqu’au bout, et donc l’ensemble des élus issus de chaque formation partie prenante des listes unitaires refuseront de contracter des accords de gestion avec les dirigeants du PS et d’Europe Ecologie.
Le PCF, dans la poursuite et l’élargissement de la démarche du Front de Gauche, entend construire à partir d’une réflexion sur les contenus d’une politique alternative, un rassemblement majoritaire permettant de mettre en œuvre de véritables politiques de gauche. Pour les élections régionales, dans cet esprit, il appelle à tout faire pour empêcher la droite de reconquérir des régions, a créer les conditions de majorités politiques clairement ancrées à gauche sur des projets nettement plus combatifs que ceux mis en œuvre depuis six ans et à renforcer dans ces assemblées l’influence et l’autorité d’élues et d’élus au service de tels projets. Il insiste sur la nécessité de ne poser aucun préalable à la recherche de l’unité de celles et ceux qui dans leur grande diversité à gauche souhaitent un changement de politique et des pratiques qui mettent l’intérêt général au dessus des intérêts partisans.
Le PCF et le NPA décident de poursuivre leurs contacts avec la volonté d’aboutir aux accords les plus utiles à leurs concitoyens et aux changements politiques dans notre pays. La discussion se poursuivra notamment dans un groupe de travail sur les contenus dont le cadre sera définit ultérieurement.
Paris le 6 juillet 2009.
La délégation du PCF était conduite par Pierre Laurent accompagné de Patrice Bessac, Jacques Chabalier et Francis Parny
La délégation du NPA était composée d’Olivier Besancenot, Yann Cochin, Sandra Demarcq, Pierre-François Grond, Yvan Lemaitre ; Myriam Martin et Gérad Nicol.
Discussion NPA-PCF
Lundi 6 juillet, les délégations du PCF et du NPA se sont rencontrées, premier contact depuis les élections européennes. Un large accord s’est exprimé sur l’analyse de la crise et ses conséquences pour les salariés et les classes populaires, dont nous ne connaissons que les premiers méfaits.
Accord aussi sur la situation politique, essentiellement sur l’appréciation de l’abstention, qui relativise le succès de la droite, la signification des listes Europe Ecologie, au centre, et sur la crise du PS, même si chacun n’en tire pas nécessairement les mêmes conclusions. Une divergence est apparue sur l’appréciation de la politique des directions des confédérations syndicales qui, à nos yeux, n’ont offert aucune perspective à la vague de mobilisation des six premiers mois de l’année. Cette divergence se retrouve dans la façon dont nous abordons la question des leviers unitaires de mobilisation à construire pour préparer la riposte du monde du travail. Ce qui fait que, même si la délégation du PCF a accueilli favorablement nos propositions sur ce terrain, elle n’y accorde pas la même importance que nous.
Cette divergence s’est retrouvée dans la façon dont nous pouvons prolonger l’unité sur le terrain des élections régionales. Le PCF entend avoir la même politique partout, et il privilégie le cadre du Front de gauche, sans être opposé à un autre type de rassemblement, ce qui va dans le sens d’un accord possible. Mais d’importantes divergences se formulent à ce moment de la discussion : une insistance sur la nécessité de rassembler toute la gauche sans « aucun préalable » (donc possibilité d’accord avec le PS dès le premier tour) et, même si il y a en partie convergence sur la critique de la politique menée dans les conseils régionaux par la gauche, le PCF demeure dans une perspective de gestion avec le PS.
Bien sûr, ce ne sont là que les premiers constats qu’a enregistrés notre déclaration commune et que nous avons portés à la connaissance de la presse, séparément, la délégation du PCF ayant refusé un point presse commun. La discussion commence. Les prochains rendez-vous sont ceux de nos universités d’été respectives, de la fête de l’Humanité et… dans les entreprises et les quartiers, au cœur des luttes.
Mardi 7 juillet 2009
Yvan Lemaitre