C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
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Communiqué
Tunisie : des élections présidentielles et législatives sur fond de répression politique et sociale et de violations récurrentes des libertés et des droits de l’homme.
Une réunion publique, le 7 octobre 2009, à Paris avec les dirigeants du PDP, du FDTL et d’Ettajdid
Vendredi 9 octobre 2009 : une journée internationale de solidarité avec la population de Redeyef , pour la libération de tous les détenus d’opinion du bassin minier.
La campagne pour les élections présidentielles et législatives en Tunisie s’ouvrira officiellement le 10 octobre 2009 dans un climat où les actes d’intimidation et d’atteintes à l‘intégrité physique des personnes et aux libertés fondamentales se multiplient. La récente agression dont a fait l’objet Hamma Hammami, porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), le 29 septembre 2009 à l’aéroport de Tunis, en est l’une des illustrations. Les opposants crédibles qui ont choisi de participer aux élections n’échappent pas à la règle que le pouvoir de M. Ben Ali impose au pays. C’est ainsi que la candidature aux élections présidentielles du Dr Mustapha Ben Jaafar, secrétaire général du Forum Démocratique pour le Travail et la Liberté (FDTL) a été invalidée par le Conseil constitutionnel (une « institution » don ! t la plu part des membres sont tous nommés par M. Ben Ali ). Quant à Ahmed Nejib Chebbi, candidat du Parti Démocrate Progressiste - PDP à l’élection présidentielle a dû renoncer à se présenter, dénonçant la volonté d’exclusion du pouvoir en place qui verrouille le système politique au seul bénéfice de la présidence à vie de M. Ben Ali. Reste celle de Ahmed Ben Brahim, Secrétaire Général du Mouvement Ettajdid, lequel pour avoir annoncé qu’il sera un candidat « d’égal à égal » à celui du pouvoir en place, a été immédiatement châtié en voyant la moitié des listes de la coalition (13 sur 26) qu’il représente (l’initiative démocratique) aux élections législatives invalidées, la plupart du temps sous des prétextes futiles. C’est le sort qui a été réservé aux listes du Parti Démocrate Progressiste - PDP (9 listes sur 26) et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés - FDTL (5 listes sur 24). Quelques listes indépendantes ont été validées : 2 listes de MM Goumani-Touzri (dissidents du PDP) et six listes du Parti de la Gauche Socialiste (non reconnu mais toléré).
Il apparait clairement que le pouvoir de l’Etat-RCD ne lésinera pas sur les moyens pour que les résultats de ces scrutins soient définis à l’avance, faisant ainsi de cette prochaine échéance électorale - à l’instar de celles qui l’ont précédée - une nouvelle occasion manquée pour la démocratie. Ce constat est d’ailleurs partagé par l’ensemble des composantes de l’opposition démocratique par-delà la diversité et les différences d’approche comme des choix faits par les uns et les autres à l’occasion de ce rendez-vous du 25 octobre.
En effet, le climat politique et social qui prévaut dans le pays ainsi que les dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires relatives à ces élections, sont en totale contradiction avec les conditions et les standards requis pour le déroulement d’élections effectivement loyales et dont les résultats ne seraient pas sujets à caution. Par ailleurs, le système politique tunisien se caractérise à la fois par un verrouillage institutionnel et un quadrillage social et policier systématique qui visent à réprimer toutes les voix politiques dissonantes tout en harcelant et en marginalisant les associations autonomes de défense civique.
Ce sont les raisons qui amènent le CRLDHT dans la continuité des initiatives qu’il avait prises en 2002 et 2004 , d’une part à donner la parole aux partis démocratiques crédibles qui ont fait le choix de s’engager dans les élections, d‘autre part, à initier avec ses partenaires associatifs et syndicaux français, européens, arabes et internationaux des actions de solidarité avec la population et les détenus du bassin minier de Redeyef Gafsa autour d’une journée internationale de solidarité ( vendredi 9 octobre 2009) afin de réclamer la libération de tous les détenus d’opinion et le rétablissement dans leurs droits.
C’est ainsi que le mardi 6 octobre 2008, se tendra au siège de la FIDH-Paris, une conférence à l’appel de la FIDH, du REMDH et du CRLDHT pour annoncer la journée internationale du 9 octobre 2009 à la veille de la tenue des élections présidentielles et législatives en Tunisie.
Une réunion publique réunissant Messieurs Ahmed Ben Brahim, Ahmed Nejib Chebbi et Mustapha Ben Jaafar sera organisée à Paris, le mercredi 7 octobre 2009 à 19h00.
Un film documentaire intitulé « Redéyef : le combat de la dignité » (34 mn) servira de support à plusieurs initiatives, rencontres, soirées de solidarité avec les populations du bassin minier ainsi qu’avec la ville Redeyef durement frappée, le 22 septembre 2009, par des inondations qui ont provoqué la mort de 28 personnes ainsi qu’un nombre important de blessés et des dégâts matériels importants.
Un appel sera lancé puis mis en ligne réclamant la libération des prisonniers d’opinion du bassin minier et le rétablissement dans leurs droits.
Les initiatives débuteront le jeudi 8 octobre 2009 à Paris au Sénat français avec la projection du film ainsi qu’à Genève avec l’organisation d’une soirée de solidarité. Elles se poursuivront, le vendredi 9 octobre 2009, à Montréal, au Caire, à Rabat, à Alger, à Marseille, à Nantes et à Paris.
Les détails des différentes actions seront communiquées ultérieurement.
Paris le 1er Octobre 2009.
PCF
Marie-George Buffet
Secrétaire nationale
Députée de la Seine-Saint-Denis
Monsieur Mohamed Raouf Najar
Ambassadeur
Ambassade de Tunisie
25, rue Barbet de Jouy
75007 Paris
Paris, le 29 septembre 2009
Monsieur l’Ambassadeur,
Je viens d’apprendre avec stupéfaction que M. Hamma Hammami, Secrétaire général du Parti communiste ouvrier de Tunisie, revenant de Paris, a été agressé et roué de coups à l’aéroport de Tunis, préalablement évacué, par des agents en civil de la police.
Hamma Hammami a été traité de « traître ». Il a été frappé au visage. Ses lunettes lui ont été cassées. Son argent lui a été pris. Un ordinateur a été cassé.
Cette opération profondément choquante s’est produite, selon nos informations, dans le hall même de l’aéroport, en présence d’un grand nombre de policiers, dont plusieurs commissaires.
Je tiens à vous exprimer ma consternation et ma condamnation devant une telle agression injustifiable et intolérable.
A moins d’un mois des élections générales dans votre pays, je regrette de devoir constater que les autorités tunisiennes manifestent jour après jour un mépris grandissant pour la démocratie et les règles essentielles d’un Etat de droit, en contradiction évidente avec l’engagement pris dans le cadre de l’accord d’ Association Union européenne/Tunisie.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’ Ambassadeur, l’expression de mes salutations distinguées.
Marie-George Buffet
Tunisie : soutien à la grève du 5 octobre
Communiqué du NPA
Après le rejet de leur pourvoi en cassation le 22 août, les militants emprisonnés suite aux événements du bassin minier de Gafsa effectuent des peines d’emprisonnement allant de deux ans avec sursis à huit ans, parmi eux des syndicalistes, notamment de l’enseignement de base de Redeyef.
Lors de son congrès tenu les 25 et 26 juin dernier, la fédération générale de l’enseignement de base a adopté le principe d’une grève sectorielle en solidarité avec les militants emprisonnés.
La date du 5 octobre, journée mondiale des enseignants décrétée par l’UNESCO, a été retenue pour cette journée qui devrait avoir pour mot d’ordre la libération des prisonniers détenus arbitrairement dans l’affaire du Bassin Minier.
Soutenir et relayer cette mobilisation syndicale face à une dictature policière qui criminalise toute opinion et solidarité et à une bureaucratie syndicale qui a déjà appelé à voter Ben Ali pour la prochaine présidentielle, est un signe fort à envoyer au gouvernement tunisien et à son complice Sarkozy, qui cautionne ces exactions de ce côté-ci de la Méditerranée.
Le 28 septembre 2009.
Liberté immédiate pour Ahmed Eleuch
Communiqué du NPA
Psychiatre exerçant à Saint-Denis (93), Ahmed Eleuch est rentré en Tunisie, son pays d’origine, le 30 juillet, au terme de dix-neuf ans d’absence.
Il a été arrêté dès son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage et immédiatement incarcéré à la prison de Mornaguia (environs de Tunis) en vertu de deux condamnations prononcées contre lui par contumace et dont il ignorait l’existence.
Il est accusé d’activités oppositionnelles interdites remontant aux années quatre-vingt dix. Ahmed Eleuch a fait opposition à la première condamnation et il a eu droit à un nouveau procès, qui s’est ouvert le 7 août devant le tribunal de Première Instance de Tunis : il a été condamné à quatre ans d’emprisonnement et a fait appel de cette première condamnation.
Il attend également le procès qui devrait s’ouvrir pour l’examen de la seconde affaire et a rejoint en prison les milliers de prisonniers d’opinion de l’ère Ben Ali.
Alors qu’Ahmed Eleuch est de nationalité française, le ministère des Affaires Etrangères ne s’est pas encore exprimé publiquement sur son arrestation.
Le NPA exprime toute sa solidarité à la famille d’Ahmed Eleuch qui vit en région parisienne. Il exige sa libération immédiate et inconditionnelle ainsi que son droit à la libre circulation. Il réitère son exigence de la promulgation d’une loi d’amnistie générale en Tunisie, seule garante d’un effectif droit au retour des exilés.
Le 7 septembre 2009.