Flamme d’Afrique
(Panos infos) - Il y a seize ans, à Arusha, était lancée le processus pour une Charte de l’unité des peuples et du futur africains. Vendredi dernier, l’occasion de faire une revue de parcours était offerte dans le cadre du Fsm. A cet égard, personne ne conteste les progrès à l’actif du mouvement social africain. Aussi bien du point de vue de la structuration qu’au niveau de la prise de conscience des peuples. Mais qu’il y a encore du chemin à faire, tout le monde est aussi d’accord. Notamment dans la mobilisation des forces sociales. Avec le constat qu’à ce niveau « les lacunes font le lit des pratiques néolibérales ».
Membre du secrétariat du Forum social kenyan, Wahu Kara affiche ses convictions selon lesquelles il faut revoir cette Charte africaine « en redéfinissant un nouveau contrat des mouvements sociaux alternatifs ». Une manière, selon elle, de « constituer une passerelle entre les différents fora sociaux en Afrique ». La mobilisation est d’autant plus urgente, selon le journaliste zimbabwéen Thomas Dave, qu’il « est choquant de voir beaucoup de capitaux circuler dans (sa) région ». Or « des initiatives anti néolibérales y foisonnent, qui ne demandant qu’à être formalisées ». Entre Bamako et le prochain Forum social mondial de 2007 prévu au Kenya, le mot d’ordre semble être l’identification et la structuration des « passerelles » entre mouvements sociaux africains. « Il faut aller à Nairobi avec des idées améliorées », lance Thomas Deve. Des idées pour asseoir la formation de nouveaux citoyens épris de valeurs sociales africaines. Ainsi Bamako apparaît comme le lieu pour « poser les véritables problèmes de l’Afrique, afin de jeter les bases d’une unité du continent qui passe par la levée des barrières linguistiques et la promotion des valeurs comme l’égalité raciale et l’égalité des genres devant les grands défis », insiste un participant a panel.
Coordinateur du Forum polycentrique de Bamako, Mamadou Goita ne s’écarte pas de cette vision. Pour lui, la problématique se pose en terme de contenu de la charte et une nouvelle orientation revient à « redéfinir les responsabilités collectives et fixer les principes et les normes de la co-responsabilité dans l’organisation des manifestations confiées à l’Afrique ». Et à ce propos, Bakary Fofana de la Guinée précise : « Nous sommes ainsi arrivés à la conclusion qu’entre Bamako et Nairobi il faut élaborer un processus d’enrichissement de la charte qui privilégie l’union des peuples que davantage l’Union des Etats ».
Les étapes du processus ont été fixées pour cette charte du futur. Une assemblée va se tenir à Bamako lors du présent forum, suivie de processus consultatifs à travers tous les fora sociaux et au niveau des mouvements sociaux, avant d’aboutir à des rencontres de réflexion et de synthèse et une assemblée de validation à Nairobi en 2007.