Situation géographique
La ville de Ouarzazate est située au sud est du Maroc, au-delà du col du Tichka dans le Haut-atlas. Elle a connu un accroissement urbain rapide, sa population a triplé entre 1982 (17 200 habitants) et 2004 (56 616 habitants) et est estimée aujourd’hui à 60 000 habitants environ. Chef lieu de province, elle gère un périmètre irrigué, constitue un centre de commerce régional et un centre artisanal. De nombreuses mines -dont celle d’Imini- parsèment la région. Mais sa principale activité est le tourisme. Sa capacité hôtelière dépasse les 6 000 lits, et elle dispose en outre d’un Palais des congrès, d’un terrain de golf, grande tâche verte sur un plateau désertique !, de nombreuses banques, agences de voyage et de location de voiture. Les environs offrent des paysages grandioses et une architecture de terre remarquable qui sont non seulement prisés des touristes mais servent aussi de décors naturels à de nombreux films, complétant les studios cinématographiques implantés dans la ville.
Syndicat et mouvement ouvrier
Depuis 1979 date de la création de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) initiée au départ par les enseignants, la CDT compte aujourd’hui 38 sections sur la ville : secteurs publics, hôtellerie, sous-traitante, mines...
Le procès des mineurs d’Imini, qui s’est soldé par leur libération en 2002 après une importante campagne de solidarité nationale et internationale a fortement marqué la région.
Offensive patronale
Mais la crise mondiale est arrivée jusqu’à Ouarzazate. Déjà une baisse de 22% de nuitées a marqué le 1er trimestre 2009 (par rapport au 1er trimestre 2008). Et les premiers licenciements dans le secteur hôtelier et dans les entreprises de sous-traitance interviennent très vite : fermeture de l’hôtel Belère et licenciement de ses 120 ouvrières ; licenciement du bureau syndical du secteur du nettoyage et de la surveillance (la crise a bon dos !).
La CDT a pu s’implanter dans le secteur de la sous traitance et organiser les ouvriers(res) dans une unique section syndicale des ouvriers de l’hygiène et de la surveillance (SOGNO).
– HOTEL BELERE OUARZAZATE :120 OUVRIERS dans la rue : leurs familles menacés de famine .
L’hôtel Belère a ouvert ses portes en 1990 et emploie 120 Ouvriers(res) ; il est propriété de la famille Bargach, un célèbre propriétaire foncier qui a bénéficié de plusieurs hectares de terrains de la part de la mairie de Ouarzazate dans le cadre des privilèges que l’Etat Marocain offre aux bourgeoisies locales.
Le patron de l’hôtel Bélère a d’abord licencié trois membre du bureau syndical (le droit syndical à Ouarzazate a décidément peu de valeur) puis il a annoncé la fermeture de hôtel aux 120 autres employés, malgré le fait que le code de travail marocain interdit la fermeture des entreprises . Mais le patron de l’hôtel bénéficie de l’appui du gouverneur de la province de Ouarzazate qui est en principe le président de la commission d’enquête et de réconciliation qui s’est mise en place et qui devrait provoquer des négociations sur les conflits sociaux comme le stipule le code du travail.
Ces ouvriers sont en sit in permanent devant l’hôtel Bélère depuis sa fermeture il y a maintenant plus de huit mois.
Témoignage de M. et S, recueilli en avril 2009.
Ils ne reconnaissent pas les droits des travailleurs. Ca fait presque 20 ans qu’on travaille à l’hôtel et on n’est pas déclarées à la Sécurité sociale ni à la Mutuelle. Chacune d’entre nous est responsable de 36 chambres (la norme c’est 14). Tout ça pour 2000 dirhams par mois (180 euros) Quand l’hôtel est plein, on n’a même pas un extra. On n’est pas payées régulièrement. Quelquefois il faut attendre 3 mois pour toucher la paie. Du travail, il y en a mais ils ont fermé l’hôtel pour pouvoir supprimer le syndicat et licencier la moitié du personnel
– Les ouvriers(res) de la sous traitance traqués par l’administration de l’hôpital Sidi Hsein Benacer et les risques du metier.
Dés leur adhésion au syndicat SOGNO le 18 avril 2009, les ouvriers(res) du nettoyage, sécurité et gardiénage de l’ hôpital sidi hseinbenaceur sont dans la ligne de mire du patron de la société de sous-traitance AINSI alliée à l’administration de l’hôpital. Voici La chronologie de leurs tragédie :
* 02mai 2008 : licenciement du bureau syndical et de 5 ouvrières travaillant dans le secteur de l’hygiène
* 30mai 2008 : grève de la faim des ouvriers(res) devant l’hopital .
* 09juin 2008 le comité de réconciliation et d’enquête décide le retour des ouvriers à leur poste de travail, avec un nouveau contrat avec la nouvelle société sous-traitante la SOMASIL.
* 5 mois plus tard le bureau syndical est à nouveau licencié.
L’hôpital Sidi Hsein Benaceur, le plus grand de la province de Ouarzazate, reste sans surveillance et sécurité ;le personnel et les malades sont victimes d’actes de vandalisme et d’agression.
Quant aux ouvrières qui manipulent des déchets sanitaires contagieux et du sang contaminé (hépatite, sida…), elles sont sans couverture sociale et n’ont pas de mutuelle.
Témoignage de L. et Z, recueilli en avril 2009 :
On a beau travailler pour un hôpital, on n’a ni mutuelle ni assurance maladie. On travaille sans protection ni vaccination Dans le nettoyage on travaille 3 heures par jour 7 jours sur 7 plus une garde de 12h chaque mois. Au total on gagne 700 dh par mois (64 euros environ) !
Ils veulent licencier 4 d’entre nous, c’est pour casser le syndicat. On est 34 à faire ce travail et on est toutes syndiquées.
Unité de lutte et appel à la solidarité internationale.
Les travailleurs ont compris que, face à cette offensive du patronat appuyé par les autorités locales, il fallait combattre au coude à coude. Ils se mobilisent ensemble, ceux de l’hôtel Bélere et ceux de l’hôpital , de nombreuses marches et rassemblements sont organisés depuis des mois dans les rues de la ville et devant la Préfecture, cependant que les ouvrières et ouvriers licenciés sont en sit in permanent devant l’hôtel Bélère et l’hôpital Sidi Hsein Benaceur.
Mais la résistance est dure, le sit in permanent dans la rue éprouvant, les enfants ont faim et l’hiver – très froid à Ouarzazate – approche. Il faut parvenir à briser le silence du patronat et des autorités. Les ouvriers ont besoin du soutien le plus large pour faire entendre leur voix.
Déjà, sur la ville les travailleurs peuvent compter sur la solidarité d’Attac, de l’AMDH et de certains partis politiques, mais la solidarité doit s’étendre.
C’est pourquoi le groupe de Ouarzazate d’Attac Maroc lance un appel à tous les syndicalistes et aux organisations altermondialistes, car à Ouarzazate comme ailleurs, ce ne sont pas les travailleurs qui doivent faire les frais de la crise. Les droits sociaux, laboraux et syndicaux doivent être reconnus pour tous.
* Pour la réintégration de tous les ouvriers licenciés
* Couverture sociale et assurance maladie pour tous les travailleurs
* Reconnaissance du droit syndical
Les messages de solidarité peuvent être envoyés à :
– Attac Ouarzazate : attacsolidarite yahoo.fr
– Union locale CDT de Ouarzazate fax : 0524887142
Les messages de protestation peuvent être adressés :
– au Gouverneur de la Province de Ouarzazate fax : 0524882568
WILAYA DE LA REGION DE SOUSS-MASSA-DRAA : Fax : 0528 84 04 14
– au ministère de l’intérieur fax : Fax : Fax : 212 37 76 99 95 et 212 37 76 17 77.
– au delégué du ministere de tourisme fax : 0524885290
– à la délégation du ministère de l’emploi : fax : 0524885367
– au ministère de l’emploi : Fax : + 212 537 75 01 92 / + 212 537 75 02 40
– au delegué du ministère de la santé : fax : 0524882394 fax dr régionale : 0528843768
– au directeur hôpital sidi hseinbenaceur fax 0524882040
– au ministère de la santé public fax : 0537768401
– à l’hotel belere fax : 0537681857 et 0524883145
Source des informations : les communiqués des section syndicales CDT ouarzazate
Ouarzazate le 6 octobre 2009
Groupe Attac Maroc Ouarzazate