Bruxelles, 17.11.09 – L’organisation des Droits de l’Homme FIAN critique la déclaration finale du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire en affirmant qu’elle ne présente aucune nouvelle alternative pour combattre la faim et promouvoir le droit à l’alimentation.
“La reconnaissance du droit à l’alimentation n’est pas nouvelle pas plus que la décision de promouvoir l’agriculture dans les pays du sud », explique Flavio Valente, secrétaire général de FIAN International. « Nous regrettons qu’il n’y ait pas de nouvel engagement contraignant d’investir dans le développement rural durable ni d’améliorer la gouvernance mondiale et nationale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Par dessus tout, nous regrettons qu’il n’y ait pas de réponses aux causes principales de la faim telles que le commerce mondial injuste, l’accaparement de terres par des entreprises étrangères et des Etats, la spéculation dans les bourses de matières premières et l’expansion promue par les Etats des cultures de plantes énergétiques destinées à la production d’agrocarburants », ajoute Valente.
FIAN considère positif que le Sommet soutienne le Comité sur la Sécurité alimentaire mondiale (CSA) et son rôle comme coordinateur des politiques alimentaires mondiales. « Le Comité doit maintenant s’occuper rapidement des questions qui ont été exclues du Sommet », dit Valente. En octobre, les Etats membres de la FAO avaient déjà approuvé à l’unanimité un document pour une réforme fondamentale du CSA et l’avaient ouvert à une participation plus ample de la société civile, en particulier des groupes touchés par la faim dont les paysannes et les paysans, les peuples indigènes et les nomades.
« La stratégie basée sur le droit à l’alimentation que le Comité doit préparer ne doit pas rester théorique. Les gouvernements et les organisations internationales doivent reconnaître qu’il s’agit de directives obligatoires au niveau de l’agriculture, du commerce, des politiques sociales et environnementales. Cela vaut aussi pour la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ainsi que pour les fonds destinés à soutenir les petits producteurs » exige Valente.
Le Forum pour la souveraineté alimentaire des peuples qui a réuni à Rome du 14 au 17 novembre plus de 700 paysans, paysannes, pêcheurs, peuples indigènes, nomades, jeunes, travailleurs agricoles et pauvres des villes a rappelé que la souveraineté alimentaire et la participation des peuples dans l’élaboration, la mise en œuvre, la participation directe et le suivi des politiques de sécurité alimentaire et de nutrition sont la solution pour garantir la réalisation du droit à une alimentation adéquate pour tous.
La société civile tiendra les gouvernements responsables des engagements qu’ils ont pris dans le document du CSA et dans la déclaration du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Elle le fera en se servant du mécanisme de participation directe du CSA qui a été conquis grâce à la lutte menée conjointement par des mouvements sociaux très variés.
Contact et information :
Flavio Valente (0049-172-1394447) et Sofía Monsalve (0049-173-7570286) sont du 16 au 18 novembre au Sommet Mondial de la sécurité alimentaire à Rome.