Manif à Bar-le-Duc le 24 septembre
Déchets nucléaires : Ne pas enfouir ! Arrêter d’en produire !
La décision politique concernant le mode
de gestion des déchets nucléaires doit
être prise officiellement en 2006. Cette
décision on la connaît déjà : les déchets
nucléaires de haute activité et à vie longue [1]
seront enfouis à Bure (Meuse), à 400
m de profondeur.
Comment en est-on arrivé là et que faire ?
C’est le profit qui dicte sa loi
Un fil directeur existe dans la démarche
des pouvoirs publics, dirigés par les
industriels du nucléaire : la recherche
d’une voie définitive, rapide et peu
coûteuse. Car la surveillance des
déchets ou une véritable recherche
scientifique visant leur élimination
occasionnerait de tels coûts que l’ensemble
de la filière électronucléaire
serait économiquement discrédité.
D’autre part, comment relancer une
nouvelle génération de centrales et
faire accepter son principe aux populations
si l’on admet publiquement que le
problème des déchets n’est pas résolu
ni même en passe de l’être ?
La manipulation des consciences
A la fin des années 80, les pouvoirs
publics recherchèrent un site géologique
susceptible d’accueillir « le futur
centre de stockage souterrain des
déchets radioactifs ». La fronde provoquée
par ces recherches obligea de
nombreux élus à soutenir les citoyens
qui s’opposaient à l’enfouissement.
Pour toute réponse, la loi Bataille [2],
adoptée en 1991 par une touchante
majorité droite-gauche, tirait les leçons
des échecs des capitalistes : il fallait
avancer masqué pour désamorcer les
critiques. Désormais, on ne parlait donc
plus de centres de stockage souterrain,
mais de laboratoires d’études. De plus,
outre le stockage souterrain, la loi faisait
mine de définir deux voies de
recherche alternatives : la réduction des
déchets par transmutation [3] ou l’amélioration
des conditionnements en surface.
En réalité ces deux autres voies n’étaient
que des alibis. Enfin, cerise sur le
gâteau, la loi proposait un « accompagnement
financier » de 60 millions de
francs par an aux départements qui se
porteraient candidats.
Il n’en fallait pas plus pour que les élus
des départements de la Vienne, du Gard,
de la Meuse et de la Haute-Marne, se
laissent abuser.
Mais en 1998, la fronde des viticulteurs
du Gard eut raison de la vénalité des élus du département
qui durent abandonner. Dans la Vienne,
les granites étaient vraiment trop faillés
pour faire illusion. Seules les argiles du
site de Meuse-Haute-Marne furent donc
conservées, et pour cause : A peine 400
000 habitants dans les deux départements
réunis, une faible culture revendicative,
des élus aux abois prêts à toutes
les compromissions pour trouver des ressources
qui compenseraient le déclin
économique et démographique de leur
secteur.
En juillet 1999, c’est la Ministre
Dominique Voynet elle-même, au grand
dam des verts locaux, qui signa le décret
autorisant la construction du laboratoire
de BURE (Meuse).
Souffle d’espoir
Malgré la décision gouvernementale de
1999, les opposants de Bure, constitués
en collectifs de citoyens et d’élus, résistent
toujours à la transformation de leur
territoire en poubelle nucléaire et appellent
à étendre la résistance à tout le territoire.
Le succès de la manif du 24 septembre
serait une formidable occasion
de faire ravaler leur mépris aux politiciens
serviles tels que ceux du cabinet
Jospin qui avaient déclaré cyniquement
lors d’une rencontre avec des opposants
que si le site de la Meuse avait été choisi
c’est bien parce qu’il y avait peu de
risques de faire descendre 15 000 personnes
dans ce département. Chiche !
(1) Les déchets radioactifs sont classés en trois
grandes catégories :
– Déchets A à vie courte, de faible activité Durée de vie
: quelques siècles. Volume : 1 400 000 m3.
– Déchets B à vie longue, d’activité moyenne. Durée de vie : 20 000 ans environ
Volume : 102 000 m3.
– Déchets C à vie longue et haute activité. Durée de vie : de centaines de milliers d’années à plusieurs millions d’années. Volume : 6 400 M3.
Les déchets C concentrent 95% de la radioactivité
issue du nucléaire. Seuls les déchets B et C seront enfouis à Bure.
(2) : Les liens de Christian BATAILLE avec le lobby
nucléaire sont connus et reconnus par l’intéressé.
(3) : La transmutation est une technique qui vise à
réduire la durée de vie et la toxicité des déchets
radioactifs. Elle ne fonctionne malheureusement que
pour une infime quantité de ceux-ci
...
Ce qu’il faudrait faire
ARRÊT DES RECHERCHES EFFECTUÉES DANS
LA VOIE DE L’ENFOUISSEMENT. Il faut le
reconnaître : il n’existe pas aujourd’hui de
vraie solution pour les déchets radioactifs. On
ne sait si on la trouvera un jour et c’est pourquoi
la sagesse impose d’arrêter d’en produire.
Mais quelles que soient les options choisies
en matière énergétique, le pire serait
d’enfouir et d’abandonner ainsi tout espoir de
résoudre le problème des déchets existants.
PROMOUVOIR UNE VRAIE RECHERCHE.
Seules sont acceptables les recherches qui
visent à améliorer a résistance des containers
ou à rechercher l’éradication des déchets
radioactifs, par des solutions connues ou
encore inconnues aujourd’hui. Qu’elles soient
coûteuses ou non, ces voies sont celles qui
doivent être étudiées avec les moyens financiers
nécessaires. Mais évidemment, cela suppose
de rompre avec la logique du profit.
MAINTIEN EN SURFACE OU A FAIBLE PROFONDEUR
DES DECHETS EXISTANTS près des
lieux de production ou déjà nucléarisés afin
de diminuer les risques inhérents au
transport et à la manipulation et de dynamiser
la gestion de nos déchets en incitant pouvoirs
publics et scientifiques à concourir à
leur réduction, voire à leur élimination.
SORTIE DU NUCLÉAIRE. Faisons le choix de
la sagesse en stoppant le programme électronucléaire
et en développant les énergies
renouvelables. Outre sa phénoménale dangerosité,
la filière nucléaire est également ruineuse
pour l’économie. (démantèlement des
centrales, gestion des déchets existants, quel
que soit le mode retenu).
Tous et Toutes à Bar le Duc le 24 septembre !
En savoir plus : www.stopbure.com ou www.burestop.org
ou www.sortirdunucleaire.fr
Ou contact LCR Meuse : claude.kaiser stopbure.com
Toujours plus d’eau pour le maïs
La sécheresse de cet été pose à nouveau,
dans des termes de plus en plus criants,
la question de la gestion de l’eau, en particulier
par l’agriculture. Alors que certains
osent encore prétendre que la
sécheresse n’est due qu’au manque de
pluie, l’étude rendue publique par UFC Que
choisir montre que « la carte de la
sécheresse se confond avec la carte de
l’irrigation agricole ». En France, l’agriculture
représente 68 % de la consommation
d’eau (contre 24 % pour l’eau potable, 5
% pour l’industrie et 3 % pour l’énergie).
Si seulement 5,7 % des terres sont irriguées,
elles le sont essentiellement par le
maïs, durant l’été. La FNSEA a beau jeu de
protester contre les résultats de l’enquête
de Que choisir, le modèle d’agriculture
productiviste qu’elle défend est bien
responsable en grande partie de la pénurie
d’eau. En effet, la politique des prix de
l’eau semble aussi aberrante que celle des
subventions européennes à l’agriculture :
dans les agences d’eau qui gèrent les
zones les plus asséchées, et donc les plus
productrices de maïs, le prix de l’eau peut
se trouver à 0,23 centimes le m_ (agence
d’Adour-Garonne) contre 1,14 centimes
dans d’autres régions. Ajoutée à cela la
faiblesse de la participation des agriculteurs
au financement des agences de
l’eau, on comprend à quel point les gros
producteurs céréaliers - qui captent une
grosse part des subventions publiques- ne
voient dans l’eau qu’un moyen d’accroître
leur production et non un bien aujourd’-
hui de plus en plus menacé. La sécheresse
menace par contre les petits paysans,
notamment ceux dont les cheptels nécessitent
des fourrages ; à cet égard la situation
des bêtes au Portugal devient très
alarmante.
Une nouvelle fois, c’est au moment des
catastrophes qu’apparaît la nécessité
d’une alternative paysanne, respectueuse
aussi bien des agriculteurs que des
consommateurs et de l’environnement.
Encore une victoire pour la re-municipalisation de l’eau
A Palais-sur-Vienne (87), l’association
Barrage a réussi à faire rompre le
contrat qui liait la municipalité à Saur
(filiale de Bouygues) en établissant le
caractère factice des frais de gestion
facturés aux usagers. Une campagne de
deux ans a convaincu la population puis
les élus de la nécessité de rompre avec
la multinationale. Saur a bien tenté de
proposer une baisse de 20 % de ses
tarifs, mais la municipalisation de la
gestion, en collaboration avec la commune
de Limoges a permis de diviser la
facture par deux et demi. L’enjeu pour
l’association Barrage est désormais d’étendre
cette réappropriation à toute la
communauté d’agglomération de
Limoges.
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