Né le 22 avril 1922, décédé le 14 janvier 2010, Hugo González Moscoso fut durant 69 ans un militant du Parti Ouvrier Révolutionnaire-Combate (IVe Internationale), qu’il dirigea pendant plusieurs décennies. Il appartint également durant plusieurs années à la direction de la IVe Internationale/Secrétariat Unifié.
Etudiant en droit (dès 1946), puis avocat à La Paz, il participa aux luttes contre les gouvernements de l’oligarchie minière et latifundiste, préparant avec d’autres dirigeants du POR l’alliance ouvrière et étudiante qui conduisit à la révolution du 9 avril 1952. Mais le gouvernement tomba aux mains du Mouvement national révolutionnaire (parti bourgeois populiste).
Après avoir participé à la fondation de la Centrale ouvrière bolivienne, Hugo González Moscoso fut à maintes reprises – tant durant les gouvernements du MNR que lors des dictatures militaires qui lui succédèrent (de Barrientos à García Meza) – arrêté, torturé, exilé (dans plusieurs pays d’Amérique latine, en Belgique et en Suède). En 1967, le POR-Combate appuya la guérilla de « Che » Guevara ; en 1971, il participa à la résistance armée contre le coup d’Etat de Hugo Banzer, qui renversa le gouvernement progressiste du général Juan José Torrès, ainsi qu’à la tentative ultérieure de constituer un front de résistance armée contre la dictature.
Dans les années 2000, Hugo González et le POR-Combate participèrent aux divers mouvements de lutte contre les politiques néo-libérales (la « guerre de l’eau » à Cochambamba, la « guerre du gaz »), ainsi qu’au processus politique qui déboucha sur l’accession d’Evo Moralès à la présidence de la Bolivie.
En conclusion, l’hommage de Guillermo Almeyra (rédacteur au journal mexicain La Jornada) : « Hugo González Moscoso fut toute sa vie un militant inébranlable, conséquent, honnête, qui tenta toujours de convertir en action ses idées de jeunesse anticapitalistes, antibureaucratique et libertaires ».
H.-P. Renk