Le Conseil constitutionnel a refusé ce que le gouvernement a appelé « taxe carbone » mais qui, comme nous
le disions, s’avère écologiquement inefficace et socialement inéquitable, car elle exonère 93% des émissions
industrielles de gaz à effet de serre et elle touche essentiellement les ménages.
Cette remise à plat de la taxe permet maintenant d’envisager de réduire réellement les émissions de gaz à effet de
serre, en imposant des contraintes au principal émetteur : le transport sur les routes, non seulement
responsable à lui seul de 26% des émissions, mais également le seul secteur qui, au lieu de les réduire, a
augmenté ses émissions de 22% en 15 ans !
Au lieu de réduire le transport sur route et de le transférer sur l’eau ou le rail, le gouvernement le
développe : il a réduit la déjà très faible taxe à l’essieu, il vient d’offrir 100 millions d’euros de réduction
annuelle des charges sociales, il voulait que la taxe carbone ne coûte rien… et il va supprimer la taxe
professionnelle, sauf de fait pour la SNCF qui va ainsi encore transférer du trafic sur la route encore plus
rentable.
Sauver la planète exige une autre politique des transports et une taxe carbone incitative, c’est-à-dire d’un
prix de la tonne qui se traduise par une hausse du prix du transport.
Il faut mettre fin au scandale du transport quasiment gratuit : le transport coûte si peu dans le prix d’un produit,
qu’il peut être envoyé à l’autre bout du monde pour réaliser une petite transformation et revenir pour la suite de
sa production. Le transport est si peu payé que le patronat routier pleure sur son sort, que la SNCF abandonne
son trafic jugé peu rentable… et que les conducteurs routiers sont payés au SMIC horaire pour un travail
irrégulier, travaillent 53 ou 57 heures par semaine pour pouvoir toucher un revenu décent, dépassent les vitesses
autorisées pour satisfaire le « juste à temps »…, « expérimentent » l’endormissement au volant et le dangereux
manque de vigilance, que 100 à 120 d’entre eux meurent chaque année au volant de leur camion.
S’attaquer réellement au secteur principal responsable des émissions de gaz à effet de serre exige
d’augmenter le prix du transport, par la remise en place de la Tarification Routière Obligatoire supprimée
en 1985, seul moyen d’imposer un tarif qui couvre les coûts réels de transport, en intégrant le respect de la
réglementation, le temps de travail, les temps de conduite et de pause des chauffeurs et un salaire correct… et
qui incite à ne transporter que ce qui est utile, et à utiliser les modes de transports plus respectueux de
l’environnement, devenus relativement plus compétitifs.
L’Union Solidaires Transports exige que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités, vis-à-vis des
chargeurs, des donneurs d’ordre qui font jouer la concurrence pour tirer toujours vers le bas les tarifs de
transport. Une autre politique des transports, un transfert vers les modes plus respectueux de l’environnement, la
hausse du prix des transports, L’avenir de la planète et de ses habitants nécessitent nécessite que régresse le
secteur qui émet le plus, et de plus en plus, de gaz à effet de serre… et qu’il permette aux chauffeurs de gagner
décemment leur vie en respectant les 35 heures et la réglementation.