Annoncé en grande pompe par Sarkozy lors d’une visite dans une agence du Val-d’Oise, le « plan de rebond pour l’emploi » est loin de répondre aux revendications des associations de chômeurs et à l’urgence de la situation. Ce plan comporte trois volets (contrats aidés, formation et allocation exceptionnelle) et se résume à précarité et coercition pour les chômeurs.
Les contrats aidés, comme leur nom l’indique, sont surtout une aide pour le patron qui touche une partie du salaire du chômeur, ne créent pas d’emploi et ne sont qu’une aubaine pour précariser un peu plus les salariés.
Les formations concerneront sans doute les habituels métiers en tension qui n’arrivent pas à recruter, sans tenir compte des projets des chômeurs, et seront obligatoires sous peine de sanction. Après l’offre raisonnable d’emploi (ORE), Sarkozy invente l’offre raisonnable de formation (ORF).
Enfin, l’allocation exceptionnelle d’un montant de 456 euros et d’une durée de six mois est une provocation indécente conditionnée à l’acceptation d’un contrat aidé ou d’une formation. Pour l’association AC !, « le compte n’y est pas et ne garantit qu’un revenu de misère ».
Il faut revenir à des taux d’indemnisation (actuellement 57 % en moyenne) permettant de ne pas être contraint d’accepter n’importe quel boulot (pas d’allocation inférieure à 1500 euros net), augmenter tous les revenus de 300 euros, arrêter les convocations à répétition dont le seul but est d’augmenter les radiations, arrêter la chasse aux « fraudeurs » et les discours de culpabilisation envers les chômeurs.
Lucas Maldini
* Paru dans Hebdo TEAN # 52 (22/04/10).
Lorsque les fins de droit deviennent hors la loi...
Communiqué du NPA
D’après le Pôle emploi, un million de chômeurs pourrait arriver en fin de droits cette année, c’est-à-dire ne plus percevoir d’indemnité de la part de l’assurance-chômage (Unedic). Parmi ces chômeurs en fin de droits, certains ont droit à un revenu de remplacement (ASS ou RSA, de 460 € maximum par mois) mais 400 000 à 600 000 n’auront droit à rien du tout. Ceci est dû, d’une part, aux conséquences de la crise et aux destructions d’emplois mais aussi aux nouvelles conditions d’indemnisation du chômage. La dernière convention Unédic que nous dénoncions déjà fin 2008 et contre laquelle nous nous étions mobilisés, démontre qu’il y a moins de personnes indemnisées et moins longtemps. Encore une mesure sociale de ce gouvernement initiée par le Medef et qui abandonne 5 millions de précaires à leur propre sort.
Le gouvernement entend résoudre le problème des chômeurs de longue durée en fin de droits, en leur proposant des formations rémunérées ou en leur attribuant des contrats aidés spécifiques. Ce ne sont pas les miettes charitables annoncées par Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’Emploi, qui permettront aux millions de précaires de vivre mieux. Celui-ci parle même de faire basculer certains demandeurs d’emploi vers des secteurs beaucoup plus porteurs. Puisqu’ils n’ont pas bien cherché, ils vont devenir travailleurs forcés sous payés et précaires ... Ce projet ne prend donc pas en compte les conséquences de la crise et les mutations du marché de l’emploi. Les offres de travail se sont raréfiées et seuls restent des emplois précaires et sous payés.
Pourtant tous les précaires et chômeurs ont des droits et doivent être indemnisés au moyen d’un revenu individuel issu des cotisations patronales, alloué à l’ensemble des personnes de l’âge de travailler à la retraite (60 ans).
Nous soutenons pleinement la journée de grève et de manifestation du mardi 23 mars sur les retraites annoncée par les syndicats. Nous incitons d’ores et déjà toutes et tous à se rencontrer et organiser des collectifs partout pour lutter pour de vraies retraites, pour des services publics, pour une amélioration du niveau de vie c’est-à-dire contre le chômage, la précarité, les licenciements. Sanctionnons maintenant le gouvernement et le patronat car il ne faut plus payer leur crise !
Commission Précarité du NPA
Le 8 mars 2010
C’est Sarkozy qu’il faut mettre au chômage !
Communiqué du NPA
Les chiffres du chômage sont dramatiques et ils révèlent une dégradation des conditions de vie pour des millions de personnes.
10% de chômeurs officiellement recensés. 5 millions de salariés privés d’un emploi ou réduits à travailler quelques heures par mois uniquement, en comptant ceux cantonnés aux RSA. C’est sans compter avec tous et toutes celles qui ont été radiés ou qui, bénéficiant d’un dispositif de transition, sont sortis des statistiques officielles.
La situation est particulièrement inquiétante pour les jeunes et surtout dans les quartiers populaires et les zones urbaines sensibles où le taux de chômage, qui a explosé, peut atteindre 30 à 40%, voire plus.
1 million de chômeurs vont se retrouver en fin de droits dont plusieurs centaines de milliers ne pourront même pas bénéficier du RSA ou de l’ASS.
Cette cruelle réalité rend encore plus révoltantes les fanfaronnades de Sarkozy sur la régression qu’il avait annoncé du chômage ou ses propositions aux Etats Généraux de l’industrie dont rien n’est sorti en faveur des salariés.
C’est toujours aux mêmes que vont les aides de l’état : les banques, les entreprises. Pour les salariés ce sont uniquement les promesses san suite, surtout en période électorale, les « belles paroles ».
Pour le NPA, l’interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail, la transparence dans la gestion des entreprises et la circulation des capitaux, l’ouverture des livres de compte qui doivent aller de pair avec le contrôle des salariés et de leurs organisations, une allocation chômage de 1500 euros net pour tous les privés d’emplois, y compris bien évidemment les fins de droits, doivent être portés par une vaste mobilisation sociale et politique pour stopper la politique anti-sociale de ce gouvernement.
Le 5 mars 2010