CORELSO – Comité pour le Respect des Libertés et des
Droits Humains au Sahara occidental
Le Sommet Union européenne-Maroc du 7 mars à Grenade s’est conclu par une déclaration
conjointe qui souligne : « L’UE et le Maroc ont réaffirmé leur attachement au respect, à la
protection et à la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à la
consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance, qui constituent
l’un des piliers fondamentaux du partenariat UE-Maroc ». L’encre de leur signature n’était
pas encore sèche que les autorités marocaines ont déclenché une violente répression contre la
population sahraouie des territoires occupés les 8 et 9 mars.
A leur retour de leur visite dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, onze défenseurs
sahraouis des droits de l’homme ont été accueillis et fêtés par la population. Les forces
d’occupation marocaines ont déclenché contre ces rassemblements festifs à Dakhla et El
Aaiun une répression féroce ; des dizaines de Sahraouis, notamment des défenseurs des droits
de l’homme et des femmes, ont été grièvement blessés comme l’attestent les photos et
témoignages. Brahim Sabar, ex-disparu, a été grièvement blessé à la tête, Izana Ameidan a eu
le bras fracturé, Mariam Mghaiziat et Dagna Fadel Hossein ont été gravement touchées au
visage, Ennaâma Asfari (co-président du CORELSO) a été gravement touché à l’œil gauche.
Les portes des maisons sahraouies ont été défoncées et leurs habitants agressés. Cette
violence policière et militaire s’est déchaînée en présence des observateurs de la mission de
l’ONU sur place (MINURSO) qui ne sont pas intervenus faute de mandat.
Avec d’autres associations des droits de l’homme, le CORELSO condamne cette nouvelle
répression et apporte son soutien aux victimes. Le CORELSO lance un appel pressant aux
Nations unies, aux autorités européennes et au gouvernement français pour exiger du
gouvernement marocain l’arrêt de la répression, la libération des prisonniers politiques
sahraouis et le respect du droit international fondé sur l’organisation d’un référendum
d’autodétermination au Sahara occidental.
Le CORELSO renouvelle sa demande auprès des pays membres du Conseil de sécurité de
l’ONU pour que leur prochaine résolution sur le Sahara occidental élargisse la mission de la
MINURSO à la protection de la population civile sahraouie contre la répression.
Ivry-sur-Seine, le 10 mars 2010
CORELSO - Forum Social Ivryen
10 Promenée Gérard Philipe, 94200 Ivry-sur-Seine
corelso yahoo.fr - 06 33 43 64 93
Un nouveau massacre, le 8 et 9 mars 2010, au Sahara Occidental : les bataillons militaires et policiers marocains répriment à sang la population des territoires occupés
Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA)
Bilan provisoire des graves violations des droits de l’homme
perpétrées par les forces d’occupation marocaines à
l’encontre de la population civile sahraouie,
les 8 et 9 mars 2009.
Une nouvelle vague de répression marocaine s’abat sur la population civile
sahraouie depuis le 08 mars 2010, touchant l’ensemble des territoires occupés du
Sahara Occidental ; principalement les villes de Dakhla, El Aaiun et Bojador. De
graves violations des droits de l’homme ont été perpétrées par les forces marocaines
d’occupation : torture et autres traitements inhumains, cruels et dégradants, atteintes
à la vie privée, atteintes à la liberté d’expression, atteintes à la liberté de réunion et
d’association pacifique, entre autres.
Pour rappel, la population civile sahraouie des territoires occupés mène depuis le
mai 2005, un soulèvement populaire baptisé "INTIFADA PACIFIQUE POUR
L’INDEPENDANCE" pour revendiquer la tenue d’un referendum d’autodétermination,
la libération de tous les prisonniers d’opinion et l’éclaircissement du sort de plus de
500 disparus sahraouis.
Depuis le début de l’invasion, le 31 octobre 1975, les troupes marocaines ont mené
une politique d’extermination du peuple sahraoui. Ainsi, elles ont bombardé au
Napalm et Phosphore Blanc, avec l’appui des Jaguars français, les nomades
sahraouis, ont brulé leurs villages, assassinant des familles entières, ont torturé les
hommes, ont violé les femmes devant leur parents, procédant au saccage de leurs
tentes, massacrant leurs troupeaux. Ces actes de barbarie font partie d’un plan
préconçu et systématique d’extermination de tout un peuple dans l’immensité du
désert où la survie, même dans des conditions naturelles, est difficile.
Trente cinq années plus tard, le régime alaouite marocain poursuit le même objectif
de réduire au silence le peuple sahraoui, par tous les moyens y compris l’utilisation
d’une force disproportionnée à l’encontre de femmes et d’hommes qui ne font
qu’exercer leur droits légitimes à revendiquer pacifiquement leur droit à la dignité.
Cette fois, le moment choisi par les autorités marocaines pour accomplir leurs
agissements barbares n’est autre que la célébration mondiale de la journée mondiale
de la femme. Ces atrocités sont commises au moment même où les représentants
du Makhzen Marocain participent aux travaux de la 13e session du Conseil des
Droits de l’Homme de l’ONU en essayant de vendre une image de modernité et de
respect des droits de l’homme alors que sur le terrain le royaume du Maroc agit en
un simple et vulgaire régime colonial moyenâgeux.
Les atrocités commises par les forces marocaines se sont perpétrées alors qu’une
mission de paix des Nations Unies, la MINURSO, se trouvent sur le territoire mais
sans pouvoir s’acquitter de la tâche de surveillance et de la protection des droits de
l’homme faute de mandat en la matière.
Les faits et le bilan provisoire :
Le 8 mars 2010, à Dajla (Villa Cisneros-territoires occupés du Sahara Occidental)-
source principale le Comité Contre la torture de Dajla :
Une manifestation de citoyens sahraouis, composés de femmes et hommes, est
organisée, au centre de la ville, en commémoration de la journée mondiale de la
femme.
Les manifestants revendiquaient, entre autre, la fin de la répression, la libération
immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, l’éclaircissement du
sort des centaines de disparus sahraouis, la fin de l’impunité dont jouissent les
responsables des crimes contre l’humanité, la tenue du referendum
d’autodétermination promis et annoncé par les Nations Unies depuis 1991.
Plusieurs unités de l’armée, des forces auxiliaires, de la police et des services
secrets sont intervenues violemment contre les manifestants causant plusieurs cas
de blessures dont les plus graves sont les suivants :
– Boulahi AHMAIDA, blessures au niveau de la tête.
– Mrabih EL OUALI, blessures au niveau du dos.
– El Hadi ould Ailayat, blessures au niveau de la main.
– Naama Akraichi, blessures au niveau de la main.
– Khaled EL FILALI, blessure au niveau du pied.
– Abderrahman Zain, blessure au niveau de la main.
– Baba Bouya Ahmed, blessure au niveau du dos.
– Samou Maichan, blessures au niveau de la main et du pied.
– Mohamed Yahdih Hebt, blessures au niveau du visage.
– El Abbasi Mhamed, blessures au niveau du visage.
– Omar Lemhaidi, blessures au niveau de la tête.
– Fatma Zaigham, blessures au niveau du visage.
– Selkou Lehbib, blessures sur tout le corps.
– Abdelhay Chain, Blessures au niveau du nez.
– Alouat Faraji, blessures au niveau de la main.
Le 9 mars 2010, à El Aaiun (Territoires occupés du Sahara Occidental)- (sources
diverses) :
Deux jours après le retour des 11 défenseurs des droits de l’homme qui vient
d’effectuer une visite aux campements des refugiés sahraouis et aux territoires
libérés, une multitude de citoyens sahraouis est allé les accueillir à leur arrivée à
l’aéroport de El Aaiun en dépit du renforcement du dispositif militaro-policier imposé
par les forces d’occupation. Des centaines de policiers contrôlent les principales
artères menant de l’aéroport de El Aaiun jusqu’au quartier Maatallah habite le
défenseur Brahim Ismaili où les habitants leur ont réservé un accueil chaleureux.
Dans la place principale du quartier la population sahraouie a organisée, le 9 mars
2009 à 17h30, un sit-in pacifique en honneur des 11 défenseurs sahraouis. Les
manifestants scandaient des slogans revendiquant le droit du peuple sahraoui à
l’autodétermination et indépendance, conformément à la légalité internationale, le
plein respect des droits de l’homme, la libération immédiate et inconditionnelle de
tous le prisonniers politiques et à leur tête Mohamed El Hafed et les 6 défenseurs
sahraouis détenus à la prison militaire de Salé. Le slogan principal était : « LA BADIL
LA BADIL AAN TAKRIR EL MASSIR » (« Il n’y a pas d’alternative au droit à
l’autodétermination »)
Plusieurs unités des forces de police marocaines se sont déployées immédiatement
sur les lieux où se déroulait la manifestation. Les assaillants étaient sous les ordres
des tortionnaires, tristement célèbres, Abdelhak Rabii et Aziz Anouch. Ces unités
composées de la police, la police judicaire, des compagnies mobiles d’intervention,
des forces auxiliaires ainsi que des éléments des services secrets habillés en civil
ont encerclé les lieux de la manifestation et ont chargé violemment contre les
manifestants causant de multiples blessures principalement aux femmes et aux
défenseurs des Droits de l’homme. Selon les informations recueillies sur place,
l’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA),
des dizaines de sahraouis ont été gravement blessés. Parmi eux :
– Mlle. Izana Ameidan, fracture du bras.
– M. Brahim Sabbar, gravement touché à la tête.
– M. Naama Asfari, gravement touché à l’œil gauche.
– Mme. Dagna Mohamed Fadel Hossein, gravement touché au visage.
– Mlle. Mariam Mghaizlat, gravement touché au visage.
– Mlle Manna Haddi, blessures dans différentes parties du corps.
– M. Ahmed Sabai, blessures au niveau de la main.
– Mlle Dahba Ayachi, Blessures dans différentes parties du corps.
– Mlle Hayat Rgueibi, blessures graves dans différentes parties du corps.
– M. Ahmed Hamiya, blessures au niveau du dos.
– Mlle Fatma Ameidan, blessures diverses.
– Mlle Minatou Ameidan, blessures diverses.
– M. Mohamed Fadel Lehbib Moussa, blessures diverses.
Par ailleurs, et selon les informations parvenues a l’AFAPREDESA, les forces
marocaines ont défoncé les portes des maisons des citoyens sahraouis et ont
agressé leurs habitants. (les détails dans un prochain communiqué).
Conclusions et recommandations :
L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA)
est profondément préoccupée par la recrudescence des graves atteintes aux droits
de l’homme et la violence policière à l’égard des populations civiles sahraouies, en
général, et à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, tout particulièrement.
L’AFAPREDESA rend responsable les autorités marocaines d’occupation de cette
nouvelle escalade au moment même où le monde entier attend des résultats positifs
des pourparlers de paix menés sous l’égide des Nations Unies entre le Front
Polisario et Royaume du Maroc.
Cette attitude montre la mauvaise foi du régime sanguinaire alaouite et son défi à
l’égard du Conseil de Sécurité qui a mentionné dans sa résolution 1871 (2009) qu’il
appelle de ses vœux la nécessité de réaliser des progrès dans la dimension humaine
du conflit ainsi que la récente
En cette douloureuse circonstance, l’AFAPREDESA exprime sa solidarité et sa
sympathie aux victimes de la brutale répression marocaine et les assure de son
engagement à continuer à œuvrer pour que tous les citoyens sahraouis, hommes et
femmes, enfants et anciens, jouissent de leurs droits à la reconnaissance de la
dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et à leurs droits égaux et
inaliénables qui constituent le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans
le monde.
Ces actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’Humanité sont le résultat d’une
politique préétablie et systématique menée par le régime tyrannique et oppresseur
du Royaume du Maroc qui occupe par la force, depuis plus de 34 années, une partie
du territoire du Sahara Occidental et vise à assujettir son peuple par tous les
moyens.
C’est pourquoi, l’AFAPREDESA condamne énergiquement les graves violations des
droits de l’homme perpétrées, en toute impunité, par les forces marocaines
d’occupation et lance un appel urgent à l’ONU, l’UE et aux organisations de défense
des droits de l’homme pour qu’elles interviennent promptement auprès des autorités
marocaines exigeant la fin des actes de terreur et de violence contre la population
civile sahraouie désarmée, la libération de tous les prisonniers politiques et
l’éclaircissement du sort de tous les disparus sahraouis.
Etant donné que les graves violations des droits de l’homme au Sahara Occidental
sont liées à la négation du droit inaliénable du peuple sahraoui à son
autodétermination, l’AFAPREDESA exhorte la communauté internationale et tout
particulièrement l’ONU, l’UE, l’Espagne et la France à agir pour mettre fin à
l’occupation illégale du territoire sahraoui par les troupes marocaines, et ce en aidant
la Mission de Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO)
à s’acquitter de son mandat, sans retard additionnel.
Dans l’attente de la tenue d’un référendum libre et régulier, organisé et supervisé par
l’ONU et l’UA, il est urgent que le mandat de la MINURSO soit élargi à la protection
et à la surveillance des droits de l’homme. L’AFAPREDESA demande également
l’envoi d’une Mission du Haut Commissariat des Nations Unies pour Droits de
l’Homme au territoire du Sahara Occidental.
Campements des refugiés sahraouis, le 10 mars 2010
Tel/Fax : +213 49 92 19 55 Email : afapredesa afapredesa.org