CORELSO – Comité pour le Respect des Libertés et des
Droits Humains au Sahara occidental
En adoptant le 30 avril 2010 la résolution n° 1920 sur le Sahara occidental, le Conseil de
sécurité de l’ONU a suivi pour l’essentiel les recommandations du secrétaire général, Ban Kimoon,
dans son rapport du 6 avril que le CORELSO avait jugé déséquilibré car il mettait sur un
pied d’égalité le colonisateur et le colonisé. La résolution prolonge d’une année supplémentaire le
mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) et engage, une fois de plus,
le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations « en vue de parvenir à une solution
politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple
du Sahara occidental ». Rien de nouveau par rapport à la résolution de 2009 bien que le Maroc
soit le seul responsable de l’échec des négociations et que la situation des droits de l’homme se soit
considérablement aggravée dans les territoires occupés. L’expulsion d’Aminatou Haidar, les
manifestations pacifiques violemment réprimées, les nombreux prisonniers politiques sahraouis,
l’ONU n’est pas au courant !
Le Conseil de sécurité de l’ONU a refusé de prendre en compte les témoignages des
observateurs sur place et n’a fait aucun cas des pétitions et courriers, ni des appels lancés par des
personnalités, élus et associations internationales des droits de l’homme comme Amnesty
international, Human Rights Watch, Front Line pour inclure la surveillance des droits de l’homme
dans les compétences de la Minurso.
C’est une fois de plus le gouvernement français, véritable porte-parole des autorités
marocaines, qui s’y est opposé. La Minurso reste donc la seule mission de maintien de la paix des
Nations unies sans prérogative de surveillance des droits de l’homme dans le cadre de son mandat.
Le CORELSO condamne la position du gouvernement français qui empêche la résolution
pacifique d’un conflit de 35 ans sur la décolonisation du Sahara occidental. Non seulement, le
gouvernement français a bloqué le dossier des droits de l’homme, mais il a ouvertement soutenu la
proposition d’autonomie du Maroc bien qu’elle bafoue le droit international fondé sur le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes.
Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, le
CORELSO est décidé à poursuivre son action, avec d’autres associations des droits de l’homme,
contre les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, pour un mécanisme onusien de
surveillance des droits de l’homme et pour la mise œuvre rapide du référendum
d’autodétermination qui permettrait enfin au peuple sahraoui de décider librement de son avenir.
Le CORELSO demande aux gouvernements et aux autorités européennes d’exercer des
pressions sur le Maroc, pouvant aller si nécessaire jusqu’à des sanctions, pour qu’il applique le
droit international et respecte les droits de l’homme.
Ivry-sur-Seine le 3 mai 2010