Bush vient consolider les alliances intégrant l’Europe dans la politique militariste et guerrière des États-Unis. Il s’agit, en particulier, de la question du bouclier antimissile, qui prévoit de créer des bases en Pologne et en République tchèque. Les États-Unis ont dit « oui » à l’Europe de la défense mais, bien évidemment, à condition que cette dernière soit américaine. C’est dans ce cadre que Sarkozy a décidé l’envoi de 700 hommes en renfort en Afghanistan et qu’il a annoncé la réintégration de la France dans le commandement de l’Otan. À la veille de prendre la présidence de l’Union européenne, Sarkozy voudrait renforcer sa position personnelle tout en se pliant à la volonté des maîtres du monde.
L’enjeu vaut bien le reniement des déclarations faites, en avril 2007, par le candidat Sarkozy à propos de l’Afghanistan : « La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive… » De toute évidence, les propos n’étaient pas très pertinents du point de vue des intérêts des grandes puissances : sept ans après le début de la guerre, le bilan est catastrophique pour la population d’un des pays les plus pauvres du monde, déchiré par des luttes de pouvoir. Les armées d’occupation n’ont apporté ni paix ni démocratie mais semé la désolation.
Elles tentent aujourd’hui, vainement, de stabiliser la situation en prétendant engager un processus de réconciliation nationale. « À un moment donné, il faut bien qu’elle [la réconciliation nationale] passe par les talibans ou par ceux qui parlent en leur nom », a déclaré Kouchner, toujours zélé pour annoncer les orientations de ses patrons. Non seulement la guerre alimente le terrorisme, mais les armées d’occupation et le pouvoir fantoche en place se préparent à négocier avec ceux qu’ils prétendent combattre ! Ce qui ne les empêche pas de continuer à distribuer des phrases creuses sur « la combinaison d’une dynamique politique, d’une présence militaire et d’efforts majeurs pour la reconstruction ».
Le but des armées impérialistes apparaît aujourd’hui clairement, tant en Afghanistan qu’en Irak : conquérir des positions militaires pour s’assurer le contrôle de régions entières, stratégiquement décisives, et pour cela les plonger dans la crise, l’instabilité, « la guerre sans limites ».
Diverses organisations, dont le PCF, les Verts, la LCR, le PCOF, le Mouvement de la paix, PRS, Attac, ACG, le Mrap, la FSU ont décidé de saisir l’occasion de la venue de Bush pour manifester. Nous dirons « non » à la guerre, non à l’Otan, retrait immédiat des troupes impérialistes d’Irak comme d’Afghanistan !
Yvan Lemaitre