Sarkozy c’est l’ordre des riches et la guerre à ceux d’en bas.
Son credo : « Rétablir l’ordre public et l’autorité ». Tel est le message du ministre Brice Hortefeux lors de sa venue à Grenoble, le samedi 17 juillet, au lendemain de la mort d’un jeune braqueur de 27 ans dans une fusillade avec la police dans le quartier de la Villeneuve et des « événements » qui ont suivi.
300 gendarmes et CRS, mais aussi les corps d’élite du Raid et du GIPN ont immédiatement bouclé le quartier et fait subir à la population une pression énorme en termes de barrages, contrôles et fouilles de véhicule. Pression notamment exercée la nuit par l’hélicoptère et son projecteur puissant, capable d’entrer dans les appartements et qui empêche en permanence le sommeil.
Cette stratégie de l’État pour mettre sous pression et « punir » de manière aussi violente un quartier entier et l’ensemble de sa population (enfants, personnes âgées…) au motif du
rétablissement de l’ordre face à des jeunes particulièrement à bout de nerf est injuste et inacceptable.
Aucun autre quartier de l’agglomération grenobloise n’aurait été traité de la même façon dans des circonstances identiques. À ce jour, le tramway ne fonctionne toujours pas et les bus ne marquent pas les arrêts.
Cet épisode s’inscrit dans une logique permanente de violence d’État : utilisation depuis des mois de l’hélicoptère et ce de manière régulière dans le ciel de la Villeneuve, provocations policières récurrentes à travers l’utilisation abusive des contrôles d’identité au faciès plusieurs fois dans la même journée, mise en place d’unités spéciales ressemblant à des militaires surarmés déambulant dans le quartier au milieu des poussettes et des enfants jouant dans les espaces verts...
Nous ne voulons pas d’un « grenelle de la sécurité urbaine »
Et pendant ce temps, le maire socialiste Michel Destot réclame « un Grenelle de la sécurité urbaine ».
Cette formule soft sur la forme cherche d’une part à conforter l’idée que la crise actuelle des quartiers populaires se situe avant tout sur le terrain de la sécurité et d’autre part, elle nie fondamentalement la violence sociale que subissent les populations de ces quartiers, première des violences que subissent les jeunes, les salariés, les chômeurs, les retraités et les populations d’origine étrangère. Chômage, manque de
revenus, pauvreté, crise du logement, démantèlement des services publics, racisme... : au lieu de répondre aux problèmes de fonds qui minent la société, M. Destot demande le renfort des effectifs de la police nationale et la mise en place de la vidéo-surveillance dans le quartier de la Villeneuve.
Comme Nicolas Sarkozy et la droite, M. Destot cherche à gommer la question des injustices sociales et des inégalités entre territoires de l’agglomération et entre les populations. En choisissant de favoriser l’implantation du secteur « High Tech », la majorité municipale et l’État ont abandonné les quartiers « sud ». Les écarts de revenus mais aussi d’accès à la santé, à la protection sociale, à l’éducation, à la culture, se sont considérablement creusés dans le pays et fortement dans notre agglomération.
Sarkozy limoge le préfet de l’Isère et le remplace par un super flic
L’annonce de la nomination d’un nouveau préfet « policier » qui sera intronisé par Sarkozy en personne le 30 juillet prochain, indique clairement la
récupération médiatique du drame de la Villeneuve par ce gouvernement à bout de souffle. Empêtré dans ses scandales de moralité et d’enrichissements personnels, impopulaire par ses mesures antisociales sur les services publics, l’emploi, les retraites et sa politique fiscale prise au nom de la « rigueur nécessaire », Nicolas Sarkozy accélère sa politique sécuritaire, injuste et antisociale. Il tente d’allumer des contre-feux pour faire oublier l’affaire Woerth-Bettencourt.
Le nouveau préfet aura pour mission de durcir la répression à l’égard des habitants des quartiers populaires et des plus pauvres, mais aussi de museler toutes celles et ceux qui entendent résister à la dégradation des conditions de vie et aux attaques portées par le pouvoir. Sarkozy c’est l’ordre des riches et la guerre à ceux d’en bas. C’est cette politique que nous combattons.
Comité NPA 38
* Paru dans Hebdo TEAN 66 (29/07/10).
VILLIERS-LE-BEL : UN PROCÈS POLITIQUE !
Mercredi 7 juillet 2010
Au moment où certains restent planqués derrière leur bouclier fiscal ou judiciaire, les cinq accusés de Villiers-le-Bel et leur entourage ont pris, à l’écoute du verdict, un véritable coup de matraque. Un coup qui, de larmes et de cris étouffés, a déchiré la salle d’audience du tribunal de Pontoise dans la nuit du 2 août à 2 heures du matin. Un coup de plus après la mort de Moshin et Lakhamy. Une mort absente du procès, si ce n’est par la présence de l’avocate générale. La même magistrate qui, il y a deux ans et demi, avait en charge le dossier et avait conclu à un accident, et qui aujourd’hui accuse d’autres jeunes de Villiers-le-Bel des tirs de grenaille portés sur des policiers lors des révoltes qui ont suivi. Un coup politique pour un procès orchestré en haut lieu, celui de la banlieue, des quartiers populaires, des jeunes, des noirs et des Arabes. Un coup de boule pour l’exemple, un bon coup pour la police.
Un procès qui ne repose pour l’essentiel que sur quatre témoignages sous X, dont un seul au final se sera fait entendre. Trop bien entendre d’ailleurs, puisque le témoin s’avère être un indicateur de la police ! S’ajoutent quelques témoignages complaisants qui s’écroulent un à un : un des témoins dit avoir rencontré des conseillers du cabinet Sarkozy, un des policiers a subitement eu un « flash » lors de l’audience et a reconnu l’un des prévenus, pourtant déjà incarcéré depuis vingt-huit mois. Pathétique !
Au final, un dossier d’un vide absolu et pourtant un verdict lourd, de quinze ans de prison pour Abderhamane Kamara, douze ans pour Adama son frère, neuf ans pour Ibrahima Sow et trois ans pour Maka Kanté et Samuel Lambalamba. Il ne s’agit pas d’une simple erreur judiciaire, mais de l’illustration d’un système judiciaire et policier au service de quelques-uns. Les mêmes qui, pour appliquer des politiques de casse sociale et d’explosion des inégalités, montrent à la vindicte populaire du bout de leur cigare une partie de la population : celle qui subit le plus les effets de la crise capitaliste et les discriminations en tout genre.
Pour autant, les résistances dans les quartiers populaires existent, à l’image du collectif « Respect, Vérité et Justice » de Villiers-le-Bel ou d’autres collectifs contre les violences policières qui tentent de se coordonner. Il est plus que temps que les forces politiques capables de s’unir pour défendre des syndicalistes criminalisés apportent leur soutien matériel, moral et politique à tous ces collectifs.
Omar Slaouti
* Paru dans Hebdo TEAN 63 (08/07/10).
VILLIERS-LE-BEL : LE PROCÈS DE LA BANLIEUE
COMMUNIQUÉ DU NPA
Lundi 5 juillet 2010
Cinq accusés condamnés - dont trois pour « tentative de meurtre en bande organisée » - avec des peines allant de 3 à 15 ans de prison !
Ce verdict ne repose, pour l’essentiel, que sur quatre témoignages sous X, dont un seul au final se sera fait entendre. Trop bien entendre d’ailleurs… puisque le témoin s’avère être un indicateur de la police ! Même la Cour Européenne des Droits de l’Homme indique que nul ne peut être condamné si sa culpabilité repose uniquement sur un témoignage sous X. Autant dire, comme le soulignent les avocats des inculpés, que le dossier d’accusation est vide.
Quant au réquisitoire porté par l’avocate générale - la même qui avait instruit le dossier de la mort de Moshin et Lakhamy en concluant à un accident - et qui porte aujourd’hui l’accusation sur d’autres jeunes de Villiers-le-Bel, il reste dans la droite ligne des politiques sécuritaires voulues par Sarkozy.
Ce procès auquel le gouvernement a voulu donner valeur d’exemple ne s’appuie donc sur aucun fait tangible. Il aura permis, une fois de plus, de passer sous silence les violences policières et les difficultés sociales dans les quartiers populaires de Villiers-le-Bel.
Le NPA se prononce pour la libération des cinq condamnés et réaffirme son soutien au collectif « Justice, Vérité et Respect » de Villiers-le-Bel, à l’auto-organisation et à la coordination de tous les collectifs contre les violences policières.
Montreuil, le 5 juillet 2010.
VIOLENCES À BELLEVILLE
Mercredi 30 juin 2010
Le 20 juin, 15 000 personnes ont défilé dans le quartier de Belleville à Paris, à l’appel de trois associations chinoises, dont Hui Ji, sur le thème « Sécurité pour tous - Solidarité avec les Chinois de Paris ». Initiative dont se sont désolidarisés le Mrap et la LDH. Des incidents ont éclaté en fin de journée, et une dizaine de personnes ont été arrêtées, dont un sans-papiers. Un millier de jeunes Chinois qui réclamaient la libération de leurs camarades ont été gazés aux lacrymos par les gardes mobiles.
Leur colère a éclaté et plusieurs véhicules ont été renversés. On a alors assisté à un véritable lynchage : un groupe de jeunes Chinois a jeté à terre un gamin d’origine africaine, le frappant à coups de pieds et de poings. Quelques adultes sont intervenus pour protéger la victime. Étrange, cette manif pour la sécurité agressée par des « racailles », dont les organisateurs se volatilisent, laissant face à face manifestants et policiers. C’est à s’interroger sur les motivations des organisateurs, de même que sur la présence dans le cortège de personnalités UMP. Qui donc aurait intérêt à exacerber à Belleville les tensions communautaires ?
Arrivés enfants en France, scolarisés ici, ces jeunes Chinois, à la différence de leurs parents, parlent français. Ils savent les humiliations endurées par leurs parents sans papiers de la part de certains policiers et fonctionnaires. On se souvient de la rafle devant l’école de la rue Rampal et de la mort de Chulan Zhang, défenestrée en 2007 en tentant de fuir les policiers venus lui remettre une convocation.
* Paru dans Hebdo TEAN 62 (01/07/10).
VIOLENCES POLICIÈRES À CHAMBÉRY
COMMUNIQUÉ DU NPA
Jeudi 6 mai 2010
Un policier de la BAC de Chambéry a été écroué après avoir battu très violemment, le 23 avril dernier, un homme, Mickaël Verrelle, qui, depuis, est, à l’hôpital, dans le coma avec le pronostic vital engagé.
Le NPA exprime sa solidarité envers la famille et les amis de Mickaël Verrelle.
Nous exigeons que justice soit faite et qu’il soit mis fin aux violences policières qui se multiplient ces derniers temps et dont les populations les plus exploitées et les plus démunies sont les premières victimes.
L’urgence est de dissoudre les unités de la BAC , qui se comportent comme des cows-boys, et de désarmer la police en lui retirant en particulier l’usage des tasers et autres flash-ball.
Le 6 mai 2010.