« Le vent de la révolte a sonné ! ». Rentrée collective et concours de métaphores sous des bourrasques pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Pour leur meeting d’université d’été, les camarades d’Olivier Besancenot ont invité vendredi soir, à Port-Leucate (Aude), des représentants syndicaux, associatifs et politiques pour demander le retrait du projet de loi de la réforme des retraites qui doit être débattu à la rentrée à l’Assemblée nationale.
Objectif affiché par cette coalition mobilisée depuis mai par Attac et la Fondation Copernic : une « grève générale » dès le 7 septembre, journée de mobilisation, qui « doit devenir le jour où toute la société se saisit de ce débat sur les retraites », a lancé Jean-Marie Harribey, un des dirigeants d’Attac sous les hourras des 800 personnes présentes.
Le PS appelé à défendre les 60 ans
« Autour de la réforme sur les retraites, il y a beaucoup du rapport de force global entre les classes, entre les exploiteurs et les exploités qui se joue », a lancé Olivier Besancenot à ses troupes. Pour le porte-parole du NPA, pour qui « la stratégie d’éparpillement des luttes n’a que trop duré », « la situation ne sera pas la même si Sarkozy fait passer sa réforme ou si c’est le mouvement ouvrier qui parvient à la stopper ». Devant les difficultés du gouvernement, Olivier Besancenot voit même la possibilité d’une « crise de régime ». « On peut affaiblir le camp d’en face mais à condition que la gauche ne tremble pas », a poursuivi le double candidat à la présidentielle, appelant notamment le PS à défendre clairement la retraite à 60 ans. « Il faut du cran ! Il faut réclamer, non pas la réécriture mais l’abrogation, le retrait du projet de loi Woerth ! », a-t-il demandé sous les appalaudissements. « Nous ne devons pas être la génération qui attendu de perdre sur les retraites. »
« Union de la gauche anticapitaliste »
« Nous devons retrousser nos manches pour ouvrir un nouveau rapport de force », a plaidé pour sa part Eric Corbeaux, chargé des retraites au PCF. « Nous en avons marre d’être le pot de terre contre le pot de fer sur ce projet, s’est-il insurgé. Nous voulons prendre la main sur ce projet. » Proche de Jean-Luc Mélenchon, Eric Coquerel s’est dit certain de « gagner comme nous avons gagné sur le traité constitutionnel européen », appelant à « l’union de la gauche anticapitaliste » et la « révolution citoyenne ». « Ce gouvernement devra en tirer les conséquences car il n’aura plus la légitimité de gouverner ce pays », a conclu le responsable du Parti de Gauche. Seul participant à recevoir quelques sifflets - avant de se faire applaudir et amuser l’auditoire – Gérard Filoche, inspecteur du travail et membre de la direction du Parti socialiste, a défendu la retraite à 60 ans et appelé à l’unité de tout la gauche : « Je dis 60 ! pas 61, pas 62 ! A taux plein ! », s’est-il exclamé. Willy Pelletier (Fondation Copernic) a lui prévenu qu’« on bloquera le pays s’il le faut ». Et pour tenir le coup, Michel David de la Confédération paysanne a rassuré tout le monde : « Si vous décidez de faire la grève générale, nous allons vous nourrir pendant ce temps ! ».
Lilian Alemagna, envoyé spécial à Port Leucate.