Les « campements de l’indépendance »
Les campements sahraouis de la protestation ont été violement attaqués par les forces militaires marocaines, attaque déclenchée à 5h45 ce matin. Alors que les gens dormaient.
Les régiments militaires étaient appuyés par les canons à eaux, des jets de bombes lacrymogènes, les hélicoptères. Les communications téléphoniques semblent coupées. Il est impossible d’avoir d’information sur les affrontements qui s’y déroulent entre l’armée marocaine et les manifestants pacifiques qui tentaient de protéger les femmes et enfants et d’empêcher la destruction des leurs tentes.
Dans El Aaiun
Dans la ville d’El Aaiun, les sahraouis qui ont essayé de rejoindre les campements pour aider leurs familles, manifestent depuis hier en protestation contre les provocations militaires marocaine, et la violence et le blocus imposé à la ville.
Les autorités marocaines ont opposé la violence à ses manifestations et il y a depuis ce matin des combats entre les militaires marocains et les civils sahraouis dans le quartier de Laachicha, à Raha, Matala et avenue Smara. Ces quartiers/arrondissements sont les accès vers les campements qui sont toujours bloqués. Les drapeaux de la RASD sont visibles partout.
Vers l’aéroport, des militaires et policiers marocains sont entrés dans les maisons sahraouies et ont tout détruit. Des véhicules ont été incendiés dans les rues.
Des femmes ont disparu. La violence policière marocaine est effective sur les hommes femmes et enfants. Il y a de très nombreux blessés sahraouis. Ceux qui cherchent les membres de leurs familles craignent qu’il y ait des morts.
D’autres sources affirment qu’il faut déplorer la mort de et 80 soldats marocains et 4 sahraouis. Certains noms et photos circulent sans que cela ait été confirmé.
De nombreuses fumées d’incendies sont visibles à Elaiun. Des banques, la poste, l’office des ressources naturelles et l’académie d’éducation auraient été brûlés.
Dans les combats, les sahraouis ont pris 4 Toyota militaires, et de nombreux équipements et armes. Selon certains, les combats auraient permis la libération de la moitié de El Aaiun.
Les civils marocains armés de couteaux et les militaires marocains attaquent actuellement le quartier sahraoui de Maatala.
La confusion est grande et chaque instant les informations arrivent de nouveaux affrontements ou de nouvelles violences.
http://apsoinfo.blogspot.com/2010/11/el-aaiun-sahara-occidental-81110-images.html
Photos : http://apsophotos.blogspot.com/2010/11/el-aaiun-en-feu-81110.html
Manifestations à Smara
Les sahraouis de la ville occupée de Smara manifestent actuellement avec les drapeaux sahraouis, en solidarité avec Elaiun et pour protester contre l’attaque menée contre les campements.
APSO, le 8 novembre 2010.
Sources : intifadademay, APSO Sahara
Sahara Occidental, après les promesses, les violences marocaines
Comme cela était à craindre, et moins de 24 heures après le discours du roi du Maroc, les autorités marocaines ont annoncé une grande intervention militaire contre les milliers de personnes déplacées dans le camp sahraoui, de Gdeym Izik.
Dans la ville de El-Aaiun occupée, suite aux nouvelles provenant des Camps, de l’encerclement, et la multiplication de la présence militaire, des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers de la villes. Les revendications étaient politiques. Dans le quartier de l’aéroport, quartier de Ma’atala les forces d’occupation sont intervenues violement, blessant de nombreuses personnes.
Cette répression des forces policières et militaires marocaines n’a pas empêché plus de mille citoyens sahraouis d’organiser un convoi de plus de trois cents véhicules qui visait à briser le blocus imposé aux campements.
Les forces d’occupation qui étaient présentes en abondance au premier point de contrôle à l’est de la ville sont intervenues par la force, utilisant des gaz lacrymogènes, des balles réelles et des canons à eau.
Ce matin, un important contingent de la police et des forces auxiliaires s’est déployé dans la ville. Ils portent des protecteurs de plomb et certains d’entre eux sont armés de fusils.
Dans l’après-midi, trois patrouilles de la police marocaine ont pris d’assaut la maison de militant des droits de l’homme Hassana Duihi et ont attaqué son épouse Mina Aba’ali aui qui a été blessée à la main.
Les autorités marocaines ont coupé toutes les communications, et pas seulement en direction du campement, mais aussi dans la ville de El-Aaiun occupée pour tenter de l’isoler du monde extérieur, comme si les troupes constamment présentes dans la ville n’étaient pas suffisantes pour établir le contrôle par le colonisateur de la ville de El-Aaiun .
La route menant à la ville du côté nord est embouteillée de véhicules.
Une cinquantaine de camions équipés de canons à eau, que l’on dit avoir été offert par le gouvernement français est arrivée dernièrement à El Aaiun.
A environ 20h30 une force composée de dizaines d’agent de la sécurité en uniforme et civils se sont introduits de force dans la maison du militant des droits de l’homme Mohamed Salmani ( Naser) et enlevé Mr Ennama Asfari après l’avoir battu et lui avoir fait une injection d’un produit inconnu.
Les affrontements et les manifestations se poursuivent dans les rues Askekemp de Ras Al khaimah, Tan-Tan, Boukraa l’aéroport de Pudong, Texas, le long de la rue Smara, en particulier dans la jonction avec Tan Tan et rue Aldoirat, rue de l’espérance. Dans chaque lieu les affrontements ont été violents entre les citoyens Sahraouis et les forces d’occupation.
D’autre part, les autorités coloniales ont empéché des délégations étrangères d’entrer dans la ville occupée de El Aaiun, et notamment des membres du Parlement européen, Willy Meyer, qui était accompagné par trois journalistes Espagnols.
Ils n’ont pas pu débarquer de l’avion qui les avait amené à El Aaiun.
Des femmes soldats marocaines et des dizaines de colons habillés des habits traditionnels sahrouis brandissaient des drapeaux marocains devant l’aéroport.
Les autorités d’occupation marocaine ont d’autre part interdit à des journalistes Italiens d’entrer dans la ville sans donner de justification à l’interdiction. Paulo Thomasson, David Lombardi et Stefania Ceptsate.
Le citoyen sahraoui Toubali Abdallahi, membre du Comité de coordination du Camp de l’indépendance a été violement frappé par les militaires marocains et se trouve à l’hôpital militaire.
7 novembre 2010, Emsoo.
Traduction et ajouts APSO
Sources emsoo, apso Sahara, intifadademay
Ajouts :
Aux forces militaires sur places, s’ajoutent 8 bus et 25 Toyota récemment arrivés à El Aaiun.
Les 2 RIM et 6 RIM sont arrivés à El Aaiun et se cachent vers Lemsiad
Les manifestations ont lieu dans les quartiers Maatala, Raha et Laoda où les drapeaux de la Rasd sont bien visibles
Les colons marocains qui ont agressé les manifestants sahraouis étaient soutenus par les policiers.
Les sahraouis de l’Inaach, Maatala et avenue de Smara se sont réunis en une caravane qui se dirige vers les campements de gdaym izik
Les sahraouis ont lancé des cocktails Molotov.
Publié par APSO
Campements sahraouis et gestion de crise façon Maroc : promesse de violence
La gestion de la « crise » provoquée par la sortie de la ville de El Aaiun de milliers de Sahraouis vers les campements de la protestation entraine des manœuvres désordonnées des autorités marocaines. Certaines paroles et des actes sont très inquiétants dans la préméditation de violence qu’ils semblent indiquer.
Mercredi 3 novembre 2010 au matin, Khalihanha ould Rachid, président du CORCAS, a convoqué des notables et chioukh sahraouis à la willaya de El Aaiun occupée, en présence de Omar Hadrami et de représentants du ministère marocain de l’intérieur, à propos des campements de la résistance.
Le Corcas comme les notables ou chioukhs sont les représentants sahraouis agréés par le Maroc, ils ont donc accepté la colonisation. Aucun membre représentant la coordination des camps n’étaient présent.
Khalihanha ould Rachid a rendu les notables et chioukhs responsables de la situation, disant qu’ils ne montraient pas leur fidélité au régime et n’assumaient pas leurs responsabilités. Il les a menacés en leur disant que c’était à eux de résoudre le problème puisqu’ils représentent les Sahraouis.
Un très vieil homme a répondu par la négative. « Ils (les gens des campements) veulent le respect de leurs droits et nous n’avons rien à leur donner. Toi tu prétends parler au nom du roi, alors tu peux aller là-bas et résoudre le problème. Tu leur donnes ce qu’ils veulent. Nous on est des pauvres et nos propres enfants ne nous écoutent pas. »
Selon le président du Corcas, personne ne peut menacer le gouvernement, et si cela arrive, le gouvernement va couper la main qui ose défier le Mekhzen. Il a d’autre part indiqué que la réunion était organisée au nom du roi, et il aposé l’ultimatum du démantèlement des camps avant samedi (6 novembre). Dans le cas contraire, il a déclaré que le mekhzen le ferait par la force.
Le Wali est intervenu dans la réunion pour calmer les échanges qui se répétaient de la sorte entre menaces et réponses d’impuissance, en proposant de poursuivre la réunion le soir. Mais cela n’a pas eu lieu. Il reste de la réunion l’ultimatum et la promesse faite au nom du gouvernement du recours à la force.
Le ministre de l’intérieur était présent le soir, (du 3 novembre), pour un diner avec les notables sahraouis, sans que rien d’officiel n’ait été rapporté. Il semble que ces notables n’avaient pas eu connaissance du contenu de la réunion du matin.
Ce même ministre avait après sa première visite à El Aaiun, convoqué tout les députés sahraouis. Il leur avait intimé avec force l’ordre de résoudre ce problème, celui de l’exode massif, puisqu’ils représentaient la population sahraouie, ajoutant que leur présence continue à Rabat n’avait pas d’utilité.
Il semblerait que la manœuvre ait été reproduite à El Aaiun. Les notables de chaque tribu se sont réunis.
Selon les informations recueillies, les membres de la tribu des Rguaibat étaient dans la maison de Hamdi ould Rachid. Celui-ci a appelé avec colère chacun à assumer ses responsabilités. Il exigeait que chaque chioukh aille dans les campements pour parler avec les exilés volontaires et les convaincre de revenir à El Aaiun et de se repentir. De la même façon les anciens ont répété qu’ils n’avaient aucune autorité sur leurs fils et cousins.
Cet après midi, jeudi 4 novembre, les représentants des campements étaient en réunion avec le ministre de l’intérieur. Malgré la promesse de l’attribution d’un emploi à tous les sahraouis présents dans les campements de la protestation en échange de la dissolution des campements, il ne semble pas que cela ait eu de retombées conformes à la demande marocaine.
D’autres sources ont indiqué que plus de 100 ambulances sont venus à El Aaiun la nuit dernière. Sans que cette information ait été confirmée, ce qui ressemble à une rumeur atteste de l’état de tension régnant dans la ville. La diffusion de fausses informations par les marocains augmente la tension et semble confirmer que les Marocains projettent d’utiliser la violence contre les Sahraouis des camps de Gdam Izik.
La violence a dors et déjà été utilisée à Tarfaya contre une cinquantaine de sahraouis qui sont sortis de la ville pour planter la tente. 7 sahraouis ont été arrêtés et 5 ont été blessés.
APSO, le 4 novembre 2010.
Sources APSO Sahara, observatoire des droits de l’homme (TO), EM
Note :
CORCAS : Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Omar Hadrami, ancien du polisario, est un « sahraoui de sa majesté le roi du Maroc » (www.bakchich.info/Les-Sahraouis-de-Sa-Majeste-le-roi,00086.html)
Chioukh : chef d’une tribu sahraouie. Fonction utilisée par les marocains, obsolète dans l’organisation des sahraouis se reconnaissant dans la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)
Assassinat d’un enfant sahraoui, le prix de la paix ?
Hier 24 octobre, la gendarmerie royale marocaine a ouvert le feu sur une voiture 4x4 Nissan pick up de civils sahraouis qui tentaient de rejoindre les campements des exilés sahraouis, à 25 km de El Aaiun pour apporter de l’eau et de la nourriture.
Elgarhi Nayem Foidal Mohamed Sueid, un enfant de 14 ans a été tué, 7 autres personnes sont blessées et ont été transportées à l’hôpital militaire de El Aaiun, et placées sous haute surveillance. Elgarhi Zubeir (frère de l’enfant mort), Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Dawdi Ahmed, Mohamed Hamoudi Rueimi, Hmeidi Edaf, Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi. Ils ont été blessés par balle.
Depuis 1975, le Sahara Occidental est occupé par la force par le Maroc qui en est le colonisateur, en pille les ressources naturelles et refuse d’appliquer le droit international des peuples colonisés à leur autodétermination. Depuis cette date, les sahraouis vivent réfugiés en exil dans les campements proches de Tindouf avec leur république, ou sous la discrimination ou les violences de l’occupation.
Depuis 1991, la mission de l’ONU, la MINURSO est sur place pour : surveiller le cessez-le-feu, vérifier la réduction des troupes marocaines sur le territoire, (…), veiller à la libération de tous les prisonniers et détenus politiques sahraouis, (…), exécuter le programme de retour des réfugiés (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), (…), organiser un référendum libre et équitable et en proclamer les résultats.
Depuis 20 ans bientôt, cette mission de l’ONU, dépourvue du mandat de surveillance des droits de l’homme du fait des pressions de la France, et des pays détenteurs du droit de veto au conseil de sécurité, assiste tous les jours aux exactions faites sur les Sahraouis par les autorités marocaines.
Depuis début octobre 2010, pour protester, pour résister, pour se libérer de l’oppression, les sahraouis des villes occupées du Sahara Occidental sortent vers le désert pour s’installer sous la tente. Les premières tentatives en juillet avaient été brutalement réprimées par les autorités marocaines. Cette fois ce sont plus 4000 tentes qui sont maintenant plantées vers El Aaiun. Les effectifs militaires marocains sur place sont disproportionnés. Les forces sécuritaires royales dressent des barrages et donnent la chassent aux sahraouis qui veulent rejoindre les campements, interdisent les approvisionnements en eau et nourriture.
La première revendication des exilés volontaires était simple. Ils avaient dit aux autorités locales marocaines, Wali et Chioukh, qu’ils voulaient la moitié des toutes les ressources naturelles tirées de leur terres. « Nous voulons la moitié », « Celui qui prend une sardine nous en donne la moitié, pareil pour le phosphate, le sable, le sel… », « Nous sommes nés ici, nous sommes Sahraouis, et nous vivons comme des miséreux, alors que les Marocains qui viennent ont tous les avantages et le travail… »
La réponse dans la provocation militaire marocaine avait fait évoluer les revendications. Comment faire confiance à un gouvernement qui méprise le respect du droit national comme international, qui méprise la démocratie ? C’est donc la revendication primordiale pour leur autodétermination et leur indépendance qui est maintenant celle des Sahraouis exilés sur leurs propres terres.
Cette revendication est l’objet de la mission de l’ONU sur place, et que font les casques bleus ?
Ont-ils pu approcher des campements ? Sont-ils sortis de leur hôtel entouré de l’ostensible drapeau rouge marocain ? Que peuvent-ils faire sans le mandat clair de protection des civils sahraouis ?
Que va faire Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, et en visite au Maroc. Il avait en juin adressé au groupe des amis son constat de l’absence de réelles pressions faites sur le Maroc pour qu’il respecte la bonne foi nécessaire aux négociations.
Comment le Maroc, et la France parmi les 5 amis au Conseil de Sécurité, vont-ils assumer leur responsabilité de la mort de cet enfant ? Combien vont-ils en supporter avant d’assumer leurs responsabilités et cesser d’entraver les efforts d’une solution pacifique du conflit ?
APSO, 25 octobre 2010.
Campements sahraouis de la résistance, pacifisme contre violence
Les campements de sahraouis exilés, de 20 à 30 tentes et installés en dehors des villes de Boujdour et Smara occupées ont été violemment dispersés par des interventions répétées de la gendarmerie marocaine.
Le campement d’une quarantaine de tentes installé prés du Port de El Aaiun résiste, mais les sahraouis sont empêchés de le rejoindre.
Les campements situés à 25 kilomètres de El Aaiun (territoires occupés du Sahara Occidental) sont organisés très efficacement par les jeunes sahraouis.
Selon un recensement fait le 19 octobre, 2200 tentes étaient plantées. Des familles et des jeunes arrivent tous les jours et toutes les nuits malgré les barrages de la gendarmerie. L’estimation aujourd’hui est de plus de 4000 tentes.
Les violentes attaques des forces de sécurités marocaines sont régulières contre les Sahraouis qui veulent accéder aux campements pour apporter l’eau les ravitaillements, ou conduire de nouveaux exilés. Les attaques à coup de pierre contre les voitures, des interpellations et enlèvements pour tabassages, les tirs à balles réelles, ont fait une quarantaine de blessés hier, dont des femmes des enfants et des vieillards.
Cela n’empêchent pas les sahraouis de recommencer dès qu’ils le peuvent par une autre piste, et parfois après s’être organisés en convoi. Voir les photos et les vidéos. http://apsophotos.blogspot.com http://apsoinfo.blogspot.com/2010/10/les-exiles-sahraouis-sur-leurs-terres.html
Le comité d’organisation des camps, composés de jeunes sahraouis pour beaucoup diplômés chômeurs, comporte un groupe de protection qui veille sur les campements 24h sur 24, un groupe d’information et d’organisation des concertations, un groupe attaché à l’organisation de le distribution de l’eau.
Il manque sur place du personnel de santé. Il n’y a en effet pas de jeunes sahraouis médecins à El Aaiun.
Les démonstrations et provocations des forces marocaines, les camions de militaires, les barrières qui cernent les camps, hélicoptères, avions, engins de démolition en tout genre les violences démentent les propos du ministre marocains de l’information. Celui-ci a déclaré à propos des campements qu’ils étaient l’expression de revendications socio-économiques normales, et ajouté : « nous appuyons les revendications légitimes ». http://www.map.ma/fr/sections/accueil/m._naciri___le_dress/view
Après une rencontre du comité d’organisation des campements avec les autorités marocaines, il ressort que les revendications des sahraouis qui ont ainsi choisi de s’exiler sur leur propre terre en dehors de leur ville occupée ne sont pas, ou plus, d’ordre socio-économiques. À l’exigence des autorités d’un recensement exact des campements et de l’identification précise des participants pouvant prétendre à un emploi ou autre avantage, les sahraouis exilés ont déclaré qu’ils revendiquaient l’application du droit international à l’autodétermination de leur peuple sur sa terre et ses ressources naturelles, et pas autre chose. Il serait bon en effet que le Maroc respecte ses engagements devant la communauté internationale et appuie les revendications sahraouies par la mise en place du referendum d’autodétermination comportant les choix rattachement ou indépendance.
La stratégie marocaine habituelle consistant à casser les mouvements de revendication par des promesses semble avoir fait long feu. D’autant qu’à bien les examiner, ces promesses d’emploi ou autres jamais tenues, coûtaient cher à la population sahraouie qui devaient fournir à chaque fois les photocopies de ses diplômes et identité dûment légalisées (contre paiement auprès des autorités marocaines…).
APSO, 23 octobre 2010.
Campements de l’indépendance sahraouie, barricades marocaines
Les campements de familles sahraouies, partis notamment de El Aaiun occupée pour s’installer dans le désert à un vingtaine de kilomètres à l’Est continuent de grossir. http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/campements-sahraouis-de-lindependance.html
Le 16 octobre, un comuniqué du ministère sahraoui de l’information évaluaient à plusieurs milliers de personnes le nombre des exilés, et rappellaient au Maroc ses obligations en matière du droit humanitaire international, relatif à la protection des populations civiles en temps de guerre.
Il lançait un appel à la Communauté internationale, notamment au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour mettre en application, sans délai, la quatrième Convention de Genève de 1949.
Actuellement, les marocains dressent un cordon des barrieres métalliques utilisées pour les barrages routiers pour cerner le campement et empécher la circulation. http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/le-16-octobre-2010.html
C’est la nuit que les véhicules des services de santé, les camion citernes, ou les voitures sahraouies apportant le ravitaillement peuvent passer.
http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/leau-campements-de-lindependance-sahara.html
S’il est difficile depuis la terre de faire un comptage précis du nombre de tente, et d’en évaluer ainsi les personnes exilées, les nombreux moyens aériens déployés par les autorités coloniales marocaines leur permettent d’avoir une estimation précise, dont ils ne font pourtant aucune publicité.
Les « campements de l’indépendance », de la résistance, phénomène nouveau dans la protestation pacifique sahraouie et très important dans son ampleur ne trouve pas d’écho dans la presse européenne.
Faudra-t’il à l’horreur du parcage, des barrières et des intimidations ajouter du tragique pour qu’enfin l’impunité marocaine cède, que le vernis craque et que l’information circule ?
Que soient dénoncées les méthodes barbares du colonisateur à l’heure où la communauté international dit attendre sa bonne foi dans les négociations de paix ?
APSO, 18 octobre 2010