DECLARATION
Nous, Algériennes et Algériens, survivants, famille ou amis de victimes des violences et violations commises par les intégristes en Algérie, informés de la position prise publiquement par une femme, cadre supérieure d’une organisation internationale de droits humains, dans un effort désespéré pour remettre en question la relation que son organisation entretient avec un ancien détenu de Guantanamo, soutien déclaré du projet de société des Talibans et soupçonné de collusion avec Al Qaida. Cette relation dépasse largement la défense des droits humains fondamentaux de Moazzam Begg que Gita Sahgal trouve légitime.
Remercient et rendent hommage à cette femme pour son attachement à l’idéal et à la mission des organisations de droits humains et pour avoir osé dénoncer la confusion idéologique entre le fait de défendre les droits humains fondamentaux des intégristes et celui de leur conférer la légitimité et le statut de défenseur des droits humains, et de leur offrir une plateforme politique.
Nous témoignons
du fait que, durant deux décennies au minimum, nous avons de façon répétée attiré l’attention des principales organisations internationales de droits humains sur cette question brulante, avons mis en question leur politique et avons eu avec elles des confrontations à ce sujet – en vain,
que les violations de droits humains commises contre la population civile par les groupes intégristes armés dans notre pays étaient massivement sous estimées dans leurs rapports ( et ce en dépit de la documentation et des témoignages qui leur étaient adressées), que les victimes des intégristes étaient laissées pratiquement sans défense, cependant que les violations de droits humains commises par l’Etat contre les intégristes étaient soulignées et leur défense entreprise,
que nous avons , de façon répétée, dénoncé cette hiérarchie faite entre victimes de violations de droits humains - en vain.
Et que des sanctions ont été prises (du blâme à l’expulsion pure et simple de l’organisation), en plusieurs occasions, envers des membres d’organisations de droits humains qui tentaient de soulever ces problèmes de façon interne à l’organisation.
Nous espérons que l’action courageuse et désintéressée de cette cadre supérieure sera l’occasion pour toutes les organisations de droits humains d’une révision de leur politique envers les intégristes qui, en tant qu’auteurs de violations, ne peuvent être considérés comme défenseurs de droits humains, ainsi qu’envers les victimes des intégristes qui ne devraient pas être considérées comme une catégorie inférieure de victimes.
Premiers signataires
Marieme Helie Lucas, fondatrice du réseau international de solidarité WLUML ‘Women Living Under Muslim Laws/Femmes Sous Lois Musulmanes’, coordinatrice de ‘Secularism Is A Women’s Issue’
Lalia Ducos, présidente de WICUR/IFCDU ‘Initiative de Femmes pour la Citoyenneté et les Droits Universels
Zazi Sadou co-fondatrice du RAFD (Rassemblement Algérien des Femmes Démocrates)
Malika Zouba, journaliste
Samia Allalou, journaliste
Soad BABA AISSA, militante féministe
Jean paul salim Ducos, militant associatif
Said Nemsi : Journaliste
Soheib Bencheikh, chercheur en sciences religieuses
Asma Guenifi Tougne , présidente de l’AFEMCI (Association Femmes Euro- Méditerranéennes Contre les Intégrismes), sœur de Hicham Guenifi assassiné par le GIA en 1994
Louisa Ait Hamou, universitaire, militante des droits des femmes
Mohammed Sifaoui, journaliste
Cherifa Kheddar, présidente de l’association « Djazairouna » des victimes du terrorisme
autres signataires :
Gabrielle Negza Djamal Benmerad, Journaliste, écrivain, Belgique / Barricades Gilbert Corniglion Rina Sherman / Le huitième mort de Tibhirine Lies Hamm maryline Jean-Pierre Lledo Pascale