Communiqué UNIRS - Union Nationale Interprofessionnelle des Retraités Solidaires
N.Sarkozy : « … ça va être très dur, …
particulièrement pour les pauvres, les vieux et les malades. … »
Le Président de la République, au cours d’une charmante soirée télévisée, identique sur trois chaînes, vient de nous annoncer qu’il a été amené à remplacer le gouvernement Fillon par le gouvernement Fillon pour continuer de faire la même politique qu’avant. Après avoir exprimé ses multiples satisfactions, en matière de suppressions d’emplois dans les services publics, de maintien d’un chômage de masse malgré ses efforts, de réforme des retraites pour sauver le système, il nous a annoncé que, dans la même veine, il allait maintenant réformer le régime de la dépendance des personnes âgées, tout en continuant, année après année, de modifier l’assurance-maladie.
L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraités Solidaires (UNIRS) a tenu un Conseil d’administration exceptionnel, les 17 et 18 novembre, au lendemain du vote de la réforme gouvernementale sur les retraites et de l’annonce réitérée d’une réforme du système actuel de l’aide à l’autonomie des personnes âgées dépendantes.
L’UNIRS met en garde les personnes aujourd’hui directement concernées, leurs familles, et, au-delà, toutes les personnes réellement soucieuses d’un développement des solidarités dans notre pays. La publication par l’Assemblée nationale, en juin 2010, d’un rapport piloté par la majorité UMP, celle qui vient de voter les reculs sociaux que l’on sait sur les retraites, annonce très clairement les orientations de la prochaine réforme.
Les besoins dans ce domaine sont en augmentation, du fait que les personnes âgées sont plus nombreuses et vivent plus longtemps, et que, faute de progrès sensibles face à certaines maladies dégénératives (Alzheimer, Parkinson), le nombre de personnes très âgées et dépendantes est en augmentation et cette tendance va se poursuivre dans les prochaines années. Malgré cette réalité, le rapport de Mme Valérie Rosso-Debord annonce, en cadrage global, qu’il n’est pas question d’accroître les moyens financiers affectés aux prises en charge. C’est le choix idéologique de ne pas augmenter les impôts et les cotisations pour le social ; c’est l’acceptation de finances publiques exsangues, en conséquence de politiques de baisse des impôts des sociétés et des plus riches, de fraude fiscale de grande ampleur acceptée aussi des plus riches, d’exonérations de cotisations sociales pour les employeurs sans contreparties.
La proposition Rosso-Debord vise à casser ce qui existe actuellement avec l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), à la charge essentielle des budgets des départements. En contrepartie, les personnes de plus de 50 ans seraient obligées de cotiser … à une compagnie d’assurance privée pour se couvrir plus ou moins contre le risque dépendance.
Ce serait l’application des choix idéologiques libéraux de casse de tout ce qui relève actuellement de la solidarité nationale et du service public, pour offrir ces secteurs et ces marchés à la finance, … qui sont aussi, parfois, des membres de la famille ou des amis proches. D’ores et déjà, le cours des actions des grandes compagnies d’assurance va augmenter.
L’UNIRS appelle notamment à participer aux manifestations du jeudi 25 novembre, pour refuser toute privatisation du « risque dépendance », et pour exiger la mise en place d’une cinquième branche de la Sécurité sociale qui serait financée par une contribution progressive assise sur tous les revenus et tous les patrimoines, et qui ouvrirait un droit universel à prise en charge.
19 novembre 2010