Nicolas Sarkozy et son homologue indien ont annoncé un accord
garantissant au constructeur français Areva la vente de deux réacteurs
EPR. Cette annonce est intervenue le jour anniversaire de la catastrophe
industrielle de Bhopal [1].
Situé près de la ville de Jaitapur dans l’Etat du Maharashtra, ces deux
réacteurs EPR seraient construits dans une zone hautement sismique
– classée 4 sur une échelle de 5- [2], ce qui accroît le risque d’une
nouvelle catastrophe industrielle majeure dans ce pays. Les chantiers
des deux EPR actuellement en construction, en France et en Finlande,
souffrent de retards et de surcoûts importants. Ainsi l’EPR de
Flamanville (Manche) dépasse déjà le budget initial d’au moins 1,7
milliards d’euros. Le gouvernement indien se fourvoie à son tour sur le
chemin du nucléaire, investissant dans une source d’énergie très
onéreuse et surtout dangereuse, alors que les énergies propres, telles
que l’éolien et le photovoltaïque, sont d’ores et déjà disponibles. À
investissement égal, les économies d’énergie et les énergies
renouvelables créent 15 fois plus d’emplois que le nucléaire [3].
Effet d’annonce autour du sommet de Cancun
Ce n’est pas le fruit du hasard si cette annonce est faite alors que se
tiennent, à Cancun, les négociations des Nations Unies sur le changement
climatique. Afin d’obtenir toujours plus de fonds pour vendre des
réacteurs dans les pays en voie de développement, l’industrie nucléaire
cherche à nous persuader que le nucléaire serait la solution au problème
du changement climatique. N’en déplaise aux effets d’annonce infructueux
d’Areva, le recours au nucléaire ne résout pas le problème des émissions
de CO2. L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont
jusqu’à 11 fois plus performantes que le nucléaire pour réduire les gaz
à effet de serre [4].
La population locale fortement opposée au projet
Dans la région concernée par le projet de centrale nucléaire, en
novembre dernier, plus de 3000 Indiens se sont fait volontairement
arrêter par la police, lors d’une manifestation non-violente [5]. La
construction des deux EPR menace l’économie locale, qui repose sur la
pêche, mais aussi la santé et la sécurité des populations. Le 29
novembre dernier, le gouvernement indien a refusé les visas permettant
à des scientifiques nucléaires de l’IPFM (Panel International sur les
Matières Fissiles) de se réunir pour discuter du programme nucléaire de
l’Inde [6], pays qui, rappelons-le, n’a pas signé le Traité de Non
Prolifération nucléaire.
En s’imposant au mépris de la volonté des populations, le nucléaire
montre une fois de plus qu’il n’est pas compatible avec la démocratie..
Que ce soit en France ou en Inde, l’EPR ne verrait pas le jour si les
populations étaient consultées et écoutées [7]. Le Réseau "Sortir du
nucléaire" condamne ces transactions franco-indiennes faites au
détriment des hommes et de l’environnement, et appelle les populations à
continuer de résister à ces projets destructeurs.
Réseau « Sortir du nucléaire », fédération de 873 associations agréée pour
la protection de l’environnement
http://www.sortirdunucleaire.org/
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