Le remaniement ministériel a supprimé le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale pour le réintégrer dans le ministère de l’Intérieur, dirigé par Brice Hortefeux. Mais cela ne signifie pas l’arrêt de la politique « de la honte », bien au contraire. Alors que le gouvernement a été fortement affaibli par la bataille des retraites, que la crise économique s’amplifie en Europe avec la quasi-faillite de l’Irlande, après celle de la Grèce et précédant probablement celle du Portugal ou l’Espagne, rien de tel que de relancer une nouvelle campagne raciste.
« L’immigration illégale doit baisser et elle baissera », a annoncé Hortefeux. Il ressort sa feuille de route qui se résume à « expulser plus » car, malgré les multiples rafles de Roms ou de sans-papiers, il y a une baisse de 6 % des expulsions… Il réaffirme son racisme en déclarant que la France « a le droit de choisir qui elle veut et qui elle peut accueillir sur son territoire ». Il annonce l’amplification de sa politique anti-immigration totalement injuste et absurde. De nouvelles mesures restreignant la délivrance des visas vont être mises en œuvre. Les accords avec les dictatures du Maghreb et d’Afrique subsaharienne – concernant déjà quinze pays – pour organiser sur place la chasse aux clandestins vont encore être élargis.
Il prépare un nouveau sommet au niveau européen, avec l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie, pour coordonner cette politique répressive et « mieux contrôler les frontières extérieures », alors que des milliers d’immigrés meurent chaque année en tentant de pénétrer en Europe, fuyant la misère, la violence ou la guerre dans leur pays.
La droite est décidée à faire des questions de l’immigration et de l’insécurité un thème majeur de la campagne présidentielle, craignant de se voir concurrencer par le FN. La surenchère va donc se poursuivre, stigmatisant et discriminant de plus en plus violemment les immigrés et les populations d’origine immigrée. Le député UMP de Belfort demande ainsi la déchéance nationale pour toute condamnation à plus de trois mois de prison ferme. Il ne faut donc pas s’étonner des déclarations ignobles de Marine Le Pen comparant les prières des musulmans dans la rue à une « occupation » nazie car le discours islamophobe et les déchaînements racistes du Front national sont facilités par le racisme « décomplexé » de la droite.
Dans un contexte de crise globale du capitalisme, cette offensive raciste est une stratégie qui dépasse les simples calculs électoraux. Elle vise à « diviser ceux qui devraient être unis », en opposant travailleurs français et immigrés, pour « unir ceux qui devraient être divisés », en renforçant le mythe des intérêts communs entre travailleurs et patrons français. Il s’agit d’exalter des sentiments d’identité nationale, de racisme, d’islamophobie afin de constituer un bloc national. La guerre économique des grandes puissances impérialistes peut très bien prendre une forme plus directement militaire dans les années à venir et elle devra se mener évidemment au nom de la « civilisation et du progrès » !
Il est possible de combattre ces divisions. La campagne raciste et sécuritaire du gouvernement au mois d’août a fait flop dès que les grèves se sont développées. Le mouvement des retraites a montré concrètement les vrais intérêts communs : manifester ensemble contre la réforme, quelle que soit notre couleur de peau, notre nationalité ou notre religion. Le FN était inaudible car il s’opposait aux grèves soutenues par 71 % de la population, dont une partie des électeurs FN.
Mais le risque qu’une partie des travailleurs tombent dans le piège de la division de classe n’a pas pour autant disparu, d’autant que les conditions de vie de la grande majorité continuent de se dégrader. Il faut donc s’opposer à toutes ces mesures racistes, poursuivre le combat pour la régularisation de tous les sans-papiers. Il ne faut rien lâcher sur le terrain du racisme. Le 14 janvier, nous devrons être le plus nombreux possible à Tours pour manifester contre le congrès du FN, qui doit introniser Marine Le Pen. Refusons la banalisation du racisme, la peur qu’on voudrait instiller en faisant de tout « étranger » une menace. Au contraire, réaffirmons un internationalisme et un antiracisme « décomplexé » avec le célèbre mot d’ordre plus que jamais d’actualité : « prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »
Antoine Boulangé
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 82 (16/12/10).
MARINE LE PEN SOUFFLE SUR LES BRAISES DU RACISME
COMMUNIQUÉ DU NPA
Au fil de ses invitations médiatiques, Marine Le Pen, en compétition avec B. Gollnisch pour la présidence du Front national, confirme que les provocations racistes et xénophobes font toujours partie des références politiques du Front national, tout le reste n’étant que poudre aux yeux.
La comparaison de musulmans, contraints de prier dans la rue faute de place dans les mosquées, avec l’occupation des nazis pendant la second guerre mondiale est totalement insupportable.
Mardi 13 décembre, elle a donc utilisé son temps d’antenne sur Europe 1 pour continuer à distiller le poison du racisme et les mensonges les plus grossiers.
Avec le débat sur l’identié nationale, E. Besson a ouvert une brèche dans laquelle s’est engouffré le Front national. La proposition de J.F.Coppé de réouvrir ce débat est proprement irresponsable.
Avec beaucoup de démagogie et en favorisant des réactions viscérales, le Front national tente d’attirer les victimes de la crise éconmique en désignant comme responsables les étrangers, les musulmans. Vieille tactique du bouc émissaire qui a pour fonction de dédouaner de leurs responsabilités le MEDEF, le système bancaire et financier.
Raciste et xénophobe, du côté des puissances d’argent et de l’exploitation capitaliste, le Front national doit être combattu sans relâche dans l’unité.
Le 14 décemnre 2010.
LE SALE PARFUM DU RACISME
COMMUNIQUÉ DU NPA
Les propos tenus par Jean-Paul Guerlain, sur le plateau du 13h, à France 2, vendredi 15 octobre sont insupportables et d’une bêtise affligeante car ce monsieur pensait peut-être faire de l’humour.
Ils témoignent d’une ignorance crasse sur le sort réservé aux noirs déportés aux Amériques pour travailler dans les plantations ou soumis au travail forcé en Afrique par les colonisateurs.
C’est par millions qu’il faut comptabiliser les morts du fait de l’escalavage et de la traite.
Les excuses, de portée fort limitée, présentées ensuite par J.P. Guerlain ne changent rien au vieux fond de racisme qui stagne dans certaines couches de la société, y compris au sein du gouvernement puisque B. Hortefeux a été condamné pour racisme en première instance. Ce racisme est alimenté, d’ailleurs, par la politique du gouvernement Fillon, qu’il s’agisse du débat sur l’identité nationale ou de la chasse aux roms, aux sans-papiers.
Pour le NPA, la mobilisation contre le racisme, la xénophobie d’état, est inséparable de la lutte contre les réformes libérales et pour la transformation révolutionnaire de la société.
Le 21 octobre 2010.
LES « NÈGRES » DE GUERLAIN
« Pour une fois je ne suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont tellement travaillé, mais enfin… », parlant de la création du parfum Samsara, c’est ainsi que le parfumeur Jean-Paul Guerlain, s’est exprimé en direct, le 15 Octobre 2010, lors du journal télévisé de 13 heures de France 2, devant une Elise Lucet, gloussant de complaisance. L’homme se serait excusé, par mail, de la portée de ses propos. Comme si cela suffisait. Comme si les Nègres devaient se contenter qu’on efface juste le crachat qu’on leur balance perpétuellement au visage sans qu’ils ne bronchent. Cette parole, profonde pensée, loin d’être un dérapage est une offense aux Nègres, en niant l’horreur de la traite négrière et de l’esclavage dont ils furent victimes par millions pendant quatre siècles.
Et pourtant, en 2002, la société Guerlain, a été condamné par l’Inspection du Travail de Mayotte pour emploi illégal de travailleurs comoriens. Le fin « Nez », déclarait sur RFO, un brin fataliste : « On sait très bien qu’ici la main d’œuvre clandestine est un mal endémique »… Voir nécessaire pour le parfumeur. D’ailleurs l’industrie de la parfumerie de luxe, du cosmétique, est souvent épinglée pour exploitation de travailleurs dans des conditions particulièrement inhumaines. Par exemple, sous l’étiquette du Bio, se cache très souvent une réalité nauséabonde et pas très équitable, sauf bien sur, pour les commanditaires dont beaucoup de marques françaises communiquant sur l’ « éthique ». Quand au respect des travailleurs …. C’est une autre histoire.
Au moment même ou le pouvoir colonial français exerce une répression syndicale en Guadeloupe, fait interdire l’expression du Kréyol au sein des tribunaux, le silence assourdissant des Elus après de tels propos démontre bien que le Nègre on s’en fout car qu’il n’existe pas politiquement ou tout juste pour servir la soupe. Mis à part Audrey Pulvar, qui avait déjà exprimé sa pensée, lors du « remaniement » de France Télévision, aucune réaction de nos intellectuels et élus nègres des dernières colonies qui pourtant sont les premiers à verser des larmes à chaque fois qu’on s’en prend de la sorte à une autre communauté. Ce larbinisme les conduisant même jusqu’à nous expliquer que « travailler comme un nègre » ce n’est qu’une expression courante dans la langue française et qu’il ne faut pas y prêter d’autres intentions tout en oubliant la seconde partie de la phrase qui relève de la négation de crime commis contre l’humanité qu’est l’esclavage. On peut aussi nous dire que c’est l’expression d’un seul individu. Et c’est justement là le problème ! Prononcée sur une chaine publique, coutumière du fait, elle révèle, finalement que le colonialisme, le racialisme ce n’est pas fini, mais ca continue sous d’autres formes.
Mais le silence des politiques de gauche, ne parlons pas de la droite, est logique. LVMH étant l’employeur de certains cadres du PS, on comprend aisément que ceux-ci préfèrent se taire et aller pleurer sur la tombe de Georges Frêche, sous peine de pointer à pôle emploi. Leur complicité en la matière il y a déjà longtemps qu’elle n’est plus à démontrer. Ils ont beau nous chanter les louanges de leur humanisme, il n’empeche que sous le même poil se cache la même bête.
Soyons sur qu’en 2012, la bande à Aubry saura nous solliciter, comme l’avait fait Madame Royal en son temps. Elle aussi, trouvera les mots, afin que nous lui offrions l’Elysée.
Et alors, il ne tiendra qu’aux Nègres de rappeler à ses messieurs-dames nostalgiques du bon vieux temps, que le bal (Nègre) c’est terminé. A bon entendeur, salut ….
LES ROMS EXPULSÉS DE PANTIN
COMMUNIQUÉ DU NPA
Malgré les dénégations de B. Hortefeux, ministre de l’intérieur, les Roms sont toujours dans la ligne de mire du gouvernement.
Mardi 5 octobre, leur campement installé rue Renis Papin, à Pantin, a été évacué par les forces de police du préfet Lambert, suite à une décision d’expulsion demandée par Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire du terrain.
Ce campement avait été équipé par la municipalité de Pantin en sanitaires, points d’eau et WC. Cela avait d’ailleurs été la seule intervention concrète de la mairie socialiste pour les aider.
Après le passage des pelleteuses dont les mâchoires ont tout broyé, le terrain, jonché d’affaires personnelles que les Roms n’ont pas eu le temps de rassembler et d’emporter, offre un spectacle de désolation.
Aujourd’hui, sous le coup d’une menace d’expulsion, les familles errent à la recherche d’un autre abri, les enfants scolarisés ne le sont plus.
Le NPA est scandalisé par cette nouvelle expulsion qui illustre une fois de plus les discriminations, le racisme d’état qui frappe des citoyens européens rejetés de partout.
Pour le droit au séjour dans de bonnes conditions, le droit au travail, à la scolarisation pour les enfants, il faut regrouper les forces et les bonnes volontés des partis de gauche et des associations attachés à l’égalité des droits partout en Europe.
Le 6 octobre 2010.