Dans quel contexte s’est déroulée l’occupation de la Maison de l’étranger (MDE) et dans quel but ?
Florimond Guimard - Elle a commencé le soir du 31 mars, date de la fin de la trêve hivernale sur Marseille. Depuis plus de quatre mois, des collectifs de parents d’élèves et d’enseignants d’une dizaine d’établissements se mobilisent pour que des familles expulsées de leur logement en centre-ville soient relogées dignement. Avec le RESF 13, ces collectifs ont refusé, pour ces élèves - les camarades de leurs enfants -, le tri imposé par la préfecture entre les familles qui disposaient de titres de séjour et celles sans papiers qui devaient se retrouver à la rue le 31 mars. Ces personnes, avec le Collectif des sans-papiers 13 et le RESF 13 ont donc ouvert la Maison de l’étranger pour héberger ces familles.
Quelle est la situation actuelle du mouvement ?
F. Guimard - Clairement, cette occupation n’est pas un squat. La très grande majorité des familles du Collectif des sans-papiers 13 qui occupent ce lieu n’a pas plus de problèmes de logement que quiconque. Il s’agit de faire pression sur la préfecture afin qu’elle procède à des régularisations administratives en nombre conséquent.
Les soutiens sont nombreux et actifs, chacun avec ses compétences (RESF, FSU, CGT, SUD, CNT, FCPE, Survie, Mrap, DAL, PCF, LCR, Verts, Alternatifs). Ils occupent la MDE avec les familles à tour de rôle. Les étudiants de la fac Saint-Charles sont également solidaires. 2 000 euros de dons ont déjà été récoltés
Quels sont les alternatives proposées et l’avenir du mouvement ?
F. Guimard - Il faut que la préfecture engage le dialogue qu’elle a fermé depuis des mois avec les associations d’aide aux sans-papiers. Cette occupation vise aussi à dénoncer la situation du logement à Marseille. Ce lieu symbolique pourrait être réhabilité en Cada1, par exemple, où les places manquent cruellement. Aujourd’hui, les sans-papiers sortent de l’ombre. Face à ce gouvernement et à ses lois liberticides, ne les laissons pas isolés.
Note
1. Centre d’accueil pour demandeur d’asile.