La Révolution du peuple et de la jeunesse de Tunisie a accompli de
grandes réalisations, grâce aux sacrifices des Tunisiens dont un bon
nombre sont morts ou ont été blessés à travers tout le pays.
Cette Révolution a eu comme résultat, dans sa première phase, la fuite de
Ben Ali et de plusieurs « seigneurs de la guerre » de son entourage ;
c’est cette mafia qui , en plus de la tyrannie et de l’oppression
qu’elle a exercées sur les gens, a mis la main sur 30 à 40% de la
richesse nationale et placé environ 40 milliards de dollars hors des
frontières.
Alors que ceux-là ont pris la fuite, des centaines de leurs partisans
sont encore là et forment le système de dictature et de corruption qui
demeure enraciné dans les secteurs de la politique, de la police, de
l’administration, de la justice, ainsi que des affaires économiques,
sociales, culturelles et sportives ; ces personnes agissent librement et
de façon impudente et organisent la contre-révolution en coordination
avec les « seigneurs de la guerre » ; ils utilisent divers moyens et
mobilisent les bandes et les milices pour créer des tensions et des
conflits, propager des rumeurs et lancer des campagnes de presse afin de
conserver leurs positions et leurs intérêts de classe, dans l’espoir de
revenir en force ultérieurement.
Dans le contexte de ce combat entre la Révolution et la
contre-révolution, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique
affirme :
1) son soutien aux luttes et aux revendications ouvrières, populaires et
de la jeunesse pour écarter les responsables corrompus et répressifs et
les poursuivre ; ainsi qu’aux revendications concernant l’emploi, la
titularisation, l’augmentation des salaires, et les conditions de
travail sur la base de la dignité ; ce sont des revendications légitimes
et réalisables à condition de prendre des mesures urgentes pour
récupérer les capitaux et les biens spoliés. Le Parti appuie le rôle
joué par l’UGTT ( centrale syndicale) dans l’encadrement du combat
syndical.
2) Son soutien aux comités populaires qui se sont constitués au cours du
mouvement révolutionnaire dans de nombreuses localités ; et son appui
pour que ces comités puissent agir au service des citoyens et de
l’intérêt public, et prendre les initiatives pour protéger les biens
publics et assurer la sécurité.
3) Son refus de « la conférence internationale sur la réforme politique
et économique » annoncée par Mohamed Ghanouchi, à la suite d’un
entretien téléphonique qu’il a eu avec la chancelière allemande Angela
Merkel , connue pour sa grande allégeance à l’égard de l’entité sioniste
et des nouveaux conservateurs dirigés par George Bush ; M. Ghannouchi
doit comprendre tout d’abord que de larges secteurs de la population
réclament son départ ; et que de toute façon, « le gouvernement
provisoire » qu’il préside n’est pas habilité à prendre des décisions
qui engagent l’avenir du pays à l’endroit de forces hégémoniques.
4) Son refus de tout accord avec l’Union Européenne qui viserait, comme
le préconisait Ben Ali avant sa fuite, à la libéralisation des échanges
agricoles et des services ; un tel accord causerait de graves préjudices
à l’économie nationale et renforcerait sa dépendance.
5) Son soutien à toutes les initiatives sérieuses pour élire une
assemblée constituante et constituer un gouvernement provisoire qui
prenne en considération les revendications du peuple et de la jeunesse
de Tunisie et leur aspiration à la dignité et à la souveraineté
nationale.
Tunis , le 11 février 2011
Parti du Travail Patriotique et Démocratique