Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce un acte d’intimidation inacceptable sur un sous-traitant du nucléaire.
Jeudi 7 avril 2011, Daniel Luengo, un travailleur sous-traitant de l’industrie nucléaire opérant sur la centrale de St Laurent des Eaux (41), a été victime d’un acte de vandalisme sur son véhicule garé sur le parking de la centrale. Il s’est ainsi trouvé dans l’incapacité de rentrer à son domicile, où se trouvent des médicaments dont la prise, en lien avec son activité professionnelle, lui est indispensable. La direction EDF de la centrale ne lui a apporté aucune aide, se contentant de lui conseiller de porter plainte auprès de la police et de régler cela avec son employeur, la société Comiservice. « J’appelle vraiment cela de la non-assistance à personne en danger », s’insurge Daniel Luengo, qui a récemment été victime d’une embolie pulmonaire.
Un acte de vandalisme ordinaire ?
Sur un parking à l’accès restreint et sous haute surveillance vidéo, il est très fortement permis d’en douter. En effet, cette personne n’est pas un salarié comme les autres. Il fait partie des sous-traitants qui, depuis quelques années, brisent le silence pour dénoncer les conditions de travail déplorables des sous-traitants du nucléaire, contraints d’effectuer des opérations de maintenance aussi cruciales que dangereuses en un temps toujours plus réduit, et sous une pression toujours plus forte.
Il fait partie de ces 20 000 prestataires en France sur lesquels se reporte désormais la responsabilité des dysfonctionnements, EDF se déchargeant sur eux par le jeu de la sous-traitance.
Ces travailleurs reçoivent d’importantes doses de radiations - avec un seuil 20 fois supérieur à celui du grand public -, ne bénéficient pas du suivi médical spécifique aux salariés d’EDF et ne sont donc pas comptabilisés dans les études épidémiologiques sur les conséquences de l’exposition aux radiations.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » exprime sa colère devant cette tentative d’intimidation et apporte son soutien sincère à tous ceux qui, comme ce travailleur, subissent la double pression d’un métier à risque et d’une hiérarchie qui refuse que les problèmes de santé et de sûreté soient connus. D’ici à ce que l’ensemble du parc nucléaire français soit fermé - ce que nous appelons fermement de nos voeux - ces travailleurs sont les garants de notre sûreté. Leurs conditions de travail sont tout autant inadmissibles que les pressions qu’ils subissent pour les faire taire. Il est de notre devoir de les dénoncer.