L’affaire s’est déroulée dans un context très chargé de luttes sociales. Nous sommes au printemps 1886. Chicago est en plein essor après l’incendie de 1871. Une poignee des capitalistes ont réalisé des fortunes énormes en construisant de luxueux hôtels particuliers près du lac Michigan. Leur fortune est réalisée grâce aux milliers des travailleurs, surtout immigrés, qui travallaint des longues heures pour des salaires de misères dans les usines et les dépots. Ils vivent dans des petites maisons avec peu de confort. Des gros industriels à Chicago comme Robert McCormick, tsar d’une grande entrepirse de machine outils agricoles, profitent d’une crise économique pour lancer une campagne pour réduire les salaires. Les syndicats et des groupes militants inspirés par les idées de Karl Marx et Mikhael Bakounine sont a l’avante garde des mouvements de grève lancés en riposte à l’offensive patronale. En même temps, la campagne pour la journée de huit heures lancé au niveau international et qui avait fait du premier mai son point de départ, est en plein essor.
Depuis la fin des années 1860, Chicago avait connu un mouvement ouvrier militant. Plusieurs tentatives d’organiser des partis ouvriers ont connu un certain success électoral, mais chaque fois, ces victoires ont été volées par des combines des classes possédentes. Egalement, la journée de huit heures, votée au niveau de l’Etat d’Illinois en 1868, n’a jamais été appliquée.
Auguste Spies et Albert Parsons
Ce sont des militants révolutionnnaires, souvent des immigrés allemands qui ont dirigé le movement ouvrier.August Spies, immigré allemande, est un brillant journaliste et militant ouvrier. Il est éditeur du journal local l’Arbeiter Zeitung.
Albert Parsons a participé à la guerre civile, côté sudiste. Mais après la guerre, il se range aux côtés des Noirs et se bat pour leurs droits politiques et sociaux. Chassé de son Texas natal avec sa femme Lucy, une femme de couleur, par le Klu Klux Klan, Parsons devient un dirigeant du movement ouvrier radical à Chicago. Lucy est dirigeante du mouvement ouvrier feminin.
Violence patronale, violence juridique
Le 2 mai, 1886 Spies prend la parole à la porte de l’usine McCormick. Les gardes tirent sur les grévsites, tuant quatre d’entre eux. L’Arbeiter Zeitung lance un appel pour une manifestation contre le massacre pour le lendemain à 19:30 au marché des foins, le Haymarket. La manifestation était presque finie quand une colonne de policiers descend sur la place. Une bombe est lancée vers la police, et elle tue sept policiers. La police riposte avec des interpellations des orateurs du meeting. Spies, Parsons, et six autres sont inculpés pour conspiration. Cependant, le juge –un home particulièrement réactionnaire –- et le jury, compose par d’employés des grands industriels, les condamne pour meurtre. C’est une farce juridique gigantesque. Spies et Parsons sont parmi les quatre pendus (un se suicide la veille de l’exécution) : des martyrs de la cause du prolétariat.
L’affaire de Haymarket nous rappelle que les acquis sociaux comme la journée de huit heures sont souvent gagnés au prix de sang.
Keith Mann