Communiqué de Flavia D’Angeli et Emiliano Viti, secretaires généraux de Sinistra Critica
C’est un tournant historique. Le temps de Berlusconi prend fin et est relégué aux archives par le vote populaire. Avec lui, champion du libéralisme, c’est la politique de privatisation et de suprématie des marchés qui est vaincue. Aujourd’hui, le résultat du référendum prouve réellement que « nos vies valent plus que leurs profits ». C’est un changement d’époque. L’ère berlusconienne est battue par la participation démocratique et, élément symbolique, par le réferendum qui représente, plus que toute autre institution, la démocratie directe. C’est pour cette raison qu’il est important de souligner le rôle de ce qui était jusque maintenant le chaînon manquant ; les comités pour l’eau publique, qui ont joué un rôle décisif et même historique par certains aspects. Ils ont travaillé discrètement ; ils ont recueilli un nombre de voix jamais vu dans une consultation populaire ; ils ont réalisé une campagne uniquement et toujours axée sur le fond du sujet, l’eau comme bien public. Ils ont été pris en otage par le Parti Démocratique (qui ferait mieux d’écouter le message qui lui a été clairement envoyé par les régions « rouges » où l’eau a déjà été privatisée). Ils n’ont jamais été invités à aucune émission télévisée. La victoire d’aujourd’hui est leur victoire.
Pour les mouvements qui se battent contre l’abus de pouvoir comme les « No Tav », c’est une grande journée. Toutes les hypothèses qui tendent à une union entre les différents mouvements de résistances (contre les décharges et les incinérateurs, contre les tarifs locaux, contre les grandes vitesses, etc.) sont les bienvenue, et Sinistra Critica travaillera de manière active vers cette possibilité.
Les partis traditionnels devraient observer et prendre de la graine de cette victoire. C’est la société en mouvement qui a gagné, le travail à la base, passionné et radical, la capacité de ramasser un fil et d’en coudre une stratégie. Nous avons la confirmation que la radicalité du contenu peut gagner. Ce n’est pas que la défaite de Berlusconi aujourd’hui, c’est celle d’Emma Marcegaglia et de toute cette industrie qui rêvait de faire des affaires en or avec le nucléaire et l’eau vendue aux privés (et qui n’attend plus pour se jeter sur les énergies renouvelables).
Une gauche réellement radicale, anticapitaliste et écologiste est possible et son destin n’est pas lié à celui des Partis Démocratiques et de centre-gauche. Notre projet de fond retrouve aujourd’hui un nouveau et grand souffle.
Sinistra Critica, organisation de gauche anticapitaliste.