PROJET D’AÉROPORT À NOTRE-DAME-DES-LANDES, À QUI PROFITE LE CRIME ?
Résistance au projet de nouvel aéroport !
Un nouvel aéroport à Nantes ne profiterait pas à la population locale. Ce ne serait pas une source d’emplois durables et ce serait un facteur de déséquilibre des territoires, en Loire-Atlantique et dans le Grand Ouest.
Le financement public de ce projet s’élèverait à 246 millions d’euros au minimum (avance qui ne sera jamais remboursée, étant donné les termes du contrat). Ce coût est manifestement sous-évalué : le projet d’agrandissement de Stansted (près de Londres), pour une seule piste, était évalué à 2, 9 milliards d’euros.
Déjà, les collectivités locales sont en train d’augmenter leur participation (le Conseil général de Loire-Atlantique a voté dernièrement une participation de 25M €, au lieu de 23, 1M €, et le Conseil régional de Bretagne projette d’augmenter sa participation de 4, 5M € !). S’y ajouterait le financement des liaisons routières et ferroviaires, véritables gouffres pour les deniers publics. Cet argent public pourrait servir à financer des équipements qui profiteraient réellement à toute la population, y compris aux 30% des personnes qui ne partent pas en vacances. Cette somme pourrait être investie dans les énergies renouvelables, le logement, les transports collectifs, l’éducation, la santé…
Cet aéroport servirait en revanche à développer l’égo des dirigeants locaux du Parti socialiste. Ils auraient leur aéroport international, comme Louis XIV a eu Versailles. Certes, ils seront sans doute déçus de ne pas avoir une ligne directe Nantes – Pékin, mais ils pourront se consoler avec la qualification Haute Qualité Environnementale de la plate-forme.
Ce projet s’inscrit dans la volonté de faire de Nantes une région à la pointe, attirant les « catégories socio-professionnelles supérieures », mais où les paysans et les ouvriers n’auront plus leur place.
La construction et l’exploitation de cet aéroport serviraient également à Vinci et à ses actionnaires. Ces derniers vont pouvoir effectivement prêter au groupe les sommes nécessaires au projet au taux avantageux de 12%, ainsi que percevoir plus de 2 milliards d’euros de dividendes sur les 55 ans de la concession, grâce à l’argent public. Vinci continuerait à tisser sa toile : autoroutes un peu partout en Europe, gestion de nombreux aéroports, parkings…. Vinci devient le symbole des projets destructeurs pour l’environnement et les populations mais très rentables pour lui.
Le rassemblement national des 8, 9 et 10 juillet 2011 sur les terres de Notre-Dame-des-Landes sera un temps fort pour la convergence des luttes pour le maintien des terres et contre des projets qui ne servent pas la population :
– lutte contre la destruction de la forêt de Khimki en Russie où une autoroute Vinci doit être construite ;
– lutte contre un projet d’autoroute Vinci en Turquie ;
– lutte contre le projet d’un méga centre commercial dans le Triangle de Gonesse au Nord de Paris ;
– lutte contre les lignes LGV…
Plus largement nous y défendrons ensemble une société où démocratie, justice sociale et écologie ne seront pas que des slogans.
Collectif national de lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
http://ete-2011-resistance-ndl.blogspot.com/
Notre-Dame-Des-Landes : plus de 3000 personnes contre l’aéroport Grand Ouest
Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), 9 juil 2011 (AFP) - Environ 3.000 personnes selon la gendarmerie, 6.000 selon les organisateurs, se sont réunies samedi à 30 km au nord de Nantes sur le site du futur aéroport Grand Ouest de Notre-Dame-des-Landes pour s’opposer à ce projet, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le Modem et la presque totalité des mouvances de gauche non socialistes ont participé à un meeting d’opposition au projet samedi après-midi : Europe-Ecologie Les Verts, parti de Gauche, gauche unitaire, Parti communiste français de Vendée, Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et Alternatifs.
Au fond du village, un stand de restauration végétalienne était baptisé « Fuckushuaïa », jeu de mot visant l’émission emblématique de Nicolas Hulot candidat à la primaire EELV, accueilli à son arrivée sur le site par un jeune opposant qui lui a déversé un seau d’épluchures sur la tête en dénonçant « l’écologie spectacle ».
Une caricature du député-maire socialiste de Nantes, Jean-Marc Ayrault l’un des principaux soutiens de l’aéroport, le représentait chevauchant un machine éléphant volante (devenu un symbole de Nantes), survolant le projet de l’aéroport en images de synthèse réalisées par le groupe Vinci qui va construire et exploiter l’aéroport.
D’autres stands appelaient à l’occupation du site, 1.600 hectares de « Zone d’aménagement différé » (ZAD), réservé au projet d’aéroport prévu pour ouvrir en 2017.
Plus d’une cinquantaine de militants associatifs ou anarchistes y sont installés depuis plusieurs mois, dans des maisons désaffectées après leur rachat par le conseil général de Loire-Atlantique ou dans des habitation qu’ils ont construites sur la « Zone à défendre », ainsi qu’ils l’ont rebaptisée.
Le « collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL » inaugurera lundi un « village autogéré international de résistances et d’alternatives » qui rester ensuite sur place « au moins » jusqu’au 31 juillet dans le cadre d’un « appel à la convergence des luttes anti-capitalistes ».
Le projet d’aéroport est soutenu par les collectivités locales socialistes (régions Pays de la Loire et Bretagne, conseil général de Loire-Atlantique Nantes métropole), mais suscite l’opposition d’agriculteurs, des militants écologistes et des anarchistes.
EELV a voté samedi une motion faisant de l’abandon de ce projet « une condition incontournable » à l’accord qu’ils comptent négocier avec leur partenaires de gauche pour s’opposer à Nicolas Sarkozy en 2012.
axt/gvy/fm
LA LUTTE CONTRE L’AYRAULTPORT DE VINCI EST INTERNATIONALE !
mardi 12 juillet 2011
14000 personnes se sont rassemblées ce week-end, pour affirmer : « VINCI DEGAGE » des terres de Notre-Dame-des-Landes !
La coordination des opposants et le collectif national (une 40ne d’associations locales et nationales, des partis politiques) ont gagné le pari d’un vaste rassemblement ces 9 et 10 juillet.
Le projet d’aéroport, mastodonte inventé par De Gaulle, ressuscité par le député-maire de Nantes, Jean Marc Ayrault en 1994, concession et profits offerts à l’ogre Vinci pour 55 ans… vient de connaître une défaite cinglante !
Oui la lutte de Notre Dame des Landes est nationale et s’amplifie : mieux, elle s’ancre dans un combat international avec les militants anglais contre l’aéroport de Stanted et ceux et celles de Russie pour la sauvegarde de la forêt de Kimkhi contre l’autoroute … Vinci.
Les opposants à l’aéroport sont d’abord les agriculteurs qui refusent de perdre leurs outils de travail. Ce sont ensuite les habitants, dont l’environnement immédiat va être massacré, et les associations et partis politiques qui se battent pour un autre choix de société. Car ce projet est emblématique du capitalisme qui exploite et dévore les territoires contre l’assentiment de populations bafouées.
L’implantation de la plate-forme nécessite plus de 2000 hectares. Plus de 50 exploitations sont directement menacées, ainsi que les emplois directs et induits. Mais les promoteurs PS du projet s’apprêtent à détruire ces terres agricoles, alors qu’il apparaît de plus en plus nécessaire de conserver des ceintures vivrières autour des agglomérations pour produire localement une alimentation de qualité respectueuse de l’environnement et de la biodiversité.
Le groupe Vinci gavé d’argent public
Ce projet d’aéroport montre le déni complet de ses promoteurs face à la raréfaction inéluctable des énergies fossiles et les dangers des émissions de gaz à effet de serre. Il montre leur mépris en faisant courir des risques majeurs à la population, pour assurer le bien-être d’une minorité pouvant bénéficier du transport aérien.
La construction de l’aéroport serait financée à hauteur de 260 millions d’euros par l’état et les collectivités territoriales. Cet investissement public colossal ne génèrera que très peu d’emplois. Les bénéfices de la construction et de l’exploitation reviendront au groupe Vinci, qui pourra demander des compensations aux collectivités si la plate-forme n’est pas rentable.
Ces sommes devraient être investies dans des projets répondant réellement aux besoins de la population en tenant compte des défis environnementaux et climatiques auxquels nous sommes confrontés : pour une société plus sobre et pourvoyeuse d’emplois alliant économies et efficacité énergétique, énergies renouvelables, isolation des logements, transports en commun gratuits, développement de l’agro écologie
Une lutte nationale
Le rassemblement a réuni plus de 14000 personnes, venues des quatre coins de la France, pour soutenir cette lutte, et débattre autour des grands thèmes de l’énergie et du climat, de la souveraineté alimentaire et de justice sociale, ainsi que pour envisager une reconversion globale de l’économie permettant la satisfaction des besoins sociaux de la population mondiale dans le respect des contraintes écologiques.
Cette nouvelle dimension est le résultat du travail de préparation entamé en février avec le collectif national où le NPA a joué un rôle essentiel et décisif.
Les différentes composantes de l’opposition ont revendiqué ensemble l’arrêt rapide et définitif du projet et la fin de l’emprise de Vinci. Les différents partis politiques impliqués dans la lutte se sont exprimés lors du meeting : Les Alternatifs, Breizhistance, Europe Ecologie les Verts, la FASE, la GU, Modem, NPA, Objecteurs de Croissance, PG. La force de la convergence de ces organisations pèsera sur les décisions politiques des prochains mois. Le NPA a clairement montré son soutien à cette lutte, par la prise de parole au meeting de Myriam Martin, porte-parole du parti, la présence sur le site de Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le NPA et de nombreu(ses) militant(e)s dans l’organisation du rassemblement, dans les stands, et dans les débats. Le débat sur la transition énergétique a permis au NPA de faire connaître son scénario de sortie du nucléaire en dix ans, de démontrer sa pertinence. Cet évènement a également permis de développer l’argumentaire du NPA sur les transports gratuits, et de diffuser la synthèse des travaux du groupe transports NPA 44 dans ce domaine.
La convergence des luttes écologistes, y compris internationales, a été renforcée par les témoignages : lutte victorieuse contre le projet d’agrandissement de l’aéroport de Stanted en Angleterre, lutte violemment réprimée pour que la forêt russe de Kimkhi, menacée de destruction par un projet d’autoroute, soit arrachée aux griffes de Vinci, lutte contre les gaz de schiste, lutte des Paysans du Larzac, lutte contre le projet de centre commercial gigantesque dans le triangle de Gonesse, au Nord de Paris...
La réussite de ce rassemblement sera un atout fort dans les prochaines semaines où de nombreux combats nous attendent : risque d’expulsion des Nouveaux Habitants occupant maisons et terres appartenant au Conseil Général, opposition systématique aux actions de forage, de sondage, et de tout autres travaux.
Les mois prochains seront déterminants et nous ne lâcherons rien !
Katell, Myléne, Régis (NPA 44)
NOTRE DAME DES LANDES : L’EMPLOI, UN FAUX ARGUMENT POUR UN PROJET ABERRANT : RÉSISTANCE AU PROJET DE NOUVEL AÉROPORT !
mercredi 22 juin 2011
Un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (au Nord de Nantes) serait censé profiter à la population, en générant de l’activité économique et donc des emplois.
C’est un pari qui est plus que déraisonnable étant donné l’investissement public de plusieurs centaines de millions d’euros que la construction de cette nouvelle plate-forme et des infrastructures routières supposerait.
Dans un premier temps, le projet détruirait une centaine d’emplois directs et de 600 emplois indirects liés aux exploitations agricoles menacées. Il mettrait en danger un site d’Airbus qui utilise l’actuel aéroport et compte 1200 salariés.
→Les nouveaux emplois créés à Notre-Dame-des-Landes pour l’exploitation de la plate-forme et les activités logistiques seraient tout juste délocalisés du sud de Nantes vers le nord.
Les promoteurs du projet souhaitent voir disparaître certains aéroports de la région.
→Des emplois seraient ainsi détruits à Angers, Rennes, et peut-être d’autres villes bretonnes.
Certes, il y aurait une création d’emplois temporaires pendant la réalisation des travaux, pour la plate-forme et le barreau routier.
→Mais ce n’est pas d’emplois temporaires dont la région a besoin.
En quoi une nouvelle plate-forme aéroportuaire dans une région déjà desservie créerait un surplus d’activité économique ? Les promoteurs du projet veulent un aéroport à desserte internationale, mais ils oublient la politique de hub* des compagnies aériennes.
→Un hub excentré n’a aucun sens et les précédentes expériences de nouveaux aéroports (notamment Vatry, dans l’Est parisien) ont échoué.
Il faudrait sans doute, à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs auparavant, subventionner des compagnies low-cost pour augmenter le nombre de vols.
→Les emplois ainsi créés seraient alors soumis au même marchandage honteux aux conditions sociales, comme à Montpellier récemment.
Alors, non, un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne profitera pas durablement à l’emploi dans la région ! Les emplois dont la région a besoin sont des emplois utiles qui assureraient la satisfaction des besoins réels de la population.
Le rassemblement national des 8, 9 et 10 juillet 2011 sur les terres de Notre-Dame-des-Landes sera un moment fort dans la lutte contre ce projet d’aéroport et permettra de défendre une autre vision des transitions économiques à mettre en œuvre, transitions réellement porteuses de perspectives vers un emploi pour toutes et tous.
*c’est l’organisation des vols d’une compagnie aérienne autour d’une destination principale de ses vols et donc d’uneplate-forme principale de correspondance
Collectif national de lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
NON À L’AÉROPORT DE NOTRE-DAME-DES-LANDES !
16 juin 2011
Notre-Dame-des-Landes (NDDL) est un village situé à 30 km au nord de Nantes, en direction de Rennes. Le projet d’aéroport démarre en 1967. Il s’agissait alors d’un aéroport international de passagers où pourrait atterrir le Concorde (prévision de 5 à 9 millions de passagers par an en 2000, alors que l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique en compte aujourd’hui 3 millions !). Et pour le fret, l’objectif était de devenir le « Rotterdam aérien de l’Europe ».
En 1974, commencent les acquisitions de terres par le conseil général (aujourd’hui 850 ha sur 1 650 nécessaires). Il ne se passe rien pendant vingt ans, puis le projet est réactivé en 2000 et un arrêté ministériel relance l’étude en 2003.
Le concessionnaire est choisi en 2010. Ainsi, Vinci obtient le marché pour 55 ans. Le montage financier est finalisé.
Les travaux devraient débuter en 2014 pour une mise en service en 2017.
De nombreuses associations et organisations, dont le NPA, militent contre la construction de cet aéroport symbole parfait du choix d’une société capitaliste et productiviste.
DES CONSÉQUENCES DRAMATIQUES À TOUT POINT DE VUE
Les conséquences pour l’emploi
L’emploi constitue l’argument principal des promoteurs du projet, argument qui ne tient pas.
Une centaine d’emplois directs (47 exploitations) plus 600 emplois indirects liés à l’agriculture locale sont immédiatement menacés sur Notre-Dame-des-Landes. La réalisation du projet mettrait en danger un site d’Airbus qui utilise l’actuel aéroport et compte 1 200 salariés. Les aéroports voisins seraient fragilisés voire supprimés, comme l’ont souhaité publiquement certains promoteurs du projet à NDDL. Cela équivaudrait à des destructions d’emplois à Angers, Rennes, et peut-être d’autres villes bretonnes. Les nouveaux emplois créés à Notre-Dame-des-Landes pour l’exploitation de la plateforme et les activités logistiques seraient tout juste délocalisés du sud de Nantes vers le nord de la ville. Certes, il y aurait création d’emplois temporaires pendant la réalisation des travaux, pour la plate forme et le barreau routier. Mais ce n’est pas ce dont la population a besoin.
En quoi une nouvelle plateforme aéroportuaire, dans une région déjà desservie, créerait-elle de l’activité économique ? Les promoteurs du projet veulent un aéroport international, mais ils oublient la politique de hub des compagnies aériennes. Un hub excentré n’a aucun sens et les précédentes expériences de nouveaux aéroports (notamment Vatry, dans l’est parisien) ont échoué.
Il faudrait sans doute, à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, subventionner des compagnies low-cost pour augmenter le nombre de vols. Les emplois ainsi créés seraient alors soumis au même marchandage honteux aux conditions sociales, comme à Montpellier récemment.
Des dégâts écologiques irrémédiables
Le village de Notre-Dame-des-Landes, 1 900 habitants, est situé au milieu d’un paysage de bocages. Près de 2 000 hectares sont concernés par l’emprise de l’aéroport. Cela entraînerait la destruction d’une des dernières zones de biodiversité exceptionnelle de Loire-Atlantique. Il existe des risques très importants liés à la pollution et à l’imperméabilisation de vastes surfaces en zone de bassins versants. L’urbanisation sur une quinzaine de kilomètres au nord de Nantes s’accélérera.
Une belle contribution à l’effet de serre
Le transport aérien représente 2 à 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Vouloir augmenter de 6 millions de passagers (le projet vise 9 millions en 2050), c’est vouloir émettre 300 000 tonnes de gaz à effet de serre de plus par an (50 kg par passager sur la base d’un vol de 500 km). Bétonner 2 000 hectares de prairies et détruire un puits de carbone car les prairies ont un effet positif en emmagasinant du carbone dans les sols. Ce ne sont pas les toits végétalisés de l’aérogare qui compenseront cette destruction.
La destruction des terres agricoles
En lieu et place d’une zone bocagère d’élevage laitier (12 millions de litres de lait par an aux portes de Nantes) s’étendraient deux pistes, parkings, et quatre voies. 16, 5 % des terres de Loire-Atlantique sont déjà bétonnés et l’artificialisation y progresse plus vite qu’ailleurs. Soulignons qu’entre 2006 et 2009, la surface agricole française a perdu 279 000 hectares, soit près de la moitié d’un département français. C’est aussi l’équivalent de plus de 5 000 exploitations agricoles de taille moyenne.
Les grandes villes européennes dépendent de plus en plus de sources alimentaires délocalisées.
Pourtant les associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap) se développent, représentatives d’un changement d’attente dans la société.
Les promoteurs eux-mêmes le reconnaissent puisqu’ils communiquent sur un projet d’Amap à destination des salariés à deux ans du démarrage prévisionnel des travaux, dans un bel effort de « green-washing ».
Un projet inscrit dans la compétition entre les territoires à l’échelle européenne
Les communautés urbaines de Nantes et de Rennes ont lancé une « conférence permanente » les réunissant. Elle a pour objectif d’améliorer l’attractivité internationale de l’ensemble Nantes-Rennes. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et une LGV (pour les 100 km séparant les deux villes !) se placent dans cet objectif. Les dirigeants PS imaginent une région qui attirera 1 million d’habitants. Ces projets d’infrastructure démesurée s’inscrivent dans une compétition au détriment des zones rurales, y compris proches. Les régions doivent se transformer en vitrines du capitalisme globalisé, symboles de la mondialisation et de la délocalisation, sans jamais demander à la population si c’est son choix de société.
Un gaspillage énergétique
Alors que les ressources en pétrole se raréfient et que nous devrons à l’avenir partager les énergies fossiles avec les pays émergents, le concessionnaire privé, pour rentabiliser un tel équipement cherchera coûte que coûte à développer le trafic aérien.
Aujourd’hui la région nantaise connaît déjà un déséquilibre économique au profit du nord de la Loire. Chaque matin, une partie des habitants du Sud traverse le fleuve ; les ponts et le périphérique connaissent de longs embouteillages, le matin dans le sens sud-nord et le soir dans le sens nord-sud. Le déplacement des activités liées à l’aéroport ne manquera pas de provoquer une augmentation de la circulation aux heures de pointe allongeant le temps de déplacement et augmentant la pollution.
Un détournement des fonds publics vers les multinationales bétonnières
Le budget initial est fixé à 560 millions, dont 254 de fonds publics (138, 5 pour l’État et 115, 5 pour les collectivités : 35 % région Pays de la Loire, 25 % Région Bretagne, 40 % collectivités locales). Le conseil général de Loire-Atlantique contribue, par exemple, à hauteur de 23 millions. L’emprunt prévu de cette somme générerait 1, 2 million d’euros d’intérêts par an (pour comparaison :
financement de la planification familiale par le CG en 2010 = 1 million d’euros).
La gestion des aéroports est maintenant exercée par des groupes privés, conformément aux réglementations européennes et au traité de Lisbonne. Les avances remboursables attribuées à Vinci, le constructeur puis concessionnaire pour 55 ans de la plateforme, ne seront effectivement remboursées qu’en cas de bénéfices substantiels du site : « Des financements qui pourront se voir remboursés sous forme d’un retour à meilleure fortune lié aux résultats de l’aéroport ». Cela veut dire que, si l’aéroport est déficitaire ou bénéficiaire en dessous d’un certain seuil, les contribuables financeront à presque 50 %. Il est très facile pour les groupes privés de transférer les bénéfices d’une filiale à l’autre et de voler impunément les collectivités locales.
Enfin l’investissement semble largement sous-estimé. En Grande-Bretagne, le projet d’agrandissement de l’aéroport de Stansted, à Londres, est estimé à 2, 9 milliards d’euros pour une piste, un terminal et une aire de stationnement des avions.
LES ALTERNATIVES AU PROJET
L’aéroport de Nantes-Atlantique avec son unique piste, ses 320 hectares, sa proximité du périphérique et de l’autoroute de Bordeaux est déjà un aéroport international.
Avec ses 3 millions de passagers et ses 40 000 mouvements annuels, il est loin de la saturation (voir graphique) et peut satisfaire largement la faible demande de transport aérien dans l’Ouest.
Les opposants mettent en avant plusieurs solutions qui permettraient :
• d’améliorer les procédures d’atterrissage pour diminuer les nuisances de l’actuel aéroport.
• de réduire fortement le survol des zones urbaines par un transfert du trafic vers Paris et Lyon sur le TGV qui supprimerait 30 % des mouvements, et la mise en place d’une interconnexion des aéroports de l’Ouest pour partager le trafic.
• d’éviter totalement tout survol de zone urbanisée dense en remplaçant la piste existante, orientée nord-sud par une autre piste orientée est-ouest. Ce nouveau tracé proposé par l’association Solidarités écologie est compatible avec les plans locaux d’urbanisation actuels et n’a fait l’objet d’aucune opposition sérieuse de la part des élus et techniciens auxquels il a été présenté (dossier complet sur www.solidarités-ecologie.org).
LES ACTEURS DE LA LUTTE
Les associations historiques locales
• Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa), 3 360 adhérents, site http://acipa.free.fr
• Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport (Adeca), qui regroupe les agriculteurs directement touchés par le projet.
• Les Citoyens vigilants, regroupement d’individus de l’ensemble de la région nantaise, organisent des vigies (piquet de deux ou trois personnes) tous les jours alternativement devant les sièges du conseil général, conseil régional, communauté urbaine de Nantes et siège du PS.
• Les occupants de la Zone d’aménagement différé, renommée Zone à défendre (ZAD). • Les premiers se sont installés sur ces terres achetées par le conseil général à la suite du Camp climat de l’été 2009. Ils ont réaménagé les maisons laissées à l’abandon ou ont construit des cabanes. Ils tentent une expérience de vie collective, créent des jardins potagers, fabriquent leur pain. Les décisions sont prises au cours d’assemblées générales.
• Les comités locaux : ils se sont créés dans le Pays nantais, en Loire-Atlantique et en Bretagne.
La coordination des opposants à l’aéroport
Elle regroupe 35 organisations et est constituée d’associations locales (Acipa, Adeca, Solidarités écologie, Greenpeace 44…), d’associations nationales (Attac, Fédération nationale des associations des usagers des transports, Ligue de protection des oiseaux...), de partis politiques (Alliance écologiste indépendante, Les Alternatifs, Breizhistance, CAP 21, Europe Écologie-Les Verts, La France en action, Gauche unitaire, Le Modem, Mouvement des objecteurs de croissance, NPA, Parti de gauche).
Le Comité des élus doutant de la pertinence de l’aéroport
Il regroupe près d’un millier d’élus dont la moitié en Loire-Atlantique (http://aeroportnddl.fr).
Le Collectif national
Il regroupe partis politiques et associations nationales. Il assure le relais de la lutte et la popularise dans toute la France.
UNE MOBILISATION PERMANENTE SUR LE TERRAIN
Après l’enquête publique de l’automne, une campagne de prélèvements de terre au printemps, une série de forages a eu lieu pour la tour de contrôle. Mais les opposants au projet d’aéroport sont toujours là ! Dès le dimanche 6 juin, ils avaient érigé des barricades à l’entrée des champs concernés.
Un arbre est abattu en travers de la route d’accès. Les occupants de la Zone d’aménagement différé (terrains acquis par le conseil général) renommée Zone à défendre campent sur le site. Lundi 6 juin à 8 heures, le convoi arrive : un camion transportant un bulldozer, deux autres transportant les foreuses, camionnettes, le tout escorté par six camions de gardes mobiles en tenue anti-émeutes et guidé par les gendarmes locaux. Plutôt que de se trouver face aux opposants massés devant les barricades, ils passent dans le champ voisin, bulldozer en tête. Celui-ci ouvre une brèche dans la haie, comble le fossé et tout le convoi suit. Les groupes de manifestants qui tentent d’approcher sont copieusement arrosés de gaz lacrymogènes ainsi que le troupeau de vaches qui paissait tranquillement au fond du pré.
S’ensuit une guerre d’usure avec d’un côté une partie des opposants qui reste sur place, des petits groupes qui tentent d’approcher par les bois ou les champs proches et les gardes mobiles qui essayent de se déployer. L’atmosphère est extrêmement tendue surtout après l’arrestation d’un fermier qui est maintenu menotté, à genoux sur le marchepied d’un camion, tête sur la plateforme, surveillé par les gardes mobiles et un maître-chien. L’opposant est resté dans cette position une grande partie de la matinée. On sent une réelle volonté d’impressionner les manifestants. Il faut dire qu’un mois avant, des travaux préalables aux forages avaient été empêchés par la mobilisation rapide de 100 personnes. Les foreurs étaient repartis avec un constat d’huissier.
Les autorités s’attendaient à avoir du fil à retordre, et la campagne qui était prévue initialement sur quatre jours a été réduite à deux en doublant le matériel.
Mardi 7 juin, un hélicoptère survole la zone dès 5 heures du matin. 27 camions de gardes mobiles arrivent sur le site. Ceux-ci se déploient dans tous les champs limitrophes des parcelles où ont lieu les forages. Cette fois, ce sont non seulement les accès par les routes qui sont bloqués mais les chemins de terre sont aussi étroitement contrôlés.
Blog : http://ete-2011-resistance-ndl.blogspot.com/