La défense inconditionnelle d’Israël par le gouvernement français s’exprime ouvertement depuis plusieurs mois. À la fin de l’année 2008, en acceptant l’élargissement des accords commerciaux entre l’Union européenne (UE) et Israël, il donnait de fait le feu vert à l’attaque meurtrière contre Gaza, qui se solda par plus de 1 400 morts, la destruction de centaines d’habitations. Cette agression militaire fut dénoncée comme un crime de guerre voire un crime contre l’humanité par le rapport Goldstone adopté par l’ONU.
Devant l’ampleur et le dynamisme de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre Israël, mené par un large réseau d’habitants et d’associations en France, le gouvernement Sarkozy-Fillon tente de criminaliser le mouvement en renvoyant devant les tribunaux des dizaines de militantes et militants. Celles et ceux qui luttent contre les crimes israéliens sont traitéEs comme des criminelLEs. Par deux fois les tribunaux les ont relaxéEs, prouvant s’il en était besoin que les déclarations et attaques gouvernementales ne reposent que sur une orientation politique de soutien à Israël, les juges ayant contredit leurs allégations juridiques.
Face au blocus de Gaza, aucune initiative gouvernementale concrète, seulement des paroles vaines récitées au vent et au moulin à prière : demande de la levée du blocus de Gaza, mais déclarations incessantes renvoyant dos à dos la victime et le criminel, sans jamais sanctionner celui-ci.
Lorsque la société civile décide d’agir pour mettre fin à la souffrance du peuple de Gaza, pour rompre ce blocus illégal, moralement, politiquement et humainement, et mène une large campagne populaire « un Bateau français pour Gaza », mobilisant des milliers d’habitants à travers plus de 1 500 initiatives, le quai d’Orsay se déchaîne.
Les déclarations d’Alain Juppé sont menaçantes, en lieu et place d’enjoindre Israël de ne pas commettre de violence vis-à-vis des militantEs, il décourage les participants d’embarquer, refusant cet acte de solidarité, mais reconnaissant de facto la barbarie des soldats israéliens (neuf morts lors de la première flottille) puisque lui-même reconnaît le danger physique pour les passagers.
À l’heure où ces lignes sont écrites, la flottille vit toujours, celles et ceux qui sont sur le bateau, à terre et sont partie intégrante de cette initiative, sont déterminéEs à poursuivre et réussir l’arrivée du Dignité Al Karama au port de Gaza.
Depuis Oslo, pour aller en Cisjordanie, il y a deux solutions : mentir en disant que l’on se rend en Israël, préparer un faux argumentaire à présenter aux douaniers israéliens en faisant bien attention qu’il n’y ait pas de faille, ou bien construire avec des collectivités locales ou de grandes ONG une mission « humanitaire ». C’est cette réalité insupportable que les participants ont dénoncé avec l’initiative Bienvenue la Palestine. Cette fois les militantEs avaient décidé de déclarer qu’ils se rendaient en Palestine.
Sur injonction de l’occupant israélien, les compagnies aériennes européennes ont refusé la montée dans les avions aux participants de cette initiative qui voulaient se rendre en Cisjordanie via le passage obligé israélien, puisqu’Israël contrôle les voies d’accès à la Cisjordanie, tel que l’aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv. Non ce n’est pas de la fiction ! Israël ordonne aux compagnies aériennes européennes, celles-ci s’exécutent.
Face à la colère lors du sit-in à Roissy et de la manifestation spontanée à Paris, la flicaille française, sur ordre de Guéant, a gazé, matraqué, embarqué, tant à l’aéroport Charles-de-Gaulle que dans la rue, nos camarades solidaires du peuple palestinien.
Un peu plus de 100 participants ont pu passer à travers les mailles du filet tendu en France et en Europe, mais une fois arrivés à Tel Aviv, ils ont été maltraités par les soldats et conduits en prison. Aucune condamnation, aucun communiqué du Quai d’Orsay, aucun rappel de la liberté de circulation des êtres humains, silence complice du ministère des Affaires étrangères. On peut imaginer les félicitations réciproques entre les officiers français et israéliens lors de leur rencontres ainsi qu’entre le gouvernement français et israélien qui se glorifient des accords sécuritaires passés. Gaza est sous blocus, l’ouverture de Rafah (avec l’Égypte) ne concerne pas les étrangers, sauf cas très exceptionnel et particulier. La droite française, collaboratrice d’Israël, peut compter sur le silence du PS pour toujours absoudre l’État criminel.
La solidarité pour la justice et l’autodétermination du peuple palestinien est bien de la responsabilité des peuples. Des initiatives comme Bienvenue la Palestine et la Flottille de la liberté continueront et se répèteront, car leur violence d’État ne nous fera pas renoncer.
Plus que jamais, la campagne BDS constitue un axe central d’action pour le mouvement de solidarité. Boycott des produits israéliens, boycott de toutes les institutions qu’elles soient culturelles, sportives ou universitaires, boycott par les collectivités territoriales de toutes les entreprises qui coopèrent avec Israël.
C’est la tâche à laquelle le NPA s’emploiera dans la plus grande unité des organisations et des habitants en France.
Marc Prunier, 11 juillet 2011
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 111 (14/07/11).
Un juge israélien donne raison aux internationaux souhaitant se rendre en Palestine
vendredi 15 juillet 2011
Les efforts et les sacrifices consentis par les centaines de participants à la mission Bienvenue en Palestine, et en particulier ceux des 120 (Français, Belges, Allemands, Britanniques, etc.) emprisonnés par Israël ont obtenu mercredi un succès judiciaire sans précédent. Un tribunal israélien a en effet jugé que la décision du Ministère israélien de l’Intérieur d’interdire l’entrée du territoire à des militants déclarant se rendre dans les territoires palestiniens occupés était illégale.
Il a en outre précisé, dans son jugement, qu’il était anormal que des personnes souhaitant se rendre dans les territoires palestiniens occupés soient le plus souvent contraintes, pour avoir une chance de passer, de mentir lorsqu’elles arrivent à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv.
En somme, le jugement donne entièrement raison aux organisateurs de la mission « BienvenuePalestine Welcome to Palestine » dont l’un des fondements majeurs est d’affirmer le droit des citoyens à voyager, et à rendre visite à leurs amis de Palestine occupée.
Et il administre une claque sévère, non seulement à son propre gouvernement, mais aussi à la chaîne de ses complices : notamment à la Consule générale de France Colette Le Baron, qui n’a pas eu d’autres paroles pour nos camarades emprisonnés que des « vous n’aviez qu’à pas venir », son chef le ministre Alain Juppé, ou encore les compagnies aériennes, dont Air France, qui ont docilement exécuté les ordres de la police secrète israélienne.
Le tribunal avait à connaître du cas de deux militantes, une Australienne et une Néo-Zélandaise, Sylvia Hale et Vivienne Porzsolt, arrivées mardi à l’aéroport de Tel-Aviv.
Reprenant le flambeau des mains de nos 120 prisonniers, les Mehdi, Mick, Julienne, Fatiha, Djibrill, Fatima, Mohamed, Salim et tant d’autres, ces deux femmes âgées de 69 ans ont-elles aussi déclaré en toute franchise « Oui, nous allons en Palestine », et se sont vu opposer un refus d’entrée, qu’elles ont aussitôt contesté avec l’appui de l’avocat israélien Omer Shatz.
« C’est la première fois qu’un procès contestant une mesure d’expulsion se solde par une victoire. C’est une décision extrêmement importante, qui fera jurisprudence pour tous les cas à venir », a-t-il commenté.
Nous ne faisons pas une confiance excessive à l’indépendance du système judiciaire israélien. Comme en France, le jugement rendu mercredi est susceptible de faire l’objet de pressions gouvernementales et policières, et être frappé d’appel par un échelon supérieur du système.
Dans l’immédiat, il servira de référence, à chaud, à un autre cas, qui doit être jugé jeudi. Celui de l’Allemande Angelica Seyfrid, voyageuse du 8 juillet de la mission BienvenuePalestine, et qui conteste en justice, depuis sa cellule de prison en Israël, le refus d’entrer. Omer Shatz se déclare confiant.
Quant à nous, « terroristes » par centaines sur la liste du Mossad et interdits d’embarquer, ou bien prisonniers d’Israël au cours des derniers jours, ce jugement ne fait que renforcer notre détermination à défendre le droit, et à défendre nos droits : Oui, nous nous représenterons à nouveau, et plus nombreux encore, aux portes de la Palestine.
Fait à Paris le 13 juillet, 17 heures. CAPJPO-EuroPalestine – Bienvenue en Palestine
Communiqué du NPA. Libérattion des militants de la solidarité avec la Palestine !
Les participants à la mission « Bienvenue en Palestine » , refoulés dans plusieurs aréoports européens, ont été gazés, battus et interpellés à plusieurs reprises, à Roissy, mais aussi à Paris devant le BHV samedi et au Champ de Mars dimanche. Leur seul tort était de protester contre la pression faite sur les compagnies aériennes et le gouvernement français pour les empêcher de rendre visite à leurs amis Palestiniens, « liste noire » à l’appui. Le sort des participants qui sont passés entre les mailles du filet est encore pire : « triés » au faciès, ils ont été mis en centre de rétention pour les Français « de souche » et en prison pour les « Arabes », culture de l’apartheid oblige ! Frappés, insultés et matraités, ils y croupissent depuis jeudi 8 juillet.
Le gouvernement français doit exiger leur libération, leur rapatriemen immédiat aux frais de la puissance occupante qui leur refuse l’accés la Cisjordanie, comme elle empêche la « Flottille de la liberté » d’amener sa cargaison humanitaire à Gaza, prouvant ainsi que c’est toute la Palestine qui est sous blocus.
Un nouveau rassemblement aura lieu à 13h, mardi 12 juillet, devant le Quai d’Orsay, métro Invalide et à 15h devant l’Assemblée nationale, où des députés interpelleront le gouvernement sur sa complicité avec le gouvernement israélien dans le sabotage de cette mission de solidarité et la répression policière contre les participants.
Paris, le 11 juillet 2011.
Communiqué du NPA. Le blocus de la Palestine s’étend jusqu’à Paris !
Un groupe d’internationaux d’environ 600 personnes, venant de plusieurs pays européens doit se rendre en Palestine occupée, pour une visite d’information et de solidarité. Son arrivée est prévue pour le 8 juillet, le Ministère des affaires étrangères français en avait été dûment informé, ainsi que les autorités israéliennes.
Nous venons d’apprendre qu’une partie des participants sont bloqués à Roissy en ce moment, avec interdiction d’embarquer dans les avions, malgré leurs billets et passeports en règle. Le ministère israélien des affaires intérieures a transmis aux compagnies d’aviations une liste de 357 passagers jugés indésirables, et a ordonné à celles-ci de refuser leur embarquement.
Après le blocage de la Flottille de la liberté à Athènes, c’est une nouvelle interdiction, pour les militants de la solidarité, de se rendre dans les territoires occupés, avec la complicité des gouvernements européens, le gouvernement grec d’abord et maintenant le gouvernement français. Le peuple palestinien est séquestré et occupé, maintenant ce sont aussi les militants solidaires de leur cause qui subissent l’interdiction de voyager, de rencontrer leurs amis, avec la complicité de leurs propres gouvernements.
Cette collaboration à la négation des droits du peuple palestinien et des droits de l’homme est intolérable. Le NPA demande au gouvernement français d’intervenir pour que les participants à cette mission de solidarité puissent se rendre librement en Palestine occupée.
Le 7 juillet 2011.