Le ministre des finances japonais, Yoshihiko Noda, partisan de la rigueur budgétaire, a été élu, lundi 29 août, président du Parti démocrate et sera nommé mardi premier ministre par le Parlement. M. Noda, 54 ans, a obtenu 215 voix face au ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie, Banri Kaieda, 62 ans, crédité de 177 suffrages sur les 392 exprimés lors du second tour de l’élection interne du Parti démocrate japonais (PDJ).
Au Japon, la règle veut que le numéro un du parti majoritaire à la chambre basse du Parlement devienne le chef du gouvernement. Yoshihiko Noda devrait être formellement élu mardi par le Parlement. Agé de 54 ans, M. Noda est le candidat préféré des marchés financiers, après ses promesses de réformes douloureuses pour s’attaquer au problème de la dette, abyssale, dans l’archipel. Dans son premier discours, le vainqueur a déclaré qu’il souhaitait obtenir le soutien de tout le parti pour relever les défis actuels du Japon, traumatisé par le séisme et le tsunami du 11 mars. « Pour résoudre le problème de (la centrale nucléaire de) Fukushima, reconstruire la région dévastée, lutter contre le yen cher et la déflation, il faut que tout le monde avance dans le même sens », a dit M. Noda.
DETTE ET TRAUMATISME
L’actuel premier ministre, Naoto Kan, a démissionné en raison des critiques sur sa gestion du séisme et du tsunami de mars et de l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi. Aucun premier ministre n’est resté plus d’un an au pouvoir au Japon depuis 2006. Yoshihiko Noda va hériter d’un pays lourdement endetté et traumatisé par la plus grande tragédie qu’il ait connue depuis la deuxième guerre mondiale.
La reconstruction dans le nord-est du pays tarde à démarrer, la crise à la centrale de Fukushima n’est pas réglée et plusieurs dizaines de milliers de personnes survivent tant bien que mal dans des abris ou des préfabriqués. La tragédie a fait replonger l’économie dans la récession, avec une dette qui atteint le double du PIB, un yen trop cher et des dépenses sociales qui explosent à cause d’une population vieillissante.
L’agence de notation financière Moody’s a reconnu que l’instabilité politique avait pesé dans sa décision d’abaisser d’un cran, à Aa3, la note de la dette à long terme du Japon. Elle fait également bondir les survivants de la tragédie du 11 mars qui s’estiment oubliés par le microcosme tokyoïte.
* LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 29.08.11 | 06h49 • Mis à jour le 29.08.11 | 08h47.
Le nouveau premier ministre japonais commence à former son gouvernement
M. Noda, 54 ans, qui devient le sixième chef de gouvernement en cinq ans, a obtenu 308 voix sur un total de 475 suffrages exprimés à la toute puissante Chambre des députés.REUTERS/Toru Hanai
Le nouveau premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, envisage de nommer au poste de ministre des finances soit Yoshito Sengoku soit Katsuya Okada, selon des sources internes au Parti démocrate du Japon (PDJ).
Yoshito Sengoku est un ancien secrétaire du cabinet, fonction proche de celle de porte-parole du gouvernement, et Katsuya Okada a été ministre des affaires étrangères.
L’ex-ministre des finances Yoshihiko Noda, partisan de la rigueur budgétaire, a été élu mardi au poste de premier ministre du Japon par le Parlement, en remplacement de Naoto Kan, démissionnaire.
M. Noda, 54 ans, qui devient le sixième chef de gouvernement en cinq ans, a obtenu 308 voix sur un total de 475 suffrages exprimés à la toute puissante Chambre des députés, contrôlée par le Parti démocrate du Japon (PDJ) au pouvoir.
Un deuxième vote doit ensuite intervenir au Sénat, contrôlé, quant à lui, par l’opposition conservatrice, mais, selon la Constitution, le dernier mot revient aux députés.
M. Noda avait été élu lundi président du PDJ, formation de centre-gauche au pouvoir depuis deux ans et, à ce titre, était assuré de décrocher le poste suprême auprès du Parlement. M. Kan et son gouvernement, au plus bas dans les sondages, avaient démissionné collectivement dans la matinée.
« URGENCE NATIONALE »
Le premier ministre sortant était très critiqué pour sa gestion du séisme et du tsunami du 11 mars, qui ont fait plus de vingt mille morts et disparus dans le Nord-Est et provoqué une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima.
Le nouveau numéro un nippon n’aura pas la tâche facile, héritant d’un pays traumatisé par la plus grande tragédie depuis la deuxième guerre mondiale, très fortement endetté, et dont la population vieillissante pèse sur les budgets sociaux.
M. Noda a déclaré qu’il souhaitait obtenir le soutien de tout le parti et la coopération de l’opposition pour relever ces défis. « Nous sommes dans une situation d’urgence nationale : il faut régler l’accident nucléaire, assurer la reconstruction et faire face à une crise économique grave », a déclaré Yoshihiko Noda. La troisième économie mondiale a de nouveau plongé dans la récession, et le yen fort handicape les exportations.
* LEMONDE.FR avec AFP | 30.08.11 | 08h06 • Mis à jour le 30.08.11 | 11h59