Il y a 66 ans, la première bombe nucléaire de petit calibre ; 10 kilotonnes, au regard des mégatonnes actuelles, entraînait le pire cauchemar pour les civils japonais. Au delà des conséquences immédiates dramatiques, les survivants, “les hibakushas”, allaient vivre un long et terrible cauchemar victimes les uns après les autres des maladies radio induites. Cette malédiction s’est développée dans l’indifférence générale et l’hostilité de la population obligeant ces malheureux à vivre et souffrir dans la clandestinité. Cette génération est entrain de s’éteindre, et déjà de nouveaux hibakushas autour de FUKUSHIMA, prennent le relais, victimes dès le début du négationnisme nucléaire qui dénie non seulement leur avenir émaillés de maladies radio induites, mais leur existence même.
Et pourtant rien n’est réglé dans la centrale, le débit de dose enfin mesuré dépasse par endroit les 10 Gray par heure. Il suffit de moins d’une minute pour recevoir la dose limite décidée par les japonais ! Les intérimaires continuent de tourner dans cette centrale, et l’appel aux retraités ne suffit pas pour les tentatives de “contrôle” de la radioactivité. L’originalité par rapport à Tchernobyl est l’énorme quantité d’eau radioactive, certes en partie retraitée mais massivement rejeté à la mer, où les courants l’entraînent aussi vers d’autres côtes du Japon.
Cette fois-ci la communauté internationale a réagit. Pays après pays, la marche arrière est enclenchée pour l’aventure atomique. Dernière en date, la décision de la Grande Bretagne de fermer l’usine de Sella Field qui fabrique le “MOX”. La France reste seule à continuer cette dangereuse méthode comme combustible, avec une instabilité inquiétante pour l’utilisation dans les centrales. Il s’agit d’un mélange d’oxyde de plutonium 239 fissile avec de l’oxyde d’uranium “appauvri”. La toxicité du mélange est liée au plutonium, et les accidents d’inhalation des vapeurs de MOX parmi les travailleurs, malgré les précautions maximales, restent préoccupants.
Le réacteur de Fukushima chargé en MOX c’est révélé le plus dangereux en ce qui concerne la radioactivité rejetée.
En ce jour du triste anniversaire d’HIROSHIMA et NAGASAKI, nous nous devons de transmettre et d’agir pour le message du maire d’Hiroshima : “Rien n’est plus urgent, rien n’est plus nécessaire que l’élimination rapide de toutes les armes nucléaires”. Ceci est notre objectif, la raison de notre place dans la coalition ICAN.
Pas de sortie du nucléaire sans abolition de l’arme atomique.
Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AMFPGN), affiliée à l’International Physicians to Prevent Nuclear War (IPPNW)