Comme le révèle un rapport publié par la prestigieuse revue médicale « The Lancet », le système de santé public et les niveaux de santé en Grèce se détériorent de manière alarmante en conséquence de la crise économique.
L’étude, réalisée sur base de près de 30.000 enquêtes réalisées entre 2007 et 2009, constate que l’état de la santé publique en Grèce est préoccupante et que les mesures d’austérité provoquent une augmentation des maladies parmi la population.
La réduction de 40% du budget destiné aux hôpitaux a provoqué en trois ans une dangereuse diminution tant du personnel que des équipements et des médicaments, ce qui a généré la saturation des centres sanitaires et l’apparition des pots-de-vin afin d’obtenir une attention médicale.
Pendant la même période, le nombre de personnes disposant d’une couverture sanitaire subsidiée par les pouvoirs publics s’est également réduite dans la même proportion (40%), alors qu’au même moment la consommation de drogues, la contamination, les infections par VIH et le nombre de suicides, parmi d’autres indices, augmentaient.
Malgré tout cela, les réductions budgétaires ont été encore plus importantes par la suite. Ainsi, alors que la consommation d’héroïne a augmenté de 20% en 2009, les programmes d’attention aux personnes droguées ont été diminués d’un tiers.
« A la fin de 2010, on a constaté une augmentation significative des infections de VIH. Les données les plus récentes suggèrent que ces infections ont augmenté de 52% en 2011 par rapport à 2010 » selon les auteurs du rapport.
Cette situation dramatique est soulignée par le fait que certaines personnes désespérées se sont délibérément infectées du Sida afin d’obtenir une aide mensuelle de 700 euros et pour avoir un accès plus rapide aux thérapies d’aides aux personnes droguées.
Les suicides, qui ont augmenté de 17% entre 2007 et 2009, ont continué à croître en 2010 (25%) et, selon le Ministère de la Santé, on estime que pendant le premier trimestre de 2011 l’augmentation est de 40% par rapport à la même période en 2010.
Le rapport met également en lumière d’autres « indicateurs préoccupants » tels que l’augmentation des indices de violences, des homicides et des vols, qui ont pratiquement doublé pendant la période analysée.
L’un des auteurs, Alexander Kentikelenis, du Département de sociologie de l’Université de Cambridge, a déclaré que l’étude analyse des questions « dont nous savons qu’elles sont directement liées à la crise ». Et il a ajouté qu’il faudra du temps, au moins 5 années, avant de pouvoir constater dans la population bon nombres d’autres conséquences sanitaires.