Ils sont un peu plus d’une quarantaine, pour l’instant. Et d’après leur porte-parole, hier, cette démarche est menée « hors des structures syndicales », autrement dit à titre personnel.
En signant un appel « pour l’arrêt immédiat et définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim », ils souhaitent faire entendre une autre voix. Celle de syndicalistes soucieux de lutter pour l’emploi certes, « mais pas en acceptant n’importe quoi ».
À ceux qui lieraient nucléaire et emplois, ou à l’inverse opposeraient écologie et économie, ils offrent une vision intermédiaire : « L’écologie sans le social, ça ne fonctionne pas ». Argument adressé aux défenseurs de l’emploi par une poursuite de l’exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim : « La fermeture peut se faire sans licenciements, il faudra notamment travailler longtemps à la mise en sécurité puis au démantèlement du site. »
On comprendra que la position n’est si facile à tenir, en particulier face à d’autres syndicalistes réclamant la pérennisation de la centrale. Aussi les signataires espèrent-ils, en lançant cet appel, « provoquer un électrochoc dans les organisations syndicales », y compris sur des sujets dont on sent qu’ils peuvent fâcher. Du genre : « Au prétexte de la crise, certains semblent vouloir à tout prix préserver des emplois qui de toute manière ne seront pas menacés. Surtout si on prenait l’argent dépensé à entretenir la centrale pour l’affecter à la formation et à l’accompagnement des salariés ». Bref, conclut l’un des signataires de cet appel, « on peut être syndicaliste et demander la fermeture de Fessenheim ».
par DIR