L’élection présidentielle française commande les législatives. La majorité qui sera au parlement sera celle du futur président. Le poids du vote martiniquais sera peu de chose dans la présidentielle comme dans les législatives. De plus, le parlement comme le président appliqueront la politique que veut le grand capital. Ni Sarkozy, l’homme du grand capital, ni Hollande, l’autre candidat qui a une chance de l’emporter n’appelleront les masses à agir contre les volontés des puissants pour imposer une politique en faveur du plus grand nombre. C’est bien pour cela, qu’en dépit de la dramatisation qu’ils s’efforcent de créer artificiellement, le risque est grand d’une forte abstention à toutes ces élections.
Aux travailleuses et travailleurs qui aspirent à un changement de leur sort sans sombrer dans l’illusion que le simple bulletin de vote changera leur vie nous proposons de voter Philippe Poutou, présenté par le Nouveau Parti Anticapitaliste ( dont le dirigeant le plus connu est Olivier Besancenot) Dans une élection où les uns et les autres parlent à tout bout de champ du peuple et même des travailleurs, Philippe Poutou est le seul candidat ouvrier, vivant quotidiennement la galère d’une situation sociale aggravée par la crise du système capitaliste. Il parle de lui-même lorsqu’il proclame : « ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise provoquée par les riches ! » ; « c’est à nous d’amplifier la lutte pour que les profiteurs payent et pour satisfaire les besoins de toute la société ». C’est à lui-même et à tous les opprimés qu’il pense en défendant le programme de l’interdiction des licenciements, du partage des richesses, de la hausse des salaires, de la sauvegarde et de l’amélioration des services publics l
C’est avec sa classe et pour sa classe qu’il propose à tous les courants politiques ouvriers et progressistes de s’engager dans l’unité pour les luttes de demain qui seront nécessaires lorsque Sarkozy aura été évincé d’un pouvoir où il a soit cautionné, soit encouragé, soit organisé la perte des emplois, la vie chère, les bas salaires, la dilapidation des services publics, la réduction des acquis sociaux, la restriction des droits des travailleurs, la répression à l’intérieur, les guerres à l’extérieur, la misa à mal des équilibres écologiques partout.
Le bulletin de vote en lui-même ne changera pas la vie. Ce n’est pas une raison pour gaspiller cette possibilité de dire haut et fort ce qu’on pense et de contribuer à créer les conditions d’une modification du rapport de forces en notre faveur.
PHILIPPE POUTOU ET NOS REVENDICATIONS SPECIFIQUES
Les revendications générales défendues par Philippe Poutou nous concernent. Nous savons d’ailleurs que nous n’avons aucune chance de les arracher seuls sans une lutte d’ensemble des travailleurs, en France comme aux colonies. L’interdiction des licenciements, l’échelle mobile des salaires c’est-à-dire l’indexation des salaires sur les prix (dont le principe a été scandaleusement supprimé dans le code du travail), le partage du travail entre toutes et tous, l’attribution de budgets conséquents pour la santé, l’Ecole, le logement, l’emploi, la petite enfance, le troisième âge, tout cela financé par un retour aux règles fiscales qui pesaient sur les capitalistes il y a une trentaine d’années, par un passage au domaine public des banques et des grands moyens de production : un tel programme ne peut s’imposer que par une forte mobilisation dans nos pays Martinique, Guadeloupe, Guyane comme en France.
En même temps nous avons des revendications spécifiques que Philippe Poutou est le seul candidat à défendre avec nous. Exemples :
La Martinique ne sortira pas de l’ornière si elle n’obtient pas le droit de négocier les mesures nécessaires à son avenir. Ce droit de négocier suppose que le peuple martiniquais soit reconnu en tant que tel jusque dans la Constitution française. Philippe Poutou soutient cette exigence. Il défend notre droit à l’autodétermination et donc dans l’immédiat notre droit à procéder à l’élection démocratique d’une Assemblée Constituante pour définir et soumettre à référendum populaire les institutions politiques dont nous avons besoin. Mélenchon le propose pour la France. Si i bon pou zoi i bon pou kanna !
Poutou proclame : les « aides » et subventions attribuées par la France et l’Europe à nos pays doivent être maintenues de façon négociée quel que soit le statut que la population choisira et dans l’immédiat c’est aux Collectivités élues par la population et sous leur contrôle, avec l’aide de juridictions adéquates, de gérer ces sommes. Cela implique que nos Collectivités aient le droit à l’initiative économique, le droit de créer sans entrave des entreprises publiques martiniquaises, des SEM, de soutenir des SCOP, de créer une banque publique unique de développement, de protéger le patrimoine foncier, d’exercer un droit de regard sur les implantations et importations. Nous n’obtiendrons pas ces droits nouveaux sans luttes et mobilisations. Mais nous sommes sûrs de compter sur l’appui du NPA de Philippe Poutou dans cette perspective. La venue d’Olivier Besancenot en Martinique et en Guadeloupe en 2009, quand le risque d’une répression brutale était réel, la mobilisation du NPA en France même (plus que toute autre organisation politique) en appui à notre mouvement sont l’exemple de la solidarité internationaliste dont nous aurons besoin à une échelle encore plous large pour demain.
C’est pour tout cela que voter Poutou sera un geste utile
Débat :LE GRS ET LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES
Voir clair, aller rapidement au fond des choses, dégager les vrais enjeux de l’écume médiatico-politicienne, réfléchir en Martiniquais/ses, éclairer le sens du vote des uns/es et des autres, préparer l’après-élections, telle est la fonction de notre réunion publique-débat JEUDI 12 AVRIL A L’AMEP à 18 heures. Venez nombreuses et nombreux
LA COLERE DES PEUPLES GRANDIT
Les mercenaires médiatiques du système font tout pour le cacher ou le minorer : les luttes grandissent dans divers point du globe. L’inde vient de connaitre la plus grande grève générale de son histoire. Le peuple grec est toujours en révolte. Les masses progressistes d’Afrique du Nord et du Moyen Orient n’abdiquent pas face aux obscurantistes et aux résidus des régimes déchus. En Amérique du sud les anticapitalistes continuent de se battre. Aux Etats-Unis, les Indigné-e-s ont bouleversé la donne. Au Québec, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne, au Portugal,… grèves et manifestations géantes se succèdent. Un seul mot d’ordre : ce n’est pas à nous de payer les pots cassés de leur crise !
Il est évident que c’est dans la coordination de ces luttes, dans la définition d’une stratégie concernée que se trouve la solution et pas dans les vieilles idées rances du chauvinisme national, de la rage anti-immigrés qui constituent en fait les dernières roues de la domination capitaliste.
En France, patrons et sommités de l’Etat attendent les élections avant de lancer leurs nouvelles attaques, de fournir leurs nouvelles listes de licenciements.
En Martinique, nous serons nous aussi dans leur collimateur. Ils rêvent d’enterrer le spectre de 2009.
Notre tâche est simple : résister, préparer la nouvelle offensive ouvrière et populaire qui forcément intégrera les leçons positives ou négatives du mouvement unitaire de février/mars 2009