Bien que l’origine du Premier Mai soit très liée aux luttes sociales aux Etats-unis de 1886, la fête a cessé depuis bien longtemps d’être marquée par des manifestions de masse. Les syndicats font des déclarations en faveur des droits des travailleurs partout dans le monde mais n’organisent point de manifestations. C’est plutôt le Labor Day, fêté au debut de septembre qui fait office de fête ouvrière bien moins teintée de rouge, ce qui convient parfaitement au patronat et à la bureaucratie syndicale.
Depuis des décennies, le Premier Mai est largement une affaire de la gauche et de l’extrême gauche et de leur petit “public”. Mais depuis quelques temps on voit une certaine renaissance du premier mai comme occasion d’exprimer la résistance et la colère face aux attaques de la classe dominante et son Etat contre le niveau de vie et les droits démocratiques.
Une journée sans Latinos
En 2006 des organisations latinos, surtout les mexicaines, ont organisé « une journée sans latinos » pour le Premier Mai. Des centaines de milliers ont participé à la journée d’action, y compris les 500’000 qui ont manifesté à Los Angeles. C’était un espace de grève générale d’une partie importante du prolétariat nord Américain, travaillant dans les secteurs à faibles qualifications et aux bases salaires.
C’est une fraction de la classe ouvrière qui est confrontée tous les jours à la persecution des sans papiers et à la chasse aux facies contre les latinos. Le fait qu’ils ont choisi le premier mai est fortement symbolique au vu de son importance historique et internationale, de sa nature de fête des travailleurs et des <
Occupy prend le relai
Cette année les groupes defendant les travailleurs immigrés étaient encore très présents dans les manifestations. A Milwaukee, Voces de la frontera qui revendique des droits pour les immigrés était l’organisation principale de la manifestion de 10,000 personners qui a eu lieu le dimanche 29 avril.
Dans d’autres villes ce sont les réseaux d’Occupy qui étaient au centre des manifestations et des actions autour du premier mai. A New York, 30,000 ont manifesté contre la saisie des maisons par les banques et la responsabilité générale des 1% dans la misère des 99%.
Bien que des petits tronçons de syndicalistes aient defilé dans toutes les manifestations du premier mai, les syndicats eux-mêmes n’ont pas mobilisé de manière importante.
Des militants d’Occupy avaient rêvé d’une grève générale lors des manifestations de ce Premier Mai. Mais, Occupy n’as pas la capacité de mobiliser elle même la masse des travailleurs pour des grèves . Cette tache est largement celle des syndicats.
Mais le fait que ce jeune movement qui n’existe que depuis huit mois ait fait du premier mai une échéance donne la mesure des possibilités qu’ont les forces anti-capitalistes aux marges du mouvement ouvrier traditionnal de revivifier les meilleures traditions de lutte des travailleurs.
Keith Mann